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Pour le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, un syndicaliste critique = "un opposant"

Pour le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, un syndicaliste critique = "un opposant"

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« Syndicat ! Caca ! ». Cette blague célèbre de Coluche, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux en a donné une nouvelle version ce mercredi 5 septembre. Visiblement courroucé par l'intervention de Vincent Drezet, du syndicat national Solidaires Finances publiques qui le précédait au micro de RTL, le candidat putatif de La République en marche (LREM) à la mairie de Paris a qualifié le fonctionnaire de « syndicaliste opposant au gouvernement ».

Pourquoi ce dérapage non contrôlé ? L’affirmation de Vincent Drezet, selon laquelle les aménagements du prélèvement à la source annoncés la veille par le Premier ministre « n'étaient pas prévus et ne figuraient dans aucun texte de type loi de finances », n’a pas du tout été du goût de Benjamin Griveaux. Il faut dire qu’après cette dizaine de jours d’un imbroglio étonnamment entretenu entre l’Elysée et le gouvernement, sur un sujet aussi brûlant que l’impôt sur le revenu, les esprits se sont échauffés.

"Mon rôle de représentant des personnels consiste notamment à exprimer ce que vivent les agents des finances publiques"

A l'attaque direct, Vincent Drezet répond par cette mise au point : « Outre qu'elle montre l'agacement du porte-parole du gouvernement après une période de 10 jours de "flou" sur le devenir du prélèvement à la source, cette qualification est déplacée et erronée. En effet, mon rôle de représentant des personnels consiste notamment à exprimer ce que vivent les agents des finances publiques ».

La pique grivaldienne montre surtout en quelle estime la Macronie tient les corps intermédiaires… Après « une presse qui ne cherche plus la vérité », selon le mot de Jupiter lui-même à propos de l’affaire Benalla, c’est donc au tour des syndicats de se voir disqualifiés en tant que tels par le porte-parole du gouvernement d’Edouard Philippe. Une position du nouveau monde qui fait regretter l’ancien.

>> L'intervention de Benjamin Griveaux (à partir de 5'28) :

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne