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Quel bilan pour la sphère publique ?

La France est un des seuls pays qui ne se soucie pas de son bilan, alors que les actifs et passifs, ce sont des données essentielles à une bonne gestion.

Fabien Clairefond pour « Les Echos »
Fabien Clairefond pour « Les Echos »

Par Xavier Fontanet (professeur associé de stratégie à HEC Paris)

Publié le 14 mars 2018 à 22:20

L'Agence des participations de l'Etat va vendre une partie du capital qu'elle détient dans Aéroports de Paris : un mouvement qui confirme la volonté de notre Etat de sortir des activités commerciales et se recentrer sur son coeur de métier, le régalien.

Que va-t-on faire de la somme collectée ? Subventionner certains budgets de recherche, prendre des participations dans des sociétés en développement ou rembourser la dette ?

Ce sont trois utilisations radicalement différentes ; dans la première, on cède du capital pour combler des trous, pour parler cru on vend les bijoux de famille pour éviter d'avoir à baisser les dépenses ; dans le deuxième cas, l'Etat restera impliqué dans l'économie concurrentielle ; troisième version, là, c'est net, on réduit l'endettement !

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Si la comptabilité publique utilisait le bilan, les choses seraient plus claires mais la France est un des seuls pays qui ne se soucie pas de ses actifs et de ses passifs alors que ce sont des données essentielles à connaître quand on a un souci de bonne gestion.

Un bilan en face de chaque budget public ? L'exercice sera douloureux, parce que le bilan consolidé de départ montrera probablement un trou supérieur à 1.000 milliards d'euros (la dette est de 2.200 et les actifs de 1.000). Douloureux, mais salutaire, car c'est la façon de faire comprendre aux Français que seule la baisse des dépenses publiques (et pas la vente des actifs) permettra une réduction durable de cette dette dangereuse pour notre indépendance.

Par exemple, le (ou la) maire d'une ville gérera mieux ses coûts s'il sait qu'il peut être déclaré en faillite et que, dans ce cas, le pouvoir sera donné (comme cela se pratique dans certains pays) au maire de la ville voisine capable de combler le trou.

Si la pratique des bilans sécurise la gestion, elle est aussi une bonne façon de la juger. Etre responsable, c'est être comptable : « A-t-on amélioré ou fragilisé l'entité qui vous a été confiée ? » En cette période où les esprits semblent bouger, l'idée mérite d'être lancée.

Xavier Fontanet

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