Les Magiciens sont sur Terre depuis le Commencement.
Ils ont découpé les continents pour répartir les trésors.
Ils ont créé la pluie pour arroser les champs.
Ils ont dressé les chiens pour veiller les troupeaux.
Ils ont couronné les Rois pour protéger les contrées.
Ils ont guidé l'Homme dans sa course à la souveraineté du Monde.
Ils sont les émissaires du Créateur, les Bergers de la Terre.
Je souriais, à la vision des petites oreilles de Saâd qui remuaient dans son sommeil. C'était depuis longtemps devenu une habitude pour nous, ce petit moment de partage, de chaste intimité lorsque je fredonnais notre prière au Créateur. Malgré les années, nous n'avions jamais changé ce rituel : chaque jour, je fredonnais ces mots, je les chantais sur les airs arabes de mon pays, modulant à chaque fois ceux-ci de sorte à ce que chaque jour nous permette de redécouvrir cette comptine. J'en avais fait notre propre tradition, notre jardin secret. Et chaque jour, il m'écoutait.
Chaque jour, comme au tout premier, il se laissait bercer par la mélodie que mon âme lui transmettait.
Mon cher ami se lova davantage sur lui-même. Je venais tout juste de terminer ma prière et pourtant, sa manière de se recroqueviller contre moi, de laisser son corps émaner un peu de chaleur réconfortante contre mes cuisses m'indiquait qu'il en voulait plus. Il n'y avait jamais eu besoin de mots entre nous lorsque nous vivions ce genre d'instants – chaque parcelle de son être était reliée à moi, après tout. Je le compris, évidemment, et souris : derrière ses grands discours d'aventure et de voyages extraordinaires, il restait bel et bien lui-même.
L'enfant Saâd était inquiet.
Peut-être ne voulait-il pas s'en rendre compte mais moi, j'en étais bien consciente. Jamais auparavant n'étions-nous partis si loin de chez nous, si loin de tout ce qu'il pouvait bien connaître, alors bien que l'excitation le faisait frémir tant il avait d'attentes de cette nouvelle aventure, il était parfaitement normal qu'une pointe d'angoisse vienne s'y mêler. Il ne voulait pas perdre tous ses repères, avait besoin de quelque chose de familier pour l'aider à s'apaiser. Quelque chose que j'étais heureusement en mesure de lui offrir.
Alors, posant simplement ma main sur son petit corps, je m'abandonnais une fois de plus à notre prière, un faible sourire accroché au coin des lèvres. S'il voulait que je reprenne mon chant dans ma langue maternelle qu'il aimait tant écouter, je ne pouvais que me faire le plaisir de m'exécuter. M'exécuter et me laisser aller aux dérives existentielles que m'inspiraient chaque mot que je lui fredonnais doucement.
Les Magiciens sont sur Terre depuis le Commencement.
Le Commencement. C'est risiblement naïf de ma part, j'en conviens, mais j'ai toujours aimé à penser que notre famille faisait partie de celles qui l'avaient vécu. D'autant que les registres de nos terres puissent remonter, l'on a toujours su que parmi les Grandes Familles, nous avions toujours été présents. Cela ne prouve probablement pas grand-chose mais nous avons interprété cela comme un signe, comme un devoir de dévotion envers l'élévation de celles-ci, autant spirituellement parlant que sur le niveau purement païen de la richesse et du pouvoir.
J'ai toujours été élevée dans le respect du Créateur et de son œuvre. Née avec une cuillère d'argent dans la bouche, on m'a appris à ne jamais considérer quoi que ce soit comme acquis. Dès mon plus jeune âge, l'on m'a enseigné le détachement, l'abandon de soi, à m'offrir corps et âme à l'entité qui eut la charité de faire naître notre monde, notre race. Avant de pouvoir prétendre à la richesse matérielle de notre famille, il fallait que je comprenne l'importance de la richesse spirituelle, que celle-ci me permette de pleinement en comprendre sa teneur. Un enseignement qu'il ne fut pas toujours aisé de dispenser à l'enfant tumultueuse que j'étais.
