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Violences sexuelles : porter plainte, l’autre épreuve des victimes

Si police et gendarmerie améliorent l’accueil des femmes, des dysfonctionnements et des préjugés subsistent.

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Publié le 23 novembre 2017 à 06h41, modifié le 04 décembre 2017 à 10h36

Temps de Lecture 7 min.

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Pendant une semaine, son conjoint l’a « empêchée de dormir et de manger ». Il l’a violentée, « harcelée moralement et physiquement ». Le 21 octobre, Maria (le prénom a été modifié) a finalement décidé de quitter le domicile conjugal et de porter plainte. Elle ne se doutait pas qu’elle devrait raconter son histoire une bonne demi-douzaine de fois à autant de fonctionnaires de police.

On lui a d’abord expliqué que son dossier serait transféré dans un autre commissariat mais, lorsqu’elle s’y est rendue, personne n’en avait trace. Elle a alors dû faire plusieurs allers-retours entre les deux bureaux de police, sans qu’elle puisse dire aujourd’hui lequel suit réellement sa plainte. « On dérange… », finit-elle par croire.

Maria n’a toujours pas été convoquée à l’unité médico-judiciaire (UMJ) pour faire constater les violences qu’elle a subies. Récemment, elle est retournée au commissariat pour savoir où en était sa plainte et signaler le flot de SMS que son ex-conjoint lui assène chaque jour. « Ils m’ont dit de déposer une main courante. J’ai attendu, mais, au bout d’une heure, je n’avais toujours pas été reçue et je devais aller chercher ma fille à l’école. Je suis partie. »

Loubna a eu plus de chance, d’une certaine façon. Cette mère de famille a voulu porter plainte au commissariat, en 2010. « Ils m’ont d’abord envoyée faire un certificat médical », se souvient-elle. Son mari a rapidement été convoqué chez le procureur et il s’est vu infliger un rappel à la loi. « Finalement, ça dépend sur qui tu tombes », suppose-t-elle.

Dysfonctionnements

C’est aussi ce que pense Patricia Rouff, fondatrice et directrice de l’association Léa, créée en 2009 et qui suit Maria et Loubna. Cette association vient en aide aux femmes victimes de violences conjugales dans l’Essonne. Elle les met notamment en sécurité à travers un dispositif d’hébergement. « Malheureusement, certaines femmes se voient encore refuser la prise d’une plainte, essentiellement les week-ends, les jours fériés et la nuit, dit Mme Rouff. Il arrive que des auteurs de violences ne soient jamais auditionnés. »

Depuis que l’association tisse des liens avec les forces de l’ordre, elle mesure néanmoins le chemin parcouru. « Le partenariat avec les commissariats est bon. Nous avons par exemple pu bénéficier de l’assistance des services de police, afin de permettre d’évacuer des femmes et des enfants séquestrés au domicile. Mais il faut que les pratiques se généralisent. »

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