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Les “crimes invisibles” de Bachar el-Assad (et le soutien secret d’al-Qaïda par l’Occident)

Le 27 mai dernier, le ministère des Affaires étrangères français publiait ce communiqué de presse, [1] qui laisse à penser que la caméra des lauréats 2016 du prix Albert Londres a épargné «  la plaie » syrienne du Quai d’Orsay : « Le prix Albert Londres est décerné cette année à (…) Sophie Nivelle Cardinale et Étienne Huver, pour le reportage audiovisuel “Disparus : la guerre invisible de Syrie” (…) [Cette récompense a été remise] à la Résidence de France à Londres en présence de notre ambassadrice, Sylvie Bermann. Nous adressons nos plus vives félicitations aux lauréats de ce prix. » Le même jour, le site de Télérama publiait une interview de l’un des auteurs de ce documentaire, titrée « Grâce à ses crimes invisibles, Bachar al-Assad parvient à garder une façade de respectabilité ». [2] Afin d’introduire cet entretien, la journaliste de ce magazine a écrit avec une objectivité toute relative que « [l]eur enquête exceptionnelle (…) jette un coup de projecteur cru sur les 200 000 “disparus” du régime de Bachar al-Assad. Des hommes, des femmes, des enfants même, détenus arbitrairement durant des mois, voire des années, dans les geôles de la sanglante dictature syrienne ».

Le but de cet article n’est pas de remettre en cause les compétences et le courage de ces journalistes, de même que la qualité de leur enquête ou la véracité des crimes qui sont imputés au gouvernement el-Assad dans leur documentaire. [3] J’ai beaucoup d’estime pour les reporters de guerre, dont certains sont des amis, et j’ai donc du respect pour ces deux journalistes, Sophie Nivelle-Cardinale et Étienne Huver. Néanmoins, il est peu probable que le Quai d’Orsay aurait adressé « ses plus vives félicitations aux lauréats de ce prix » si ces derniers avaient enquêté sur le soutien clandestin des services spéciaux français en faveur du Front al-Nosra, la branche d’al-Qaïda en Syrie, dont l’ancien ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius avait souligné le « bon boulot sur le terrain » en décembre 2012, reprenant un argument des alliés pétromonarchiques de l’État français. [4] Cette organisation terroriste incluait alors les combattants de Daech, puisque cette milice s’est séparée du Front al-Nosra en avril 2013. [5] La France n’étant pas la seule puissance impliquée dans cette politique profonde, je doute que les politiciens occidentaux présents à cette cérémonie se seraient enthousiasmés si ces journalistes avaient choisi mon principal sujet d’investigation depuis 2014. Je fais ici référence au soutien clandestin, illégal et massif des services secrets occidentaux en faveur des innombrables [6] milices jihadistes qui tentent de renverser le gouvernement el-Assad depuis 2011, cette guerre secrète étant principalement coordonnée par la CIA depuis la Turquie et la Jordanie. [7] À défaut d’un tel documentaire, et vu la discrétion des médias sur ce sujet, expliquons pourquoi les « crimes invisibles » des États occidentaux en Syrie leur permettent de garder, eux aussi, « une façade de respectabilité » qui se lézarde dangereusement depuis l’été dernier.

En effet, le général Michael Flynn, l’ancien directeur du Renseignement militaire du Pentagone (DIA), a reconnu sur Al-Jazeera en juillet 2015 que les puissances occidentales et leurs alliés proche-orientaux avaient soutenu des réseaux jihadistes en Syrie. Poussé dans ses retranchements par le journaliste Mehdi Hasan, il affirma que l’administration Obama avait pris la « décision délibérée » d’appuyer cette stratégie, malgré les mises en garde lancées dès 2012 par la DIA sur la possible émergence d’un « État Islamique » à cheval entre l’Irak et la Syrie. [8] En France, seul le grand reporter Régis Le Sommier évoqua les révélations fracassantes du général Flynn dans le magazine Paris Match, dont il est le directeur adjoint. Dans un important article sur l’autoproclamé « État Islamique », [9] il avait souligné que «  l’ancien patron du renseignement militaire Michael Flynn affirm[a], sur la chaîne Al-Jazira, que la Maison-Blanche [avait] pris le risque d’armer les rebelles alors qu’elle savait qu’en leur sein pouvaient émerger des groupes comme Daech. Autrement dit, loin d’être un monstre sorti des mystères de l’Orient, Daech serait la créature de l’Amérique, un scénario comparable à celui de la naissance d’Al-Qaïda en Afghanistan dans les années 1980 ».

