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A Pont-Sainte-Maxence, l’éducation passe par le terrain de foot

En partenariat avec des établissements scolaires, le club de l’Oise propose aux jeunes joueurs un programme d’autoévaluation de leur comportement, en plus de séances d’aide aux devoirs.

Le Monde Sport et Forme

Publié le 21 novembre 2014 à 15h49, modifié le 19 août 2019 à 14h14

Temps de Lecture 4 min.

Séance d'entraînement des U11, jeunes joueurs âgés de 9 à 11 ans, à Pont-Sainte-Maxence (Oise), le mercredi 12 novembre.

Le « Grand Tour » de l'Agence pour l'éducation par le sport avait débuté mi-octobre à Pont-Sainte-Maxence. Il prend fin lundi 15 décembre à Paris, par un gala solidaire au centre musical Barbara, dans le 18e arrondissement, en partenariat avec Le Monde Sport&Forme.

Le jeune attaquant se débarrasse facilement du défenseur avant de se présenter face au gardien. D’un rapide passement de jambes, il efface ce dernier rempart, prend le temps d’arrêter le ballon sur la ligne et de marquer de la tête. Quand il se relève, son sourire s’efface bien vite lorsque l’éducateur principal, Christopher Haas, lui demande d’effectuer cinq pompes. La raison  ? « C’est irrespectueux  », tranche-t-il. Mercredi 12 novembre, sur le terrain synthétique de l’Union sportive (US) Pont-Sainte-Maxence, dans l’Oise, on ne perd pas de vue la devise du club : « Plaisir, ambition, respect  ».

C’est pour honorer cette formule que l’association sportive a créé un livret pour chaque joueur de 5 ans à 14 ans. A l’intérieur du document, des systèmes de notations permettent de s’autoévaluer sur des valeurs comme le respect, la sociabilité, l’entraide, l’autonomie ou le vivre-ensemble. « L’enfant fait une croix là où il pense qu’il se situe, détaille Luc Hernu, le directeur de l’US Pont-Sainte-Maxence et instigateur du projet. Après, l’éducateur le note et ça passe ensuite par la famille et l’enseignant. S’il y a une disparité dans l’évaluation, on provoque une rencontre avec les différentes parties pour en discuter. »

Dans les vestiaires de Pont-Sainte-Maxence (Oise), mercredi 12 novembre.

Issus de trois structures éducatives – la famille, l’école et le club de sport –, les acteurs sont au courant des projets des uns et des autres et du comportement de l’enfant dans les différents espaces. « Les enseignants se rendent compte que les gamins peuvent se comporter correctement ailleurs si ce n’est pas le cas à l’école, explique Luc Hernu. L’enseignant change alors de regard sur l’enfant et, réciproquement, l’enfant sur l’enseignant. L’idée, c’est qu’on puisse valoriser nos jeunes. »

Apprendre les maths avec l’indice UEFA

La saison dernière, 116  jeunes de quinze écoles primaires et deux collèges ont participé à ce programme mobilisant 60 enseignants et une quinzaine d’éducateurs. Soucieux de son rôle éducatif, le club de l’US Pont-Sainte-Maxence a également mis en place des séances de soutien scolaire, avant ou après les entraînements, animées par Caroline Barrucand, la directrice de l’école primaire Fabre-d’Eglantine.

L’occasion pour les jeunes footballeurs évoluant en U11 (de 9 ans à 11 ans), comme Thomas, Steven, Enzo ou Raphaël, d’apprendre autrement. « L’idée, ce n’était pas de ramener l’école au stade mais d’aller vers ce que les jeunes aiment et savent faire », insiste Luc Hernu.

Avant l’entraînement, les éducateurs de l’US Pont-Sainte-Maxence discutent respect et entraide avec les footballeurs,
âgés de 5 ans à 14 ans.

Les élèves se triturent les méninges en maths comme ils pourraient le faire chez eux en décryptant les règles de calcul de l’indice UEFA. Et pourquoi pas apprendre la géographie en étudiant la carte des clubs pensionnaires de Ligue 1 ? « On travaille sur des jeux littéraires ou mathématiques, poursuit Caroline Barrucand, qui fait parfois quelques détours par l’anglais pour familiariser les jeunes aux langues étrangères. La difficulté, c’est d’avoir à gérer un groupe hétérogène. Mais c’est très ludique et convivial. »

Mais le vrai plaisir des enfants, c’est lorsqu’arrive le moment d’abandonner cahiers et crayons pour chausser les crampons. Avec leurs maillots aux couleurs de l’Olympique de Marseille et du Real Madrid, Thomas et Steven sont repérables au milieu des nombreuses tuniques parisiennes. Ils commencent par des jongles. « Le genou ne compte pas, travaillez avec le cou-de-pied », ordonne l’éducateur.

« L’entraide est importante pour bien défendre  »

Les élèves écoutent ensuite attentivement les consignes données par Christopher Haas, qui commence d’abord par évoquer le livret éducatif. « La semaine dernière, on avait fait attention à l’entraide, quand quelqu’un ne sait pas faire son lacet, par exemple, détaille-t-il devant plus d’une quarantaine de joueurs. Aujourd’hui, on va travailler sur les techniques défensives. Et, souvenez-vous, l’entraide est importante pour bien défendre. » L’entraînement consiste en un attaque-défense à deux contre un, le second défenseur partant de plus loin pour venir soutenir son coéquipier.

Séance d'entraînement des U11, jeunes joueurs âgés de 9 à 11 ans, à Pont-Sainte-Maxence (Oise), le mercredi 12 novembre.

Au départ en position offensive, Steven joue trop personnel en préférant frapper plutôt que de tenter la passe. Une fois en défense, il est recadré par Christopher Haas. « Il faut attendre que ton partenaire arrive, tu défends en reculant et après vous les bloquez à deux. » Fort de ces encouragements, le jeune joueur qui porte le maillot de Cristiano Ronaldo parvient, après un long sprint, à dégager un ballon juste devant sa ligne.

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Sur le bord de la touche, Luc Hernu se félicite du travail accompli. La plupart des enfants en U11 sont ici depuis plus de six ans, le club disposant d’un taux de renouvellement de licences de 70 % là où la moyenne nationale ne s’élève qu’à 55 %. « L’image que je me fais d’un club, c’est un endroit où l’on aime aller  », explique-t-il. De fait, le projet « Chaque jeune à son plus haut » est le prolongement de la politique associative de l’US Pont-Sainte-Maxence, qui veut faciliter l’accès au football du plus grand nombre.

A terme, Luc Hernu souhaiterait que la communication entre les différentes structures éducatives se développe auprès de tous les jeunes de Pont-Sainte-Maxence et s’ouvre à d’autres sports, comme le tennis ou l’équitation. « Le programme sert à développer la confiance qui peut parfois manquer, pointe Luc Hernu, persuadé que le club peut contribuer à former les futurs citoyens. On veut montrer que le club est plus qu’un endroit où faire du sport ! »

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