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Waga, la jeune pousse qui sait exploiter le gaz des décharges

Fondée par d’anciens d’Air liquide et avec son soutien financier, la start-up a ouvert son premier site de retraitement près d’Auxerre.

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Publié le 18 février 2017 à 10h01, modifié le 18 février 2017 à 10h01

Temps de Lecture 4 min.

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De loin, cela ressemble à n’importe quelle usine chimique. Des tuyaux à foison, plusieurs cheminées, des réservoirs qui s’élancent vers le ciel et une grosse boîte de la taille d’un mobile home. Le tout sur quelques dizaines de mètres carrés. Voici la « Wagabox », la première à entrer en service près du centre d’enfouissement des déchets non dangereux de Saint-Florentin, géré par Coved, une filiale de Paprec, près d’Auxerre. Et c’est une première mondiale !

« Nous avons raccordé, mardi 14 février, notre Wagabox, pour la première fois, au réseau de gaz ­naturel géré par GRDF, explique Mathieu Lefebvre, le président et cofondateur de Waga-Energy, une jeune pousse industrielle. Au printemps, nous en lancerons une autre dans l’Oise avec Suez, puis nous souhaitons équiper une dizaine de sites d’ici deux ans en France. D’ici à 2025, nous visons une centaine de box dans le monde. Je reçois tous les jours des sollicitations ! »

Mais que fait, au juste, cette imposante « boîte » ? « Nous récupérons le biogaz issu naturellement du centre d’enfouissement, explique l’ingénieur. Et nous le traitons pour en enlever les impuretés. Nous injectons ensuite le biométhane obtenu dans le réseau de gaz de ville. On participe ainsi à l’économie circulaire en substituant au gaz naturel importé du gaz produit par les déchets locaux ». A Saint-Florentin, la Wagabox doit produire chaque année 20 gigawatts-heure d’énergie, soit la consommation annuelle de 3 000 foyers ou d’une flotte d’une centaine de bus.

Des centaines d’usines de méthanisation de la biomasse (rebuts organiques) existent dans le monde. A Lille, la métropole utilise les déchets issus du tri des ordures ménagères pour produire du biométhane. A Stockholm, une usine enfouie sous une colline transforme les rebuts des eaux usées en biométhane utilisé dans le réseau de gaz de ville.

« Notre modèle est cohérent »

Ces unités produisent un gaz d’autant plus pur qu’un gros effort de tri a été organisé en amont. « Ces unités sont pertinentes, mais elles sont longues à mettre en place, entre trois et cinq ans par projet, et elles nécessitent souvent d’importants moyens financiers », indique Mathieu Lefebvre, qui a travaillé sur le sujet au sein de la division méthanisation d’Air Liquide. Or le biogaz issu des décharges est, lui, peu ou mal exploité aujourd’hui.

« Avant la Wagabox, nous faisions tourner un moteur avec les biogaz récupérés pour produire de l’électricité », explique Philippe de Villeneuve, le directeur de la performance de Coved. Cela entraînait d’importants rejets de CO2. D’autres décharges, hors de France, ne s’inquiètent même pas de le récupérer. Soit elles brûlent le gaz issu de la fermentation, soit elles le laissent s’échapper dans l’atmosphère. Selon Waga-Energy, 5 % des gaz à effet de serre sont constitués de biogaz issus de décharges à travers la planète…

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