Il est vrai que je n'ai pas tout de suite compris pourquoi, n'ai pas immédiatement voulu accepter ce choix de mes parents de m'obliger à vivre de la sorte. Pourquoi ne pas me laisser courir à ma guise dans les couloirs de leur immense palais, me laisser aller à l'insouciance et me baigner dans l'or et le luxe qu'ils possédaient ? Pourquoi laisser d'autres qu'eux m'élever à leur place, plutôt que de me couvrir de l'amour qu'ils étaient censés me porter ? Si j'étais la fille d'un Sheikh, pourquoi avais-je pas droit au moindre privilège ? Pourquoi devais-je me plier à des traditions que je n'étais pas en mesure de comprendre ?
Lorsque je me surprenais parfois à me souvenir cette époque, je ne pouvais m'empêcher de sourire. La petite fille ignorante que j'étais ne se rendait pas compte de la chance qu'elle avait, ne comprenait pas encore que c'était justement la plus belle preuve d'amour que pouvaient offrir des parents que d'élever leur enfant de la sorte.
Ils ont découpé les continents pour répartir les trésors.
Au sein du Moyen-Orient, nul Magicien ne pourrait nier avoir jamais entendu prononcé le nom d'Al Nuaimi. Richesse, pouvoir, influence, nous n'avons jamais manqué de rien. Bien sûr, je mentirais si j'osais prétendre ne jamais m'être questionnée quant à la raison pour laquelle notre famille, plutôt que n'importe quelle autre, avait eu la chance de se voir récompensée par le Créateur de tant de cadeaux. J'ai toutefois rapidement appris à m'y accoutumer, à simplement apprécier notre fortune et lui faire honneur, m'appliquant à la redistribuer à moins chanceux que moi au moyen de l'instruction qu'elle m'avait apporté, de ce qu'elle avait été en mesure de m'enseigner.
Tout au long de mon éducation, je pus constater de l'ampleur que pouvait avoir la possession de grandes richesses sur le reste du monde. La convoitise, la cupidité. La jalousie, la haine. Le cycle destructeur que pouvaient faire naître les disparités de ce monde dans le cœur de ceux qui n'avaient pas la chance de naître dans « la bonne famille », le bon milieu. J'eus le malheur de voir de bonnes personnes se laisser happer par leur désespoir, oui. Mais j'eus également la chance de constater de moi-même de la bestialité dont d'autres ne pourraient jamais se défaire.
La première fois qu'un raid fut lancé sur notre demeure, j'étais terrorisée. J'avais sept ans, je crois, lorsque j'entendis des cris inhumains s'élever des portes de notre demeure. Je n'ai jamais tant ressenti la terreur que ce jour-là, chaque frisson parcourant la surface de ma peau me criant que d'ignobles monstres nous attaquaient. Il y eut des explosions, de la poussière, de la panique. Des Sorciers avides de nous voir tomber.
Personne ne s'était tenu prêt à cette attaque ce jour-là et pourtant, le Créateur nous permit d'éviter le pire. Les enfants du Destructeur ne laissèrent dans leur sillage que très peu de victimes, préférant abandonner une partie des leurs à une morte certaine au profit de leur fuite, les bras chargés d'une partie de nos richesses – et m'apprirent ainsi tout ce dont j'avais besoin à propos de leur race infâme : ils n'étaient que des vautours en quête de carcasses brillantes à dépouiller, prêts à en faire payer le prix à d'innocents dommages collatéraux s'il le fallait.
Ils ont créé la pluie pour arroser les champs.
Le plus grand trésor de notre famille, cependant, n'a jamais été d'or ou de cristal. Cela pourrait paraître hypocrite comme propos, venant de la bouche de quelqu'un ayant accès à tant de richesses matérielles que moi et pourtant, j'ai toujours profondément cru en ces mots. L'on pourrait vider entièrement les coffres de la famille Al Nuaimi que celle-ci ne battrait pas même le moindre cil, car nos richesses n'ont jamais été de la moindre importance, face à notre foi et nos connaissances.
