Villeneuve-St-Georges : le centre dédié à la maladie de Lyme ne chôme pas

Unique en Ile-de-France, un dispositif contre cette maladie véhiculée par les tiques a été mis en place au centre hospitalier intercommunal. Huit patients par semaine consultent.

 Villeneuve-Saint-Georges. Le centre hospitalier intercommunal a lancé en septembre dernier un centre dédié à la maladie de Lyme au sein du service des maladies infectieuses.
Villeneuve-Saint-Georges. Le centre hospitalier intercommunal a lancé en septembre dernier un centre dédié à la maladie de Lyme au sein du service des maladies infectieuses. LP/Charlotte Follana

    Vous avez été piqué par une tique et vous craignez la maladie de Lyme? Au centre hospitalier intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges (CHIV), un centre pluridisciplinaire dédié à cette maladie, a été lancé en septembre dernier au sein du service des maladies infectieuses. Le seul en Ile-de-France. La région s'avère fortement touchée par cette maladie infectieuse, qui touche l'être humain et de nombreux animaux, en explosion, surtout l'été.

    Ce qui se vérifie au CHIV. « On est passé de deux patients par semaine, il y a dix mois, à huit aujourd'hui », indique le docteur Alice Raffetin, infectiologue. Parmi lesquels, on recense en moyenne cinq cas par semaine de suspicion de Lyme dont 26 % ont la bactérie Borrelia. Essentiellement des adultes entre 18 et 60 ans ». Entre 40 à 45 % des cas diagnostiqués présentent d'autres pathologies infectieuses.

    Les tiques proviennent principalement des animaux sauvages (écureuils, rongeurs, oiseaux, cervidés) présents dans les forêts. Les symptômes de la maladie de Lyme peuvent se caractériser par une tache rouge indolore se dessinant au point de piqûre, des paralysies faciales ou des douleurs musculaires. Mais ils peuvent survenir plusieurs mois après la morsure. « Le but est de limiter l'errance et le nomadisme médical des patients, explique le docteur Raffetin. Ce centre permet ainsi à la population de la région de bénéficier d'un diagnostic rigoureux et standardisé », poursuit-elle.

    Comment ? « La force de cette organisation est de livrer et de développer une expertise de plusieurs spécialités médicales », rapporte le docteur Raffetin. Le malade est ainsi au centre d'une prise en charge réunissant différents médecins (des infectiologues, aux ophtalmologues, en passant par les dermatologues, algologues, neurologues…)

    Une formation pour les généralistes

    Ce projet, les spécialistes de santé y réfléchissaient depuis des années. Mais certains problèmes subsistent. « Il y a bien souvent une difficulté pour certains médecins traitants à diagnostiquer compte tenu d'un manque de formation dans les études médicales sur la maladie de Lyme, relève le docteur Raffetin. On essaie de rattraper les patients dont les symptômes n'ont pas été diagnostiqués ».

    À terme, le centre d'expertise veut développer une prise en charge thérapeutique, non médicalisée. Dès la mi-septembre 2018, les patients pourront ainsi bénéficier de séances d'hypnose. « Nous avons beaucoup de projets de recherche en cours », souligne l'infectiologue. Alors que la prévention sera renforcée auprès de la population, des journées de formation dédiées aux médecins du département seront proposées à partir de janvier 2019.

    Prise de rendez-vous : 01.43.86.20.20. Il est nécessaire d'être adressé en consultation par le médecin traitant.

    Au sein du CHIV, le service des maladies infectieuses et tropicales a recensé 4500 consultations en 2017.  LP/C.F.
    Au sein du CHIV, le service des maladies infectieuses et tropicales a recensé 4500 consultations en 2017. LP/C.F. LP/Charlotte Follana

    Une expertise qui remonte aux années 1970

    Le service des maladies infectieuses et tropicales du CHIV, créé dans les années 1970, permet de traiter plusieurs infections : paludisme, chikungunya, dengue, fièvre catarrhale ovine, fièvre du Nil occidental, paludisme, maladie de Lyme, maladie de chagas, VIH, méningites, septicémies… et les infections liées au matériel médical. « On suit par exemple près de 800 patients à l'année possédant le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) », précise le docteur Raffetin qui souligne travailler en collaboration avec l'hôpital Mondor à Créteil.

    En 2017, environ 4 500 consultations ont été recensées pour le service de maladies infectieuses et tropicales (hors centre de vaccinations internationales) et 1 200 hospitalisations. Le service dispose de 28 lits en hospitalisation, d'un secteur de consultations, d'un centre de dépistage anonyme et gratuit. Un numéro de veille 24 heures/24 est mis à la disposition des professionnels de santé pour les orienter et répondre à leurs questions. 01.43.86.21.62.