Brunoy : il organise un vide grenier au secours des femmes battues

Un kiné à la retraite a décidé de créer un vide grenier solidaire dans sa rue pour mieux connaître ses voisins et soutenir une association qui vient en aide aux femmes battues.

 Brunoy, ce vendredi midi. Didier Pruvost a eu envie d’aider l’association Léa qui vient en aide aux femmes battues et à leurs enfants. Il a donc créé un vide grenier solidaire.
Brunoy, ce vendredi midi. Didier Pruvost a eu envie d’aider l’association Léa qui vient en aide aux femmes battues et à leurs enfants. Il a donc créé un vide grenier solidaire. LP/Nicolas Goinard

    Didier Pruvost aime aider les autres. Assisté d'une soixantaine de ses voisins, cet habitant de Brunoy organise ce dimanche le premier vide grenier solidaire dans les rues de Mandres et Gabrielle. La totalité des frais d'inscription sera reversée à l'association Léa qui vient en aide dans le Val d'Yerres aux femmes battues et à leurs enfants.

    Pour illustrer ses actions, ce kiné à la retraite cite la légende du colibri rendue célèbre par l'essayiste Pierre Rabhi : « Pendant un incendie de forêt un colibri s'active, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Un animal lui dit que ce n'est pas avec ces gouttes d'eau qu'il va éteindre le feu. Le petit oiseau lui répond : "Je le sais, mais je fais ma part." »

    Une démarche spontanée

    Didier Pruvost reprend : « Je suis très heureux, j'ai une vie merveilleuse et je veux aider ceux qui en ont besoin. Je suis allé plusieurs fois à Cuba et ce qui m'a frappé c'est la solidarité qu'on trouve là-bas. Les gens vous aident sans rien demander en retour. »

    Chez Léa, la surprise a été totale. « C'est la première fois qu'il y a une démarche spontanée pour nous soutenir, s'étonne Patricia Rouff, fondatrice de l'association qui a d'abord été sur ses gardes. Il arrive que des maris violents se fassent passer pour des policiers pour avoir des renseignements. J'ai donc pu paraître froide au téléphone au départ. »

    Aujourd'hui, elle est ravie. « Les mairies nous aident en nous fournissant des logements, poursuit-elle. Mais nous avons besoin d'argent pour entretenir l'intérieur des appartements, les meubler. »

    250 personnes sont inscrites pour venir vendre ce qui traînait dans un coin de leur maison et ont payé 15 € l'emplacement soit 3 750 € qui vont tomber dans l'escarcelle de Léa. L'association pourra ainsi continuer à aider les femmes violentées et leurs enfants. En 5 ans, elle en a mis en sécurité 169.

    Didier Pruvost avait aussi envie de réunir les riverains pour les connaître un peu mieux. Il note : « Les gens ne se parlent pas. Trois de mes voisines sont décédées et je l'ai appris plusieurs semaines plus tard. C'est incroyable. Alors j'ai eu l'idée de réunir tout le monde sans pour autant créer d'association. » Ce vide grenier n'est qu'une première étape puisqu'il projette désormais de mettre en place dans son quartier du troc de matériel et du troc de compétence.

    Vide grenier solidaire, ce dimanche de 8 heures à 18 heures, rue de Mandres et rue Gabrielle à Brunoy.