Depuis des siècles, notre famille s'est toujours fait un point d'honneur d’œuvrer non seulement pour le bien des Magiciens et du Créateur, mais également pour le développement du savoir. Génération après génération, nos relations se sont étendues, nos contacts se sont multipliés, nos alliances renforcées et en cela, notre culture grandissante nous a permis à lentement nous élever au sein de la communauté magique. Immanquablement, il fallait donc que l'on m'inculque ces valeurs, afin que je puisse à mon tour les transmettre lorsque le temps serait venu pour moi.
Fillette, j'adorais autant que je pouvais parfois haïr les enseignements qu'on me donnait. Rester en place devant des ouvrages que je jugeais plus vieux que le monde m'ennuyait au plus haut point, il fallait bien l'avouer. J'étais une fille d'action et de réaction, une âme à la recherche de sensations fortes et de grands accomplissements pour le bien des miens. Paradoxalement toutefois, mon cœur réalisa petit à petit les bienfaits de ces manuels, la soif de savoir insoupçonnée en moi qu'ils s'appliquèrent à épancher au fil de leurs pages. Ils me firent découvrir quelque chose de nouveau.
Il y avait plus que de simples mots dans ces livres, plus que textes anciens à réciter par cœur pour contenter quelque précepteur pointilleux. Qu'ils traitent d'Histoire, d'économie, de langues étrangères ou de Magie, chacun apportait une pierre de plus à l'élévation du temple de connaissance qui fortifierait mon esprit et consoliderait mes valeurs.
Ils ont dressé les chiens pour veiller les troupeaux.
Ah... Les chiens et les troupeaux, mon passage préféré de notre prière. Je n'ai jamais aimé tracer une ligne définie entre l'un et l'autre. Que représentaient les chiens ? Et qu'en était-il des troupeaux ? De mon point de vue, on pouvait naître dans un troupeau pour s'élever en tant que chien, tout comme on pouvait avoir été placé avec les chiens avant de décider de s'en retourner au sein du troupeau.
Je n'ai jamais cessé de chercher à comprendre ce que l'on m'enseignait. Par là, je veux dire que j'ai toujours été parfaitement incapable de prendre une seule réponse comme étant la bonne, cherchant toujours à lui trouver un contrepoint, une interprétation nouvelle. Autant dire que cela ne jouait pas forcément en ma faveur aux yeux de mes professeurs, surtout dans mes années les plus rebelles. Toutefois, c'est ce sens de la recherche et de la remise en question qui me permit de développer si profondément mon approche de la magie, son exécution dont je peux aujourd'hui être si fière – et de cela, je ne m'excuserai jamais.
Chaque jour, je cherchais une nouvelle manière d'user de ma magie. Si un livre m'ordonnait de réciter une formule en faisant la roue, je le faisais, puis notais sa réussite. Ensuite, je gardais mes lèvres scellées et me couchais sur le sol, ne serait-ce que pour vérifier de moi-même s'il n'y avait pas une autre manière d'arriver au résultat que j'escomptais. J'étais capable de tenter des dizaines de nouvelles combinaisons, de mêler des sorts sans aucun lien logique, et cela simplement pour le plaisir de vérifier quelle réaction cela pourrait provoquer.
J'aimais explorer mes capacités de la sorte : étais-je des chiens ou étais-je, à l'inverse, des troupeaux ? Ceux-ci étaient-ils vraiment des entités auxquelles il était possible de se rattacher ou représentaient-ils quelque chose d'autre ? Je n'en savais rien, ne savais même pas si la moindre bonne réponse existait mais ces questions me permettaient d'avancer, de me forger, de me grandir.
Ils ont couronné les Rois pour protéger les contrées.
