Une militante vegan devant une boucherie à Paris le 22 septembre 2018

A Paris comme dans une trentaine d'autres villes, une militante antispéciste a mené une action pacifique devant une boucherie à Paris le 22 septembre.

afp.com/JACQUES DEMARTHON

Des manifestations pacifiques après plusieurs mois de tension aux abords des vitrines. Des militants antispécistes ont organisé samedi des happenings devant des boucheries en France pour dénoncer le "zoocide" que représentent, selon eux, l'élevage, le commerce et la consommation de viande.

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"Boucherie Abolition", qui organisait les happenings avec d'autres mouvements tel que 269 Life France, dénonce le "système zoophage". Les antispécistes s'opposent à toute hiérarchie entre espèces, notamment entre l'être humain et les animaux.

Des boucheries protégées par une société de sécurité privée

Une trentaine d'actions ont eu lieu, selon les organisateurs, dans plusieurs villes de France, notamment à Toulouse et Paris. Bien que pacifiques, ces actions cristallisaient dans certaines régions une certaine inquiétude.Si ce n'est de la tension, encore et toujours.

Craignant des dégradations dans le cadre de cette journée d'actions, le président des bouchers du Nord a ainsi fait appel à une société de sécurité privée pour sécuriser les enseignes de la région. La raison? Plusieurs de ces commerces ont été vandalisés ces derniers mois.

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Six personnes ont récemment été interpellées dans le cadre d'une enquête sur des actes de vandalisme contre neuf commerces, dont des boucheries ou des poissonneries, dans la métropole de Lille, par des militants vegan.

"Démembrer un corps, ça n'est pas un métier"

Dans certaines villes, les actions ont parfois été très fraîchement accueillies. Ainsi, à Paris, dans le XVIe arrondissement, Vincent Aubry et Alizée Denis du mouvement "Boucherie Abolition" portaient un cochonnet mort qu'ils ont exhibé devant des boucheries pendant quelques minutes. Tout ça pour dénoncer ces commerces qui "vendent du meurtre".

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"Démembrer un corps, ça n'est pas un métier", scandait Alizée Denis. "De quel droit se permet-on de faire naître dans le but de faire mourir ?", s'interrogeait la même personne, dos tourné à la vitrine d'un boucher, tenant le corps du cochonnet dans ses bras.

Piqué au vif, le propriétaire est alors sorti de son magasin en traitant les deux militants de "connards".

Les antispécistes parlent de "campagne de victimisation des bouchers"

"Boucherie Abolition", qui existe depuis 2016, a fait parler d'elle l'an dernier lorsque ses membres ont enlevé une vingtaine de lapins sur un site de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) au sud de Toulouse et badigeonné de faux sang son enseigne. L'INRA a porté plainte.

Depuis le début de l'année, la Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs (CFBCT) a recensé en France "douze cas de commerces alimentaires caillassés avec tags de revendications antispécistes" et "plusieurs dizaines" de cas de détériorations, avec du "faux sang versé" ou de la "pose d'autocollants revendicatifs".

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Interrogé au sujet des dégradations de vitrines, Vincent Aubry n'en a revendiqué aucune mais jugé qu'"on assiste à une honteuse campagne de victimisation des bouchers".

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