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Les instituts de sondages, tous pro-Macron ? Pourquoi c’est inexact

Depuis quelques jours, des informations mettant en cause la proximité entre Macron et les instituts de sondages circulent sur les réseaux sociaux.

Par  et

Publié le 06 avril 2017 à 10h25, modifié le 06 avril 2017 à 17h17

Temps de Lecture 2 min.

Un message est beaucoup diffusé ces dernières semaines, sur les réseaux sociaux et par des chaînes d’e-mails, pour accuser les sondeurs de collusion.

Des intoxs circulent sur Twitter à propos d’une prétendue proximité entre Macron et les sondeurs

Selon ces messages, Vincent Bolloré, Laurence Parisot, François Pinault, Patrick Drahi, la banque Rothschild et le fonds américain Fidelity influenceraient les études d’opinion et soutiendraient le candidat d’En marche !, Emmanuel Macron. La rumeur est répandue sur les réseaux tant par les soutiens de Jean-Luc Mélenchon que par ceux de Marine Le Pen. Or, cette intox s’appuie sur des informations obsolètes, voire fausses.

Des informations datées

  • « IFOP = Laurence Parisot actionnaire majoritaire »

Laurence Parisot a détenu l’IFOP (à 75 %) de 1990 jusqu’à fin 2016. Elle en a été successivement la présidente et la vice-présidente. Mais en novembre 2016, elle a cédé toutes ses parts à la famille Dentressangle en raison de son manque de rentabilité. A la même période, Damien Philippot, le frère aîné de Florian Philippot (vice-président du Front national), a quitté son poste de directeur adjoint du département opinion de l’IFOP pour rejoindre la campagne de Marine Le Pen comme directeur d’un pôle « rédaction ».

  • « Ipsos = Pinault + Fidelity (fonds d’investissement américain) »

François Pinault était, lui, actionnaire d’Ipsos de 1997 à 1999. Il possédait alors 44 % de la société, dont il s’est séparé lors de son introduction en Bourse. Le fonds Fidelity est présenté comme proche d’Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux, ce qu’aucun élément ne permet de confirmer, à notre connaissance. De plus, ce fonds qui disposait de 5,81 % du capital d’Ipsos en 2003, a depuis revendu ses actions. Didier Truchot, le fondateur de l’institut, est aujourd’hui l’actionnaire principal.

  • « BVA = Groupe Bolloré + Drahi + Rothschild »

La banque Rothschild, où Emmanuel Macron a travaillé entre 2008 et 2013, est également montrée du doigt. Elle a bien possédé des actions de l’institut BVA avant de les céder en 2007 au fonds d’investissement Ixen. Aujourd’hui l’actionnaire majoritaire de l’institut est le gestionnaire d’actifs français Montefiore (51 %).

  • « Sofres = Fidelity (fonds d’investissement américain) »

L’institut Sofres appartient quant à lui à l’entreprise britannique WPP, le plus grand réseau d’agence de publicité dans le monde. WPP est détenue en partie par des fonds d’investissement, mais Fidelity n’en fait pas partie.

Le cas Bolloré

Vincent Bolloré, par Havas (qu’il contrôle à 60 %), est bien l’actionnaire principal de l’institut CSA. Pour autant, rien ne permet d’assurer qu’il soutient Emmanuel Macron. L’hebdomadaire Marianne affirme cependant que le milliardaire voit d’un bon œil la candidature de l’ancien ministre de l’économie.

La méthodologie des enquêtes d’opinion est toutefois soumise à des règles précises contrôlées par la commission des sondages et est disponible en accès libre. Le site Vie-publique.fr précise que l’utilisation du terme « sondage » pour une enquête qui ne répond pas à ces règles est passible de 75 000 euros d’amende. Difficile donc d’imaginer Vincent Bolloré faisant directement pression sur ses sondeurs pour les pousser à orienter leurs questions en faveur d’Emmanuel Macron – surtout quand ses conclusions sont similaires à celles des autres instituts.

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