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Louis Roussel, Eschyle, Les Perses, texte, traduction et commentaire

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Louis Roussel, Eschyle, Les Perses, texte, traduction et commentaire, Publication de la Faculté des Lettres de l'Université de Montpellier, XVI, Paris, P. U. F. ; i960, 442 p., 26 NF.

Vingt ans après son édition commentée de l'Œdipe-Roi, M. Roussel nous présente une édition des Perses conçue suivant les mêmes principes. Une seule différence qui, pour être purement formelle, n'en surprend pas moins lorsqu'on ouvre le volume : tout le grec a été « translitéré » en caractères français.* L'auteur met ainsi en œuvre un procédé qu'il avait déjà préconisé à l'occasion d'un précédent ouvrage ( !,'« aspect » en grec attique ; cf. C. R., Bulletin Budé, juin i960, p. 299-301). Dans une courte note où il nous fait part des circonstances difficiles qui ont entouré la publication de ce livre, il avoue, il est vrai, que d'impérieuses raisons d'économie l'ont contraint à agir ainsi. Le premier moment de surprise passé, l'accoutumance vient vite, et ce n'est pas tellement au nom de la Routine honnie par l'auteur que nous ferons des réserves sur cette pratique. Mais une telle translittération, aussi soigneuse qu'elle puisse être, multiplie les risques d'erreurs. Ainsi, j'en ai compté une quinzaine dans la transcription des 140 premiers vers, ce qui est beaucoup.

L'effort de M. Roussel s'est porté en particulier sur l'établissement du texte. Les conjectures nouvelles sont fort nombreuses (il n'y en a pas moins de 26 pour les vers 1 à 140). Sans doute n'ont-elles pas toutes la même importance ni la même autorité — beaucoup constituent plutôt des variantes possibles — mais elles sont toujours ingénieuses et elles apportent parfois des remèdes certains à des altérations du texte constatées de longue date. L'auteur a bien montré en particulier pour certains passages comment des gloses s'étaient substituées au véritable texte.

Le commentaire a les mêmes mérites que celui de Y Œdipe-Roi . Il est extrêmement précis et abondant. Chaque vers, chaque mot presque, suggère une ou plusieurs remarques. L'étude du vocabulaire et de la syntaxe s'appuie toujours sur les passages parallèles d'Eschyle. Les vastes connaissances linguistiques de l'auteur — des langues sémitiques au grec moderne — s'emploient là très heureusement. M. Roussel a le souci de n'esquiver aucun problème, qu'il s'agisse de style, d'institutions, de technique dramatique ou de mise en scène. Le sujet de la pièce invitait à faire le point de nos connaissances sur l'histoire et la civilisation de l'Empire Perse. Le matériel disponible est bien mis à contribution, qu'il s'agisse des anciens — Hérodote, Xénophon, l'Ancien Testament — ou des travaux des historiens et des archéologues modernes. Il en est de même pour ce qui concerne la seconde guerre médique et la bataille de Salamine. Les appréciations littéraires se mêlent étroitement au commentaire explicatif. De plus, chaque épisode est l'objet d'un jugement d'ensemble illustré par les rapprochements les plus divers et parfois les plus inattendus. Si l'auteur s'entend fort bien à dégager les beautés de la pièce, pas plus que Platon ou que Sophocle, Eschyle ne lui inspire une admiration aveugle. Il le juge sans complaisance excessive. On peut même dire que ks critiques l'emportent

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