Dans notre famille se sont succédé bien des chefs, bien des mentalités et parmi eux, mon père – Sheikh Khalid bin Zayed Al Nuaimi – fut le deuxième à être élevé au rang de sage. Fervent croyant et homme de discussion, il reçut ce titre honorifique quelques années avant ma naissance, en récompense de ses efforts pour venir en aide aux Magiciens des petites tribus du Moyen-Orient. Un titre qui me valut mon nom, m'inspirant à suivre ses pas à ma façon.
Durant mon adolescence, j'ai réellement commencé à me perdre corps et âme dans l'étude des sorts et de la protection magique. En ce temps, je quittais rarement les abords de la demeure familiale, mes parents ayant continué d'amener mon enseignement à moi plutôt que l'inverse. Saâd et moi passions nos journées entre ces murs, dans l'espoir de me voir devenir une Magicienne aux aptitudes exceptionnelles, la meilleure qu'il soit. Je pratiquais, encore et encore, cherchant toujours à me surpasser davantage.
Je n'aurais jamais cru cela possible mais lorsque mes précepteurs vinrent annoncer à mes parents qu'ils n'avaient jamais eu d'élève plus douée que moi, que j'étais prête à faire de grandes choses, je vis dans leur regard briller quelque chose qu'ils n'avaient jusqu'alors jamais osé me montrer : de la fierté. À mes pieds, Saâd manqua de s'étouffer lorsqu'ils me remirent en main propre les boîtes contenant les trois capes que je garde précieusement depuis ce jour, symboles de ma réussite aux yeux de ma famille. Non seulement ils avaient approuvé l'accomplissement de mon éducation mais en plus, ce geste marquait leur acceptation de la voie que j'avais choisi de suivre.
Si par le biais de nouvelles routes de commerce, de nombreux dons matériels et de la construction d'abris pour ceux ayant subi les attaques des Sorciers mon père avait pu venir en aide aux nôtres, je n'ai jamais eu la prétention de pouvoir en faire de même. Ses plus grandes qualités résidaient en sa capacité à rallier d'autres hommes à sa cause, à élever des groupes à suivre sa pensée en partageant sa sagesse mais de mon côté, je savais que jamais je ne serais capable de telles prouesses. Pour briller autant que lui, je compris qu'il me fallait tracer mon propre chemin, tout en m'inspirant de sa réussite.
Ils ont guidé l'Homme dans sa course à la souveraineté du Monde.
La vanité de nombre de Magiciens étant ce qu'elle est, tous n'ont pas toujours partagé pas la même vision du rapport de notre race avec celle des Hommes. Au contraire, nombre d'entre eux considèrent que sans nous, ces simples êtres dépourvus de magie ne seraient rien, se seraient probablement éteint pour laisser notre peuple se propager. De mon côté, je ne suis pas de cet avis : j'ai été élevée à penser que si le Créateur nous a envoyé pour les accompagner, il semblerait ridicule de pouvoir imaginer que nous pourrions, de notre côté, nous passer de leur existence. Nous étions la deuxième moitié d'un tout après tout, seulement menacée par le Destructeur et ses pions.
C'est pourquoi à peine la fin de mes études couronnée, je m'empressais de rejoindre les rangs de ceux qui – d'après moi – portaient et élevaient plus que notre seul pays : ceux qui protégeaient le monde magique. Les Protecteurs, comme on les appelait chez nous. Ce fut un honneur pour moi, du haut de mes jeunes vingt ans, de pouvoir me mêler à d'éminents Magiciens qui œuvraient pour la défense des nôtres. Plus qu'une femme, plus que la fille de quelqu'un, je m'illustrais enfin : que cela soit par mon habileté à modeler la magie ou par mes pensées bien tranchées, je me faisais un nom.