Le mois précédant ces déclarations de Michael Flynn, le député Claude Goasguen accusa le gouvernement français de soutenir al-Qaïda contre le gouvernement el-Assad sur La Chaîne Parlementaire[10] confirmant les propos d’autres députés de l’opposition, dont l’ancien juge antiterroriste Alain Marsaud. [11] En décembre 2015, j’ai interrogé ce dernier sur cette politique clandestine de l’État français, qui a été confirmée par un nombre croissant de sources bien informées – dont un ancien haut fonctionnaire du Quai d’Orsay [12] et un ex-directeur du Renseignement à la DGSE. [13] Connu pour son franc-parler, le député Alain Marsaud m’avait répondu qu’il n’est « pas sérieusement contesté qu’à un moment ou un autre l’État français a facilité les actions d’al-Nosra qui, je vous le rappelle, est une filiale d’al-Qaïda [en Syrie]. J’ai eu l’occasion de montrer à l’Assemblée Nationale des photos de combattants d’al-Nosra en possession de fusils d’assaut français. Il n’y avait bien évidemment aucune volonté du gouvernement français de voir mis en évidence une telle collaboration avec un groupe terroriste. Ainsi fut rejetée toute idée d’enquête parlementaire. » [14]

À Londres, le Guardian révéla en juin 2015 qu’un homme jugé pour avoir combattu aux côtés d’al-Qaïda en Syrie, c’est-à-dire le Front al-Nosra, avait vu ses poursuites judiciaires abandonnées. Motif invoqué : la Justice britannique souhaitait ne pas mettre les services spéciaux de Sa Majesté dans l’embarras, puisqu’ils étaient accusés par la défense d’avoir soutenu ce même réseau jihadiste contre le gouvernement el-Assad. [15] D’après ce prestigieux journal, « [l]es poursuites judiciaires contre un citoyen suédois accusé d’activités terroristes en Syrie ont été abandonnées à Old Bailey [, la Haute Cour criminelle,] du fait que les agences britanniques de renseignement et de sécurité auraient été profondément embarrassées si le procès avait continué, révèle le Guardian. Les avocats de l’accusé ont démontré que les services spéciaux britanniques soutenaient les mêmes groupes d’opposition que leur client, et qu’ils avaient pris part à une opération clandestine de fourniture d’armes et d’aide non-létale à ces factions (…) [L’accusé] avait combattu au sein du Front al-Nosra, un “groupe interdit qui est considéré comme étant al-Qaïda en Syrie”. Il avait été photographié se tenant au-dessus de plusieurs cadavres avec son doigt pointé vers le ciel”. » Alors que la capitale britannique vient d’accueillir la cérémonie du prix Albert Londres, une éventuelle récompense aux auteurs d’un documentaire exposant cette politique clandestine aurait été pour le moins « shocking »… Les politiciens britanniques se seraient probablement rués vers leurs berlines en claquant la porte de la Résidence de France, suivis par leurs homologues d’outre-Manche et d’outre-Atlantique. Puis quelques faiseurs d’opinion influents auraient lancé une campagne virulente dénonçant la remise d’un prix Albert Londres à des journalistes « complotistes ». Il n’en demeure pas moins que la « guerre invisible » des puissances occidentales en Syrie est une réalité avérée.

En octobre 2015, la parlementaire américaine Tulsi Gabbard dénonça sur CNN la guerre secrète « illégale et contre-productive » menée par la CIA en Syrie, dont elle est bien informée puisqu’elle siège à la Commission des Forces armées de la Chambre des Représentants. [16] Scandalisée par le fait que les États-Unis soutenaient leurs ennemis jihadistes, elle révéla que ces opérations visaient à renverser le gouvernement el-Assad en armant al-Qaïda dans ce conflit. Quelques jours plus tard, elle déposa une proposition de loi au Congrès pour stopper cette politique. [17] Dans un communiqué de presse détaillant cette initiative, elle expliqua que « les États-Unis sont en train de mener deux guerre en Syrie. La première est la guerre contre Daech et d’autres extrémistes islamistes, que le Congrès a autorisée après les attentats du 11-Septembre. La deuxième est la guerre illégale [de la CIA et de ses alliés] pour renverser le gouvernement syrien d’el-Assad. Cette guerre [secrète] pour renverser el-Assad est contreproductive car, en réalité, elle aide Daech et d’autres milices extrémistes à remplir leur objectif de faire tomber le gouvernement syrien d’el-Assad et de prendre le contrôle de toute la Syrie – ce qui aura comme conséquence d’amplifier la souffrance humaine dans cette région, d’exacerber la crise des réfugiés, et de déstabiliser le monde entier. En outre, cette guerre pour renverser el-Assad est illégale puisque le Congrès ne l’a jamais autorisée. » [18]

Malheureusement, personne n’a daigné parler des initiatives courageuses de cette parlementaire dans les médias francophones. En réalité, il existe un point commun entre les différentes révélations de ces hauts responsables occidentaux : leur faible écho médiatique, malgré leur exceptionnelle gravité. [19] En effet, rappelons que le réseau al-Qaïda est accusé d’avoir planifié et exécuté l’opération du 11-Septembre et d’autres attentats meurtriers contre des civils occidentaux, en plus d’être la nébuleuse d’où provient le « monstre » Daech – [20] dont un haut gradé de l’armée française avait attribué la paternité aux États-Unis. S’exprimant le 17 décembre 2014 devant la Commission sénatoriale des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, le général (2S) Vincent Desportes avait déclaré : « Quel est le docteur Frankenstein qui a créé ce monstre ? Affirmons-le clairement, parce que cela a des conséquences : ce sont les États-Unis. Par intérêt politique à court terme, d’autres acteurs – dont certains s’affichent en amis de l’Occident – d’autres acteurs donc, par complaisance ou par volonté délibérée, ont contribué à cette construction et à son renforcement. Mais les premiers responsables sont les États-Unis. » [21]

Jusqu’à présent, les puissances de l’OTAN ont affirmé qu’elles appuyaient des « rebelles modérés » en Syrie, évoquant le plus souvent une aide « non-létale ». [22] Or, ces dernières révélations induisent une réalité bien plus dérangeante, outre le fait que soutenir des groupes armés à l’étranger est illégal au regard de la Charte des Nations Unies. [23] Hélas, mis à part quelques journalistes respectables, tels que Gareth Porter et Nafeez Mosaddeq Ahmed, [24] personne n’a enquêté sérieusement sur l’implication massive, illégale et clandestine de la CIA dans la déstabilisation de la Syrie – cette politique secrète ayant mobilisé différents services spéciaux moyen-orientaux et occidentaux. [25] Selon le Washington Post, la CIA a mené depuis 2013 contre le régime el-Assad « l’une de ses plus grandes opérations clandestines », dont le financement annuel avoisine le milliard de dollars. [26] D’après ce journal, cette intervention confidentielle s’inscrit dans un « plus vaste effort de plusieurs milliards de dollars impliquant l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie », les trois États généralement accusés de soutenir les factions extrémistes en Syrie. [27] Et selon certaines sources autorisées, cette guerre secrète aurait démarré non pas en 2013 mais en janvier 2012, les armements livrés par la CIA et ses alliés ayant équipé « presque exclusivement » des groupes jihadistes, si l’on en croit les déclarations indignées du parlementaire britannique Lord Ashdown en juillet 2013. [28]

Contrairement à ce qui a été affirmé pendant plusieurs années aux opinions publiques occidentales, les ingérences de leurs États en Syrie ne se sont pas limitées à un soutien restreint et non-létal en faveur de « rebelles modérés ». En réalité, ces gouvernements ont mené une guerre secrète de grande ampleur, qui avait pour objectif de renverser le gouvernement syrien à défaut d’intervenir directement. [29] En janvier 2016, le New York Times a révélé que l’Arabie saoudite en avait été « de loin » le principal financeur, [30] citant le rôle majeur du prince Bandar ben Sultan dans ces opérations de soutien aux groupes jihadistes durant son mandat à la tête des services spéciaux saoudiens, entre juillet 2012 et avril 2014. [31] Or, la relation du prince Bandar avec la CIA [32] et la famille Bush [33] est notoirement fusionnelle, et le New York Times a récemment souligné le rôle majeur de l’Arabie saoudite dans le financement des principales opérations clandestines de l’Agence depuis le milieu des années 1970. [34] Par conséquent, on peut légitimement se demander si les responsables des services extérieurs saoudiens et américains n’auraient pas créé une forme d’« État profond supranational » informel et incontrôlé depuis plusieurs décennies – comme l’a théorisé Peter Dale Scott dans son dernier livre, L’État profond américain[35] Dans tous les cas, en tant que principal financeur de la guerre secrète de la CIA contre le gouvernement el-Assad, la royauté saoudienne a joué un rôle décisif [36] dans la montée en puissance des milices jihadistes que le Pentagone et ses alliés combattent aujourd’hui, notamment dans le nord de la Syrie. [37]

Au vu de ces éléments troublants, et sachant que ces opérations clandestines en Syrie ont été peu ou mal analysées dans les médias du bloc OTAN/CCG, plusieurs questions dérangeantes se posent. Quelle a été l’implication réelle des services secrets occidentaux et de leurs alliés en Syrie depuis le début de ce conflit ? Pourquoi nos partenaires turcs et pétromonarchiques sont-ils décrits comme les seuls soutiens étatiques d’al-Qaïda et de Daech dans cette guerre ? [38] Si l’on suit cette logique orwellienne, pourquoi des hauts responsables politiques ou militaires occidentaux ont-ils dénoncé l’appui de réseaux jihadistes par les services spéciaux de leurs pays, comme nous venons de le démontrer ? Voici une potentielle réponse : sur le théâtre de guerre syrien et depuis les pays limitrophes, les services occidentaux ont coordonné un vaste ensemble d’opérations clandestines, le haut niveau de secret qui en résulte permettant aux gouvernements concernés de nier leur implication profonde dans la montée en puissance des réseaux jihadistes en Syrie. Au mois de janvier 2016, ces derniers regroupaient environ 80 000 combattants dans ce pays, selon les chiffres communiqués au Sénat par un haut gradé de l’état-major des armées françaises. [39] Et selon les estimations données en octobre 2015 par le spécialiste de la Syrie Joshua Landis, « entre 60 et 80 % des armes que les États-Unis ont introduites [dans ce pays] sont allées à al-Qaïda et les groupes qui lui sont affiliés ». [40]

D’après Dominique Champtiaux, l’ancien numéro 2 de la DGSE, « l’action clandestine est au cœur de l’État régalien qu’elle place paradoxalement dans l’illégalité, induisant donc d’importants risques politiques. Entre diplomatie officielle et intervention militaire ouverte, elle vise des objectifs de sécurité nationale selon des modalités pratiques qui permettent de masquer l’identité réelle du commanditaire, préservant ainsi sa liberté de décision. » [41] Cet homme fait implicitement référence à la notion de raison d’État, [42] qui implique qu’un gouvernement puisse sortir de la légalité et s’affranchir de la morale pour satisfaire des intérêts nationaux. Or, cet objectif fondé sur des impératifs de realpolitik n’est pas systématiquement atteint, bien au contraire. Selon Alain Juillet, un autre ancien cadre de la DGSE, « on a ignoré la réalité [sur la question syrienne]… À l’époque des conflits en Irak et des quatre journalistes otages en Syrie, nous avions de bonnes relations, non officielles avec les services syriens. Ces relations nous ont toujours servi. Brutalement, on coupe les ponts. C’est une absurdité totale. À côté de ça, on va se faire manipuler en aidant des gens, prétendument rebelles, alors qu’en réalité il s’agissait d’équipes d’Al-Qaïda poussées par des pays du Golfe.  » [43] Lorsque le grand reporter de Paris Match lui demande si, « [p]our résumer [son argumentaire,] on en arrive à avoir des décisions politiques qui vont contre les intérêts de notre pays », Monsieur Juillet lui répond par l’affirmative. Nous pouvons déduire de ses propos que, pour renverser le gouvernement el-Assad, nos services spéciaux ont été chargés par l’État français de soutenir nos ennemis extrémistes. Non revendiquée du fait de la raison d’État, cette politique ouvertement dénoncée par plusieurs députés français [44] est contraire à nos intérêts supérieurs et à notre sécurité nationale, mais pas aux objectifs énergétiques de nos « alliés » du Golfe et de Turquie, [45] ni à la stratégie américaine de diversification des approvisionnements gaziers de l’Europe en défaveur de la Russie et de l’Iran. [46] Si l’on adhère à cette lecture géostratégique de la guerre en Syrie, ce conflit est avant tout une « guerre des gazoducs » opposant Washington et le Kremlin, [47] ce qui a conduit les États-Unis, la France et leurs alliés à soutenir clandestinement al-Qaïda pour renverser Bachar el-Assad.

