Cette journée te paraissait interminable. Plus les jours passaient et plus t'étais pressé te rendre au Summer Camp, histoire de te changer les idées et de passer du bon temps auprès des étudiants. La destination se situait au Laos, rien que d'entendre le nom te semblait si mystique et cela attisait ta curiosité. Un soir, tu t'étais vaguement renseigné sur la destination grâce à internet, et le fait de voir les paysages sur Google te donnait encore plus envie d'arriver au jour j. Il fallait que tu profites un maximum de tes derniers instants à Boston, même si tu savais déjà d'avance que tout ce que tu avais vécu ici, ça allait te manquer. Pourquoi ? Tu ne savais pas, tu ressentais beaucoup de nostalgie sans de réelles raisons particulières, alors que tu étais bien conscient que tu partais en vacances comme tout le monde. Mais bon, tu ne voulais pas y penser et être positif avant ton départ. Et c'est pour cette raison qu'une bonne promenade dans les rues te ferait du plus grand bien. À vrai dire, tu appréciais ces petits moments de solitude, seul dans tes pensées les plus profondes. Réfléchir faisait parti des tes spécialités, tu aimais ça. Tu n'avais aucun but, aucun intérêt, tu voulais juste marcher et te changer les idées n'importe où. À ton plus grand regret, ce moment agréable fut perturbé quand tu reçus du café bien chaud sur ta veste. Mais, put... Dis-tu en t'arrêtant net sur ta trajectoire, d'un air mécontent qui se faisait voir sur ton visage. La tache était grosse, très grosse, qu'elle se faisait bien voir par sa couleur imposante et son odeur qui puait le café noir. Tu étais stupéfait de ce geste qui pourrait être fatal à celui ou celle qui a volontairement osé t'indigner. Tu détournas ton regard vers la personne responsable, qui avait un sourire mesquin dessiné sur ses lèvres. Super, Willow Prada. Je ne sais pas pourquoi, mais je sentais que t'allais refaire surface. Il ne manquait plus qu'elle, pourquoi elle n'était pas morte celle-là ? Tu espérais tellement qu'elle foute le camp d'Harvard, sa présence et sa façon d'être avec les gens t'insupportait fortement.

Plusieurs choses allaient me faire exploser, surtout ces rumeurs qui couraient à mon sujet mais aussi cette fausse relation que j’avais avec Abélard. Nous avions décidé de sortir tous les deux dans l’unique but d’emmerder Cole qui était son ancien meilleur ami. D’ailleurs, je n’ai pas posé de questions sur ce sujet… Ça ne me regardait vraiment pas. Ayant déposé les derniers sacs dans la voiture, je décide de m’arrêter pour boire un café. Depuis quelques jours que je ne dormais plus, suite au décès de mon père ou même aux nombreuses réactions que j’ai eu quand Tate m’avait mentit. Je détestais lorsqu’on me prenait pour une conne et mon ex petit ami avait fait fort. Entrant dans le petit café, je m’approche de la file avant de commander et jeter un regard vers les personnes présentes. Malheureusement pour moi, il n’y avait pas de mec canon auquel je pouvais aller charmer. Simplement ce cher Belinski. Petit sourire sur les lèvres, j’avais déjà un plan pour l’emmerder et le faire sortir de sa zone de confort. « Merci. » Glissais-je en prenant mon café dans ma main, prenant une simple gorgée et me diriger vers mon pire ennemi. Laissant tomber mon verre sur Nikita, je posais mes doigts contre mes lèvres, faisant semblant d’être mal à l’aise face à ce geste que je venais tout juste de poser. « Oh mais excuse-moi, comment je suis maladroite… » Je venais tout juste de tâcher cette veste qu’il portait, encore une victoire pour moi. Nous ne nous étions pas vus depuis un bon moment déjà et pourtant ses vannes me manquaient. Sauf qu’il n’allait pas le savoir, hors de question que je puisse me rabaisser moi-même. Radiant sourire sur les lèvres, je haussais les épaules suite à ses paroles. Me rapprochant du beau brun, je laissais mes doigts glissés contre son torse sec, faisant une grimace vu l’odeur. « Je crois qu’une douche ne te ferait pas de tord Belinski. D’ailleurs, attend j’ai quelque chose pour couvrir l’odeur. » Prenant mon parfum qui se trouvait dans mon sac à main, je lui en vaporisais plusieurs fois dessus. Le mélange entre les fleurs et le café me donnait encore plus l’envie de vomir et c’est le but. « Le lilas te va bien. Je crois que tu devrais changer ton parfum viril pour ce genre… »

La belle blonde essayait de te provoquer, elle voulait absolument que tu t'énerves face à ses paroles agaçantes qui te faisaient grincer des dents. Sauf que tu n'étais pas assez bête pour démontrer tes faiblesses, jusque là tu as assez bien tenu et tu ne risquais pas de changer tes habitudes du jour au lendemain. Au contraire, ce n'était pas dans ton tempérament, tu ne t'emportais pas si facilement et d'apparence tu restais quelqu'un de calme et posé. Mais, si une personne avait l'audace de te jouer un mauvais tour, tu pouvais en être sûr que tu lui feras la pire misère de sa vie, jusqu'à ce que celle-ci finisse en dépression. Et tu ne te gênerais pas pour que Willow finisse ainsi. Certes, c'était extrême de ta part et tu assumais pleinement ce défaut qui pouvait t'emmener loin dans tes faits et gestes, surtout dans des situations graves. Tu n'étais pas forcément fier de ton fond méchant, t'essayais plutôt de faire des efforts par rapport à cela, mais ce n'était pas encore réussi de ton côté. Le pire, c'est que tu te crois marrante. Tu savais déjà d'avance que tu voulais à tout prix te venger, mais de quelle façon ? Aucune idée ne te venait à l'esprit sur le moment, réfléchir était la meilleure des solutions, lui montrer que t'étais pire dans ce domaine et qu'il ne fallait pas qu'on t'emmerde quand tu te réfugiais dans ta zone de confort. Bref, au fil du temps elle commençait déjà à te plomber le système avec ses blabla, de plus elle persistait à te provoquer en évaporant son parfum qui allait te rendre encore plus repoussant à cause de son café. Par la suite, tu pris la décision d'arracher son parfum et de le balancer violemment contre le mur. Oups, excuses-moi ! Je n'ai pas réussi à contrôler ma main, c'est parti tout seul. Dis-tu d'un air désolé, qui en fait était hypocrite et cela se voyait sur ton visage rempli de fierté. Elle voulait te chercher les noises ? Alors, elle sera servie.