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Finance et marchés

Comment Macron veut secouer le crowdfunding

Le ministère de l'Economie accueillait ce mardi les 3e Assises de la finance participative. L'occasion pour Emmanuel Macron d'annoncer quelques coups de pouce au secteur.
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Emmanuel Macron aux Assises de la finance participative
Emmanuel Macron aux Assises de la finance participative
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Crowdfunding, financement participatif... Des mots qui sont désormais familiers dans la sphère économique. Et pour cause: en 2015, ce sont 296,8 millions d'euros qui ont été collectés sur des plateformes de crowdfunding en France pour tous types de projets, que ce soit en dons, en prêts ou en investissements. Un montant qui a doublé entre 2014 et 2015 et qui avait déjà doublé entre 2013 et 2014. Emmanuel Macron n'a d'ailleurs pas manqué de souligner cette forte croissance lors de son discours à l'occasion des 3e Assises de la finance participative qui se tenaient ce mardi à Bercy.

Et si le ministre de l'Economie a reconnu qu'il entend "parfois des esprits chagrins dire que le crowdfunding est un épiphénomène par rapport à l'épargne financière des Français", il a tout de suite précisé que "nous ne sommes qu'au tout début, la révolution ne fait que commencer". Il est vrai qu'à l'heure actuelle, le financement participatif ne représente qu'une goutte d'eau dans l'économie. En 2015, ce sont environ 30 millions d'euros qui ont été récoltés par les entreprises sur des plateformes de financement participatif sous forme de prêts rémunérés. "Cela ne représente que 0,03% du financement aux TPE et PME", rappelle Hervé Hatt, PDG de meilleurtaux.com qui explique que "les banques françaises sont très largement présentes dans le financement aux entreprises. Contrairement au modèle américain où les banques peuvent fermer le robinet des crédits aux entreprises lorsqu'une crise arrive, les banques françaises prêtent".

"Mais l'avenir des plateformes de crowdlending est à la croissance", estime Hervé Hatt, si les plateformes misent sur leur complémentarité avec les banques. Et de citer trois motivations pour se tourner vers le financement participatif: la nécessité de rapidité, la recherche de visibilité et la possibilité d'obtenir un financement quand les banques n'interviennent pas forcément, pour l'investissement immatériel par exemple.

"Sécuriser et accompagner"

Si le financement participatif n'en est encore qu'à ses débuts, Emmanuel Macron a affirmé croire "à ce secteur et à sa pérennité". Le ministre de l'Economie a saisi l'occasion de cette grand-messe du secteur pour annoncer quelques assouplissements de la réglementation. "Nous ne sommes qu'au début de la révolution du financement participatif et dans ce cadre, le rôle de l'Etat, c'est de permettre à cette révolution de se réaliser entièrement." Et de prôner une régulation proportionnée qui "permet à l'activité de se développer." "C'est ce cadre que nous avons choisi de développer: sécuriser et accompagner".

Parmi les annonces, le relèvement du plafond de 1 million à 2,5 millions d'euros pour les projets sur les plateformes de financement en capital. S'agissant du crowdlending, un prêteur pourra désormais investir jusqu'à 2.000 euros dans un projet contre 1.000 actuellement pour les prêts avec intérêts et 5.000 euros contre 4.000 euros actuellement pour les prêts sans intérêts. 

"Une très belle journée pour le secteur"

Le ministre a également déclaré que les bons de caisse, un outil datant de 1937, allaient désormais entrer dans la finance participative, dans le cadre d'une ordonnance "qui vient de partir au Conseil d'Etat". Une sous-catégorie, les minibons, sera également créée. "Les minibons constitueront des formes d'émissions obligataires très simplifiées qui seront notamment accessibles comme c'est le cas pour les bons de caisse actuels aux SARL. Elles pourront être souscrites par des personnes morales ou physiques", a précisé Emmanuel Macron. Cette ordonnance permettra aussi l'expérimentation de protocoles de type blockchain, c'est-à-dire une technologie permettant de stocker et de transmettre des informations qui est utilisée pour le bitcoin par exemple).

Des annonces qui ont satisfait le secteur. "Une grande partie de nos demandes ont été entendues et les plateformes vont pouvoir se développer" a commenté Nicolas Lesur, le président de Financement participatif France, l'association qui regroupe les principales plateformes de crowdfunding en France. "C'est aussi une très belle journée pour le secteur car nous sommes encore les petits nouveaux de la finance et nous avons une reconnaissance gouvernementale". Prochaine étape selon Nicolas Lesur: la mise en œuvre des annonces de ce mardi. Mais il glisse tout de même qu'il "y aurait aussi quelques petites choses à faire pour la fiscalité".

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