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2012 : un sondage donne
Le Pen en tête du 1er tour

Marine Le Pen, 42 ans a succédé le 16 janvier à son père Jean-Marie Le Pen, leader historique de l'extrême droite, et a lancé immédiatement sa campagne pour la présidentielle de 2012. PHILIPPE HUGUEN/AFP

Elle recueillerait 23% d'intentions de vote contre 21% à Nicolas Sarkozy et Martine Aubry, selon un sondage à paraître dans Le Parisien Dimanche. La patronne du FN y voit «les prémices d'un réveil du peuple français».

C'est la première fois qu'un sondage sur la présidentielle de 2012 donne le Front national en tête du premier tour et qualifié pour le second. Selon une enquête d'opinion Harris Interactive pour le Parisien Dimanche, la nouvelle présidente du FN, Marine Le Pen, recueillerait 23% d'intentions de vote devant Nicolas Sarkozy et Martine Aubry. Le président de la République et la première secrétaire du PS seraient eux à égalité avec 21% d'intentions de vote.

Dans le même sondage, le président du Mouvement démocrate François Bayrou est crédité de 8% des intentions de vote, devant l'écologiste Eva Joly et l'ancien premier ministre Dominique de Villepin, à égalité à 7%.

L'enquête, dans laquelle l'hypothèse d'une candidature de Dominique Strauss-Kahn n'a pas été testée, a été réalisée en ligne suivant la méthode des quotas, du 28 février au 3 mars 2011. L'échantillon réunissait 1618 personnes issues de l'access panel Harris Interactive, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Réagissant à ce sondage, la présidente du Front national a estimé samedi qu'il devait être pris comme un «encouragement». Mais «ces sondages restent seulement une indication, je ne les prends pas comme un fait accompli. Je sais qu'il y a encore beaucoup de travail à faire», a ajouté Marine Le Pen. «Je pense qu'on assiste là, en tout cas je l'espère, aux prémices d'un réveil du peuple français». «Il existe une courbe qui me laisse penser que de toutes façons Nicolas Sarkozy perdra cette élection présidentielle», a-t-elle ajouté. «Je pense que d'ores et déjà il est presque éliminé de ce second tour».

Réédition du 21 avril 2002

«On est dans un contexte de forte progression des inquiétudes des Français», analyse Jean-Daniel Levy, directeur du département Opinion chez Harris interactive. Des Français qui seraient «inquiets de la situation internationale et des conséquences pour notre pays, avec des réfugiés libyens et tunisiens qui peuvent venir sur notre territoire». «La force de Marine Le Pen, explique-t-il, est d'arriver à dire (ces inquiétudes), même si elle n'apporte pas des solutions. La manière dont elle pointe les choses permet aux Français de se reconnaître dans leur expression à l'égard des responsables politiques».

Depuis plusieurs semaines, des voix à droite comme à gauche s'inquiétaient du dynamisme de Marine Le Pen et mettaient en avant le risque d'une réédition du 21 avril 2002, lorsque Lionel Jospin avait été éliminé au premier tour, laissant Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen s'affronter au second.

Le 24 février, un sondage CSA montrait que le chef de l'Etat était le seul à droite capable de devancer au premier tour la présidente du Front national. Si le chef de l'Etat arrivait derrière Dominique Strauss-Kahn, 23% contre 28% au premier tour, Marine Le Pen se classait en 3e position avec 18% des intentions. En revanche, si Nicolas Sarkozy choississait de ne pas être candidat, ce sondage révélait qu'au premier tour Marine Le Pen battait Jean-François Copé (19% contre 12%), Jean-Louis Borloo (18% contre 12%) et serait à égalité avec François Fillon (18% chacun).

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