• 15/10/2020
Alerte

Médicaments en vente libre, mais pas sans danger !

Nous avons étudié 72 compléments alimentaires et 60 médicaments sans ordonnance. Les résultats sont parfois alarmants.
achat de médicaments en vente libre

Les médicaments vendus sans ordonnance et les compléments alimentaires bénéficient d’une image d’efficacité et d’innocuité.

Or, chaque année, des milliers de victimes sont à déplorer en raison d’usage inapproprié, d’interactions avec d’autres traitements ou d’effets indésirables graves.

Dans le cadre du nouveau hors-série de 60 Millions de consommateurs, Médicaments sans ordonnance : nos experts vous alertent, nous avons étudié 132 produits vendus librement en pharmacie ou dans certains magasins.

Soulager le rhume, les troubles du sommeil ou les maux de ventre

couverture du hors-série Médicaments sans ordonnance (novembre 2020)

Notre choix a porté sur 60 médicaments et 72 compléments alimentaires fréquemment employés pour aider à soulager des maux du quotidien, en particulier lors de la période hivernale : rhume, baisse des défenses immunitaires, mal de gorge, troubles anxieux ou du sommeil, maux de ventre ou encore fièvre et douleurs.

Notre système de « notation » a été établi avec des rédacteurs de la revue Prescrire, pour l’étude des médicaments, et avec le médecin nutritionniste Jacques Fricker, pour celle des compléments alimentaires. Notre méthodologie a pointé la présence de substances dangereuses, les risques d’effets secondaires, les interactions, les dosages excessifs, les fausses allégations, l’absence de mention ou de logo signalant des risques, le manque de clarté de la notice.

Seuls 10 % des médicaments étudiés sont à privilégier

Un grand nombre de médicaments en vente libre et de compléments alimentaires ont, selon nos critères, une balance bénéfices-risques défavorable. Ils sont à l’origine de problèmes graves, voire mortels.

Ainsi, seuls 10 % des médicaments sans ordonnance que nous avons étudiés sont à privilégier en automédication. Un constat lié à la présence trop fréquente de substances aux effets secondaires redoutables, même sur des personnes en bonne santé.

Risques de problèmes cardiovasculaires ou d’atteintes du foie

Ainsi la pseudoéphédrine, destinée à atténuer des symptômes du rhume, peut entraîner parfois des problèmes cardiovasculaires. L’oxomémazine utilisée pour soulager la toux peut entraîner des convulsions ou des risques de somnolence.

Quant au paracétamol, pris en excès (au-delà de 3 à 4 g par jour pour les adultes, selon les cas) ou associé avec de l’alcool, il peut nuire au foie. La surdose de paracétamol est d’ailleurs la première cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse en France !

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Des additifs possiblement cancérogènes ou perturbateurs endocriniens

Notre étude a aussi pointé la présence d’excipients problématiques tels l’antioxydant E320 (dans Maalox) classé cancérogène possible, le E218, possiblement perturbateur endocrinien (dans Bronchokod sans sucre) ou le E110, un colorant susceptible de provoquer des réactions allergiques (dans Maxilase). Au consommateur d’appliquer le principe de précaution !

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Enfin, nous avons relevé la présence de sucre ou d’édulcorants, qui favorisent l’envie de sucré, notamment dans les sirops pour la toux ; ou encore de sel, parfois en quantités importantes – un problème pour les insuffisants cardiaques, pas forcément spécifié de manière claire sur la notice.

55 % des compléments alimentaires étudiés sont à proscrire

Notre étude a également porté sur les compléments alimentaires. Si 25 % peuvent être utilisés faute de mieux, 55 % sont à proscrire et seulement 20 % sont conseillés.

À l’instar des médicaments, de nombreuses substances en apparence « anodines » peuvent engendrer des effets indésirables sans pour autant avoir démontré la preuve de leur efficacité.

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C’est le cas de la mélatonine, utilisée dans plus de la moitié des compléments alimentaires « sommeil » que nous avons étudiés. Elle peut nuire au rythme circadien ou provoquer des nausées, des vertiges et parfois des convulsions.

Des plantes diminuent l’effet de certains médicaments

Certaines plantes sont susceptibles, elles aussi, d’être à l’origine de problèmes graves. C’est le cas du millepertuis. Souvent utilisé dans les produits censés favoriser le sommeil ou atténuer le stress, il diminue l’effet des contraceptifs oraux. Quant à la rhubarbe, au séné, à l’aloès, du fait de leurs effets laxatifs, ils induisent fréquemment des irritations du colon.

Attention également aux « surdosages » de vitamines, notamment de vitamine D chez les enfants. Ces derniers sont souvent supplémentés via leur pédiatre : des apports annexes peuvent donc s’avérer excessifs et entraîner des troubles digestifs.

Quant aux extraits de pépins de pamplemousse, très en vogue, ils entrent en interaction avec des statines, des médicaments contre l’hypertension et certains traitements de chimiothérapie.

Les fabricants, via la publicité, banalisent ces produits

Autant de risques dont le consommateur n’a pas forcément connaissance : d’abord parce que les notices – souvent peu avenantes – ne sont pas forcément lues. Ensuite parce que des mentions concernant les dangers sont absentes ou noyées dans un flot d’informations. Enfin parce que les fabricants, via la publicité, banalisent ces produits.

Or, même sans ordonnance, médicaments et compléments alimentaires ne sont pas des bonbons ! Chaque année, des milliers de décès sont à déplorer du fait de leur utilisation. Aux fabricants de ne pas jouer les confiseurs… et aux utilisateurs de s’informer sérieusement.

Un changement de réglementation s’impose

L’étude publiée dans le hors-série Médicaments sans ordonnance de 60 Millions (novembre-décembre 2020) a pointé des failles qu’il nous semble important de résoudre, en demandant un changement de réglementation imposant aux laboratoires :

  • la présence de notices claires et très lisibles dans les boîtes de médicaments sans ordonnance ; et aussi dans les boîtes de compléments alimentaires ;
  • une information claire et très lisible sur les interactions et les effets secondaires des plantes ou les excès de vitamines dans les notices des compléments alimentaires ;
  • la mention systématique et en caractères gras d’huiles essentielles dans les notices, avec les risques associés à leur prise ;
  • la présence des logos « interdit aux femmes enceintes » ou « interdit aux enfants » sur les boîtes, flacons, tubes et notices de médicaments ou de compléments alimentaires.
Vient de paraître
Commentaires
04/02/2021

Si les médecins "de famille" connaissaient mieux l'usage des vitamines, mieux l'homéopathie et s'ils parlaient plus des effets du paracétamol, de l'ibuprophene par exemple, à leurs patients, il y aurait moins de problème.

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17/10/2020

très intéressant, beaucoup d'information pourquoi n'avoir pas parler des composés animaliers de nos médicaments bœufs cochons, peur de fâcher les végans et tous les religions avec particularité alimentaires?
On doit informer pour laisser le choix conscient d'être traité ou pas, en accord avec ses croyances : grosse face cachée de la médication..
Protection de l'enfance, mais laissé le libre arbitre difficile choix... témoins de jéhova et sang ...
qu'en est-il des composants porcins dans les gélules, mélange de protéine d'origine lait viande poissons, etc...
Personnellement je veux savoir et faire mon choix mais les informations ne sont pas toujours accessible.
Faite moi ce médicaments mais si il ne contient pas de ceci ou cela...? vaste question

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