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Marseille : mise en examen du policier en repos impliqué dans une fusillade

Le policier d'une cinquantaine d'années a été mis en examen dimanche pour «homicide volontaire» après un échange de coups de feu mortel samedi soir devant une discothèque, en dehors de ses heures de service.

Conformément aux réquisitions du parquet, le policier marseillais impliqué dans une fusillade mortelle dans la nuit de vendredi à samedi en dehors de ses heures de service a été mis en examen pour «homicide volontaire». L'homme d'une cinquantaine d'années n'a pas été incarcéré à l'issue de sa garde à vue de 24 heures, mais il a été placé sous contrôle judiciaire. Au vu des premiers éléments de l'enquête, le parquet privilégie la légitime défense. Une information judiciaire a été confiée à un juge d'instruction, et l'inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie par le procureur. L'arme utilisée par le fonctionnaire fait aussi l'objet d'une autre enquête, dans la mesure où ce n'était pas son arme de fonction.

Le policier en question est bien connu de l'IGPN, la police des polices. Ancien chef de groupe de la BAC Centre pendant quinze ans, ce brigadier chef de 50 ans s'est frontalement opposé à sa hiérarchie en 2015, allant jusqu'à citer devant le tribunal de police son propre directeur départemental de la sécurité publique pour injure. Quelques mois plus tôt, son supérieur le retirait de la BAC en raison de son comportement «violent sur la voie publique», et refusait également de le nommer chauffeur du commissaire de nuit, raconte La Marseillaise . À la suite de quoi le fonctionnaire de police avait proféré des menaces de mort contre son supérieur, ce qui lui valut un blâme.

Le port d'arme de tir sportif très encadré

«L'arme utilisée n'était effectivement pas son arme de service, mais il la détenait de manière tout à fait légale», explique l'avocat du policier Maître Gérald Pandelon, qui l'a aussi défendu en 2015. «C'est une arme de tir sportif pour laquelle il détient une licence adéquat», poursuit-il.

À la suite des attentats du 13 novembre 2015, les policiers ont été autorisés à porter leur arme en dehors des heures de service. La mesure a été confirmée par l'arrêté du 25 juillet 2016, mais ce texte fait explicitement référence à leur «arme individuelle» reçue en dotation.

Le port d'une arme de tir sportif est quant à lui interdit. Seul son transport est autorisé «pour motif légitime», c'est-à-dire pour participer à une compétition sportive, lorsqu'on se rend à son club de tir ou encore chez son armurier. En l'espèce, difficile de justifier le port d'une telle arme en soirée dans une discothèque. «Au vu du caractère exceptionnel de la situation à laquelle mon client a dû répondre, j'ai la faiblesse de penser que l'esprit du texte doit l'emporter sur une lecture trop restrictive», plaide cependant Maître Gérald Pandelon.

Le policier est intervenu après avoir été appelé par le videur de la boîte de nuit où il passait la soirée, rue Pierre Corneille, près de l'Opéra de Marseille. Vers 4h30 du matin, un homme de 27 ans avec des antécédents judiciaires a sorti une arme après avoir été refoulé de l'entrée. «Mon client a essayé de le raisonner, mais sans succès», affirme Me Gérald Pandelon. C'est alors que l'individu a tiré plusieurs coups de feu en direction du policier, qui a riposté en le touchant mortellement, selon l'avocat. Une vingtaine de douilles ont été retrouvés sur la scène, a précisé le procureur.

Marseille : mise en examen du policier en repos impliqué dans une fusillade

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737 commentaires
  • génius

    le

    à Marseille , entre autre,les policiers sont des cibles privilégiées

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