Thomas Pesquet : "six mois dans la station spatiale ce sont 200 expériences"

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En novembre prochain, il décollera de Baïkonour, au Kazakhstan, pour une mission de six mois à bord de la station spatiale internationale (ISS). Et il sera le dixième Français envoyé dans l'espace. L'astronaute Thomas Pesquet est l'invité de Marc Fauvelle.

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A 37 ans, vous serez le 10ème astronaute Français à partir dans l’espace pour une mission de 6 mois, choisi parmi 8 000 candidats. Vous êtes prêt ?

Si on me proposait de partir demain, j’accepterais immédiatement (…).

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Sept années de préparation, qu’est-ce qui est le plus difficile, préparer le corps ou l’esprit ?

Ce n’est pas bon pour la santé d’aller dans l’espace mais on a des moyens de lutter (…) pour le cerveau c’est plus difficile mais on est sélectionnés pour cela.

L’impesanteur, c’est quoi ?

C’est plus correct de dire l’impesanteur car la force de la gravité est quasiment toujours la même que sur la terre mais ce qui est différent c’est qu’on est en chute libre autour de la terre (…) mais on ne touchera jamais la terre.

Où vous entraînez-vous ? Je passe beaucoup de temps à Houston en Russie et à Cologne.

Est-ce que c'est vraiment utile d'envoyer des hommes dans l'espace alors qu'on envoie déjà des robots ? On a besoin des robots mais il y a des tas de choses que les robots ne peuvent pas faire. (....) Les scientifiques disent : on a hâte d'envoyer des hommes sur mars.

Pendant ces 6 mois quelles expériences vous allez faire ? Environ 200 expériences (....) en sciences fondamentales, en médecine.

La principale expérience, c'est vous qui la menez sur votre corps! C'est une étape dans l'exploration de l'espace.

A quoi ressemble la vie dans l'espace ? On se cale sur me méridien de Greenwich. Toutes les journées commencent et se terminent à ma même heure. On éteint la lumière la nuit. (...) on simule des cycles pour garder une vie normale.

Deux heures de sport obligatoire par jour. Pourquoi ? Pour ne pas perdre de la masse osseuse et musculaire.

Vous aurez le temps de communiquer ? Il y a des activités à plusieurs et on se retrouve. Le dimanche, on ne travaille pas. Il y a une petite cabine personnelle, on peut appeler sa famille et une fois par semaine il y a une conférence visuelle.

Vous avez droit à un kilo et demi de bagages. Qu'allez-vous emporter ? Des effets personnels et des choses plus symboliques comme l'accord signé de la COP21.

(Au téléphone, l’astronaute Jean-François Clervoy) Vous avez fait partie du jury qui a choisi Thomas Pesquet, qu'est-ce qu'il a de plus que les autres ? (JFC) Il vous a parlé des aspects physiques et du mental mais il y a aussi les aspects intellectuels. On vérifie qu'ils sont capables de mémoriser très rapidement. Thomas est un candidat et qui a démontré qu'il était brillant et pouvait mémoriser très rapidement. Lors d'un entretien individuel, on essayait de le mettre mal à l'aise, il était très bon.

Huit ans qu’aucun Français n’étaient allés dans l’espace, ça veut dire qu’on est une toute petite nation spatiale ? (JFC) L'Europe voulait se doter de ses propres moyens pour envoyer ses astronautes dans l'espace (...) et puis dans les années 90, l'Europe a décidé que c'était trop ambitieux. En 1992 et 2002 il y a eu 13 vols de Français. Les vols dans la station internationale sont rares. (...) On compte sur le vol de Thomas pour revigorer l'intérêt des Français.

(TP) On espère déclencher des dynamiques.

(JFC)Thomas est très bien placé pour être le premier européen à voler avec des Chinois

Jean-Christophe Clervoy vous avez volé 3 fois dans l'espace à la fin vous êtes blasé ? (JFC) On n'est jamais blasé. (...) Thomas va apprendre la terre par cœur. Il va avoir les larmes aux yeux.

Un conseil pour Thomas Pesquet ? (JFC) Il faut qu'il en profite, qu'il fasse quelque chose pour lui.

(Auditeur) Dans la COP21 que vous emportez, il y a un passage qui traite de la pollution ? Ce n'est pas une pollution au sens environnemental mais un danger quand on va dans l'espace.

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