Parmi ceux qui, comme moi, cherchaient à rendre notre monde plus sûr et à le garder dans l'ombre de celui que les Hommes connaissaient, j'eus le loisir de m'épanouir à ma guise. Tantôt créant de nouveaux sorts, tantôt repoussant des raids Sorciers, je développai mes capacités et rapidement, parvins à me hisser assez haut pour que l'on reconnaisse mes talents. J'aimais pouvoir pousser toujours plus loin ma maîtrise de la Magie, tout en sachant que je faisais cela pour une cause juste et dans le respect des enseignements que le Créateur avait transmis à notre race.
N'ayez crainte, je n'aurai jamais la prétention de laisser mon palmarès me faire passer pour une sainte. J'ai suivi les préceptes que l'on m'a inculqué, oui, et me suis dédiée totalement à la cause de ce pour quoi je me battais. Cependant, il serait bien vaniteux de ma part de penser que mon temps passé aux côtés des Protecteurs ferait de moi une personne plus méritante qu'aucune autre. Le contraire, à vrai dire, serait probablement plus juste.
Mais cela ne me dérange en rien.
Ils sont les émissaires du Créateur, les Bergers de la Terre.
S'il y a bien une chose que j'appris au fil des années, c'est que le Créateur seul était notre guide et que la mission qu'il avait confiée à notre race pouvait revêtir bien des visages. Certains, comme moi, protégeaient le monde magique au sens littéral, dans l'action et la réaction. Certains encore, se faisaient les porte-paroles de sa pensée, guidaient les âmes égarées à suivre son enseignement. D'autres, qui pouvaient sembler ne rien faire en son nom, contribuaient au développement de ses enfants grâce aux alliances qu'ils formaient, aux discussions qu'ils ouvraient.
J'aurais toutefois apprécié qu'il m'envoie un avertissement, une forme de signe au moins, avant de décider de changer
ma mission.
Cela ne faisait qu'une petite semaine que l'on m'avait mise au courant du changement d'affectation drastique auquel j'allais devoir me plier et bien que je me trouvais à présent entourée de mes valises et un ticket d'avion devant les yeux, je peinais toujours à y croire. Hortensia – non,
Sainte Catherine – Sainte Catherine allait devenir mon nouveau domaine, ma nouvelle mission. Loin des combats qui faisaient rage en mon pays, loin de l'idée que je me faisais de mon rôle parmi les Magiciens.
Moi, un professeur.- Tsk, riais-je doucement en caressant le dos de Saâd.
Je riais jaune, à vrai dire. Avais-je rejoint les rangs des Protecteurs afin de venir en aide aux autres ou ne l'avais-je finalement fait pour assouvir mon besoin égoïste de me sentir utile et admirée ? J'avais comme l'impression que d'avoir été lancée sans véritable explication dans ce merdier par plus influents que moi m'informait très clairement de ce que le Créateur pouvait bien en penser, lui, en tout cas. Ce devait être mon rappel à l'ordre, une sorte de retour aux bases même de ma foi.
Guider la jeunesse et la former, voilà ce que l'on attendait de moi à présent. Ou du moins, voilà officiellement ce que l'on attendait de moi. Une vaste farce, si l'on me demandait mon avis. Je savais parfaitement que les Grandes Familles avaient sauté sur l'occasion de voir l'un des professeurs de Sortilèges de l'école de Benjamin Leroy démissionner pour y pousser quelqu'un de plus... attaché à eux et à leurs valeurs. Diable, peut-être même avaient-ils contribué à cette démission, je n'aurais pas été surprise de l'apprendre en tout cas – ils n'auraient pas eu tort, cette école représentant un véritable danger d'après moi. Mais j'aurais toutefois apprécié ne pas y être mêlée.
Je ne doutais pas en ma capacité à enseigner à la jeunesse Magicienne, loin de là, mais de savoir que d'ici quelques jours j'aurais à me mêler aux mêmes engeances du Destructeur que celles que je m'étais concentrée à combattre jusqu'ici ne m'enchantait guère, pour dire le moindre.
Dans son sommeil, Saâd grommela.
- On verra bien ce que ça va donner, j'imagine.