Gilles Sezionale a été élu dimanche 2 avril président de la Fédération française de natation, mettant un terme au règne du président sortant Francis Luyce, qui occupait le poste depuis 1993, et qui était le plus ancien des présidents de fédérations françaises olympiques.
Depuis son arrivée à la tête de la FFN en 1993, Francis Luyce, 70 ans et qui briguait un septième mandat, n’avait affronté qu’une seule fois un challenger, en 1997. La donne était différente cette fois-ci, avec une opposition structurée derrière un candidat. Dans une dernière pirouette et un ultime coup d’éclat, le président Luyce, élu dimanche au comité directeur de la FFN au 1er tour, s’est retiré et a quitté les locaux du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), laissant le champ libre à Gilles Sezionale, 59 ans, élu avec 70,25% des suffrages de l’assemblée générale.
« Une page s’est tournée. J’aurais aimé que ça se termine différemment. Il n’a pas voulu m’écouter. L’histoire aurait pu se terminer dignement, et il aurait pu sortir par la grande porte », a regretté le nouveau président de la natation française, Gilles Sezionale, pharmacien à Nice. « Je souhaite aux successeurs de vivre autant de bonheur que nous en avons vécu ensemble, d’écrire des pages aussi belles, plus belles encore, de notre sport », a de son côté commenté Francis Luyce, cité dans un communiqué de la FFN.
Président de la Ligue de PACA, pharmacien à Nice, le nouveau président de la FFN, âgé de 59 ans, avait fait campagne avec plusieurs mesures phares, dont la limitation à deux le nombre de mandats, clin d’œil à peine voilé à l’inamovible Luyce (70 ans).
Une fin de règne compliquée
Les dernières années de la présidence Luyce ont été marquées par des changements de directeurs techniques à répétition (trois entre 2012 et 2016) et par une campagne olympique ratée à Rio en août 2016, dans les bassins et en dehors, avec notamment un bilan sportif en recul par rapport à Londres 2012 (trois médailles, dont une en eau libre, et aucun titre à Rio, contre sept médailles dont quatre titres à Londres).
Pour Alain Bernard, champion olympique du 100 m en 2008 et présent sur la liste de Gilles Sezionale, la situation s’était dégradée notamment depuis les Championnats d’Europe 2014, lorsqu’une quarantaine de nageurs avaient été sélectionnés, un nombre très élevé qui laissait supposer une sélection pas assez drastique des talents. En août 2016 aux derniers JO, les Bleus étaient partis à 28, alors qu’une dizaine de nageurs seulement avaient rempli les critères sportifs de sélection lors des Championnats de France.
Sezionale se présentait en position de force, avec le soutien d’une dizaine de présidents de ligues régionales issues de la réforme territoriale, dont certaines parmi les plus puissantes (Ile-de-France et PACA).
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu