Femmes et chefs d'entreprise

  • Chantal Kirmann patronne de SETAK à Pamiers . Carole Marfaing crétarice des Biscuits du Moulin à Sinsat.Pauline Mercadier-Galy a créé son institut de beauté à Saint-Jean du Falga. Lydie Jarles a repris le magasin de chaussures Castel à Foix. Chantal Kirmann patronne de SETAK à Pamiers . Carole Marfaing crétarice des Biscuits du Moulin à Sinsat.Pauline Mercadier-Galy a créé son institut de beauté à Saint-Jean du Falga. Lydie Jarles a repris le magasin de chaussures Castel à Foix.
    Chantal Kirmann patronne de SETAK à Pamiers . Carole Marfaing crétarice des Biscuits du Moulin à Sinsat.Pauline Mercadier-Galy a créé son institut de beauté à Saint-Jean du Falga. Lydie Jarles a repris le magasin de chaussures Castel à Foix. Photos DDM, Ar.P.
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Ar.P.

Les femmes créent moins d'entreprises que les hommes. Et pourtant, leurs projets sont plus durables. Quatre Ariégeoises témoignent de leur parcours.

C'est qui le patron ? De plus en plus d'entreprises accordent cette question au féminin. Les femmes chefs d'entreprise font désormais partie du paysage. Et pourtant selon les chiffres cités par Midi-Pyrénées Active, les femmes qui sont 47 % de la population active ne représentent que 32 % des créateurs d'entreprise. Un chiffre qui ne surprend pas Nicolas Danigo de la maison de l'initiative, l'un des intervenants de la conférence «Entreprendre au féminin» à Cap Delta : «Cette SCOP a été créée à Toulouse par des femmes, pour des femmes. Elle les accompagne dans leur projet de création.» Depuis, la SCOP s'est ouverte aux hommes mais en Ariège, les femmes constituent toujours deux tiers des membres. «Certaines formations sont réservées aux femmes pour leur permettre de s'exprimer plus librement» explique Nicolas Danigo. «L'autonomie économique des femmes est quelque chose de récent. Leurs relations au pouvoir et à l'argent sont différentes. Elles veulent pouvoir également gérer plusieurs temps de vie» note-t-il encore. Sans compter les obstacles comme les plafonds de verre qui peuvent encore exister.

Des femmes parviennent à franchir tous les obstacles et à se lancer dans l'aventure de la création et/ou de la reprise d'entreprise.

Chantal Kirmann, SETAK. Elle a grandi au milieu des camions de l'entreprise familiale SETAK. Et pourtant c'est en tant que secrétaire médicale que Chantal Kirmann a démarré sa vie professionnelle. Être une femme ? Aucun problème. «Je n'ai jamais eu de souci. Dans l'entreprise, à part conduire les camions, je sais tout faire» confie Chantal Kirmann qui a fait un bout de chemin dans le secteur du transport. Elle codirige aujourd'hui SETAK (4,60 M€ de CA, 2 millions de kilomètres parcourus) avec son frère et est directrice générale d'Evolutrans, un groupement de 90 PME du secteur. Il faut dire qu'à la SETAK, on cultive l'esprit de famille. A la disparition de leur père, Chantal et son frère se sont serré les coudes avec toute l'équipe. «Il faut s'imposer comme patron, mais il faut surtout savoir écouter» poursuit Chantal Kirmann qui reste confiante : «La parité, on va y arriver. C'est la compétence qui fait la fonction. Avec la crise, je pense que les freins à la création sont les mêmes pour les hommes et les femmes.»

Les biscuits de Carole. Pour Carole Marfaing, ancien agent de voyages, la création de sa biscuiterie à Sinsat est d'abord l'histoire d'une reconversion professionnelle. «Je faisais des biscuits à la maison avec la recette de ma grand-mère. On m'en demandait… Je me suis dit pourquoi ne pas les vendre.» Les biscuits du moulin étaient nés. Soutenue dans son projet par différentes structures comme BGE, Initiative Ariège, l'ADIE. De quoi franchir les barrières. Au bout de près de 3 ans d'activité, son entreprise réalise un chiffre d‘affaires de 90 000 €, compte trois emplois. Un parcours distingué par un prix régional «Talents de la création d'entreprise». Elle mesure tout le chemin parcouru ; partie de 0 avec 50 € en fond de caisse. «Il faut oser et ne pas rester seule» explique-t-elle très déterminée à faire franchir un nouveau cap à son entreprise. La clientèle apprécie ses biscuits faits à partir de farine locale fabriquée avec une meule de pierre. L'entreprise qui va agrandir son laboratoire et disposer d'un parking plus grand grâce à la mairie va également se lancer dans la vente en ligne.

Douceur de Po. L'institut de beauté repris par Pauline Mercadier-Galy marche très bien depuis son ouverture en juin 2014. «Ça marche super. Je ne pouvais pas espérer mieux» indique la jeune femme. Après un bac pro en secrétariat comptabilité, c'est vers l'esthétique que Pauline s'est tournée. «J'ai toujours su que je dirigerai mon entreprise mais c'est arrivé plus tôt que prévu.» Aujourd'hui, Pauline est esthéticienne et chef d'entreprise. «L'organisation est le maître mot» détaille la jeune chef d'entreprise de 25 ans. «C'est plus difficile que ce que j'avais escompté mais je suis déterminée» précise-t-elle. Elle veut par exemple s'appliquer à préserver plus de temps personnel. Au-delà, Pauline espère développer son activité pour créer un emploi. Pour commencer.

Lydie Jarles, Castel. C'est une véritable institution que Lydie Jarles a reprise à Foix. Le magasin de chaussures Castel existe depuis 150 ans. Après une carrière chez un grand distributeur sportif sur Toulouse, Lydie décide de revenir en Ariège pour des raisons personnelles. «Je voulais trouver un emploi le temps d'étudier les possibilités», rapporte Lydie. C'est en échangeant avec sa conseillère à la CCI qu'elle décide de se lancer dans l'aventure de la reprise. Elle travaille un temps auprès de M. Castel pour s'imprégner du commerce, de ses spécificités. «Nous avons fait des travaux mais le magasin reste dans la même lignée», explique Lydie. Elle ne propose que des marques fabriquées en Europe avec un positionnement fort sur le confort et sur le conseil. «Je veux poursuivre cette ligne tout en enrichissant mon offre aussi vers la mode», note Lydie Jarles, enthousiaste. C'est une nouvelle ère qui s'ouvre pour la boutique qui a gardé le nom de Castel.


Le chiffre : 32

pour cent> Créatrices. En 2014, 32% des crétaeurs d'entreprises étaient des femmes. Elles étaient 26% en 2002. Un objectif de 40% a été fixé par l'état à atteindre d'ici 2017. La France ne se place qu'en 67 e position sur le sujet. Il y a encore du chemin à parcourir.

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