Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Un nouveau procès Merah est-il nécessaire ?

Le parquet a fait appel du verdict de la cour d’assises spéciale de Paris.

Publié le 04 novembre 2017 à 08h19, modifié le 04 novembre 2017 à 15h00 Temps de Lecture 2 min.

Article réservé aux abonnés

Eric Dupont-Moretti, l’avocat, Abdelkader Merah, après l’annonce du verdict, à Paris, le 2 novembre.

Le parquet général avait dix jours pour faire appel du verdict de la cour d’assises spéciale de Paris qui a condamné jeudi 2 novembre Abdelkader Merah à vingt ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs en vue d’actes terroristes. Il lui a fallu moins de vingt-quatre heures pour prendre sa décision. Il y aura donc, à l’initiative de l’accusation, un deuxième procès au cours duquel son représentant s’efforcera une nouvelle fois de convaincre les juges que l’accusé doit être reconnu coupable de complicité des attentats commis en mars 2012 à Toulouse et Montauban par son frère Mohamed et qu’il doit être condamné pour cela à la réclusion criminelle à perpétuité.

Lorsqu’il s’est ouvert, lundi 2 octobre, il y avait beaucoup à redouter d’un procès Merah sans Mohamed Merah. Au fil des six semaines d’audience, cette crainte s’est dissipée et, en dépit de ses tensions, le procès a répondu à tout ce que l’on pouvait espérer de lui. Il a affronté l’horreur des attentats qui ont coûté la vie à trois militaires, grièvement blessé un quatrième à Toulouse et à Montauban, puis tué trois enfants de 8, 5 et 3 ans et le père de deux d’entre eux devant l’école juive Ozar-Hatorah. Il a permis de souligner les défaillances du renseignement en amont de ces attentats. Il a éclairé au plus près les racines familiales et idéologiques d’une folie meurtrière. Il a soumis une enquête à l’examen minutieux et contradictoire des charges retenues contre les accusés. Il a laissé s’exprimer la douleur, la colère et les attentes des familles des victimes.

Le droit et la répression

Et au terme de tout cela, le verdict rendu à l’encontre du principal accusé est apparu, aux yeux de ceux qui ont suivi le procès, en parfaite cohérence avec les débats : les éléments rapportés par l’accusation contre Abdelkader Merah ne suffisent pas à établir la preuve de sa complicité dans les attentats commis par son frère. En l’acquittant de ce chef et en le condamnant au maximum de la peine encourue pour l’association de malfaiteurs, les juges ont répondu à la fois aux exigences du droit et à celles de la répression.

Que l’avocate générale Naïma Rudloff ne soit pas parvenue à emporter la conviction non pas de jurés citoyens mais de cinq magistrats professionnels aurait pu inciter le parquet à prendre le temps de la réflexion. Un nouveau procès Merah est-il nécessaire ? Certaines parties civiles, pas toutes, le souhaitent. Les deux condamnés n’avaient pas encore fait connaître leur décision quand celle du parquet a été rendue publique. L’accusation n’est pas une partie comme les autres au procès. Elle s’exprime au nom de la société, c’est-à-dire de chacun d’entre nous. Si elle a le devoir d’avoir une conviction, elle doit se garder de l’obstination.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.