Couverture fascicule

Donald J. Allan, Aristote le Philosophe. Ouvrage mis à jour, et traduit de l'anglais par Ch. Lefèvre. Préface par A. Mansion, 1962

[compte-rendu]

Année 1963 65-1-2 p. 167
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 167

BIBLIOGRAPHIE 167

Donald J. Allan, Aristote le Philosophe. Ouvrage mis à jour, et traduit de l'anglais par Ch. Lef èvre. Préface par A. Mansion. Louvain et Paris, Nauwelaerts, 1962 ; 1 vol. in-8°, 248 p.

En 1952, sous le titre : The philosophy of Aristotle, paraissait dans la collection « The Home University Library » un petit volume sobre et dense, qui offrait de la philosophie aristotélicienne un exposé élémentaire, mais complet, témoignant d'une maîtrise parfaite en face des problèmes d'interprétation, s'appliquant à dégager l'originalité de la doctrine et à la défendre contre le discrédit où elle était tenue par d'éminents platonisants, tels que A. E. Taylor et Léon Robin.

Ce petit livre, dû à M. Allan, bien connu d'autre part comme éditeur du De Cado, a mérité d'être traduit en allemand par Paul Wilpert ; la traduction française qui nous est présentée ici n'a point, de l'aveu du traducteur lui-même, « la fidélité littérale qui fait le prix de la traduction allemande » ; mais l'auteur, nous assure-t-on, « qui entend les nuances de notre langue et en pressent les exigences, a bien voulu accepter une transposition, parfois assez libre, de ses expressions ». Cette approbation de l'auteur nous est confirmée par Mgr Mansion, qui, dans sa Préface, prend aussi, avec bienveillance, la défense des libertés qu'on pourrait reprocher à cette version. Quant à la mise à jour annoncée dans le titre, elle consiste principalement dans une note complémentaire de l'auteur (p. 19-22), concernant les vues de I. During à propos du platonisme du jeune Aristote ; mais, en outre, les pages 209-216, sur la Poétique, sont un complément ajouté par le traducteur, qui, pour commenter la mimesis et la catharsis, invoque Hegel, Toynbee, Aron, René Clair, Ingmar Bergman, Mauriac, Orson Welles, Shaw, Claudel !... J'en passe.

Ces extravagances ne doivent pas nous détourner cependant du livre de M. Allan. On y remarquera notamment le chapitre h : La critique du platonisme, où l'auteur met en lumière un double aspect de l'Idée platonicienne : en tant qu'objet de connaissance, elle est un universel ; en tant que modèle et archétype, elle est une entité singulière. On appréciera également, au chapitre xm, l'effort déployé pour disculper Aristote du reproche le plus grave qu'on puisse adresser à son éthique, celui d'avoir méconnu le rôle de la raison dans la détermination des fins de la conduite. Les chapitres de caractère synthétique sur la théorie de la connaissance (ch. xn) ou sur l'interprétation générale de la doctrine (ch. xv, servant de conclusion), s'ils s'attachent à montrer l'originalité et les mérites de la pensée aristotélicienne, l'étendue de son influence historique, n'en signalent pas moins ses faiblesses, dont les principales sont sans doute la confusion de certains concepts métaphysiques et l'opposition à une science mathématique de la nature.

Joseph MOREAU.