Ce constat est gravissime, et je doute qu’un éventuel reportage [48] exposant ces politiques profondes soit un jour récompensé du prix Albert Londres. Les lauréats de cette année ont réalisé un documentaire édifiant, que je vous recommande vivement. Néanmoins, cet important travail est utilisé par le Quai d’Orsay pour justifier sa diplomatie agressive à l’égard du gouvernement syrien, qui se traduit notamment par une enquête du Parquet pour « crimes contre l’humanité ». [49] D’aucuns pourraient alors m’objecter que le gouvernement el-Assad s’est rendu coupable d’exactions à grande échelle, ce qui est indéniable. Mais au vu du bilan désastreux de la « guerre contre le terrorisme » – qui a impliqué la torture de masse [50] et engendré au moins 1,3 millions de morts entre l’Irak et l’AfPak –, [51] pourrions-nous imaginer que la Justice française lance des poursuites contre George W. Bush et son cabinet ? La réponse est bien évidemment négative.

Et comme l’a dénoncé une journaliste de TV5 Monde en 2014, « [t]rois ans après le retrait des troupes américaines, le dernier rapport de Human Rights Watch tire la sonnette d’alarme sur la situation des prisonnières en Irak. Des milliers de femmes sont détenues illégalement, battues, violées, voire exécutées, par les forces de sécurité. Une pratique devenue un instrument de pression sur la population par un gouvernement jugé de plus en plus autoritaire.  » [52] Or, ces traitements inhumains qui sont massivement infligés par l’État irakien à sa propre population, et qui ne visent pas seulement les femmes, ne dissuadent point l’État français d’entretenir des relations diplomatiques, militaires et économiques avec Bagdad. [53] Et il faudrait écrire un autre article pour lister l’ensemble des dictatures répressives que soutient le gouvernement français pour des motifs de realpolitik. Par conséquent, aussi condamnables soient les crimes du gouvernement el-Assad, il est indispensable de renouer le contact avec celui-ci, ne serait-ce que pour combattre Daech avec une plus grande efficacité. Il est également impératif d’exposer la guerre secrète des États occidentaux en Syrie, afin que l’opinion publique prenne enfin conscience de la dangerosité de ces politiques clandestines. Néanmoins, en l’absence d’enquêtes approfondies sur ce sujet épineux, l’État français et ses alliés pourront « garder une façade de respectabilité » grâce aux « crimes invisibles » dont ils se sont rendus coupables en Syrie.

 

Maxime Chaix

 

Notes

[1]. « Royaume-Uni – Remise du prix Albert Londres 2016 (27 mai 2016) », Diplomatie.gouv.fr, 27 mai 2016.

[2]. Emmanuelle Skyvington, « “Grâce à ses crimes invisibles, Bachar al-Assad parvient à garder une façade de respectabilité” », Telerama.fr, 27 mai 2016.

[3]. Depuis le début du conflit, les forces loyalistes de Bachar el-Assad ont commis des exactions massives contre la population civile. D’un point de vue légal et moral, ces actes sont logiquement répréhensibles. Néanmoins, ils le sont tout autant que les politiques étrangères occidentales ayant généré plusieurs millions de morts et de blessés rien qu’en Irak, en Afghanistan et au Pakistan depuis un quart de siècle. À ce sujet, voir Nafeez Mosaddeq Ahmed, « Les victimes ignorées des guerres de l’Occident : 4 millions de morts en Afghanistan, au Pakistan et en Irak depuis 1990 », VoltaireNet.org, 11 avril 2015. Allons plus loin dans ce raisonnement. Selon l’intellectuel Andre Vltchek, « “[d]epuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le colonialisme et le néocolonialisme occidentaux ont causé la mort de 50 à 55 millions de personnes” (…). À celles-ci, “mortes en conséquence directe de guerres déclenchées par l’Occident, de coups d’État militaires pro-occidentaux et d’autres conflits du même acabit”, s’ajoutent “des centaines de millions de victimes indirectes qui ont péri de la misère, en silence”. » (Nic Ulmi, « Noam Chomsky raconte “l’Occident terroriste” », LeTemps.ch, 12 juin 2015 [accentuation ajoutée]). Il me semblerait utile que les détracteurs les plus intransigeants de Bachar el-Assad – qui s’émeuvent à juste titre des exactions commises par le régime syrien –, en prennent conscience et fassent preuve de la même indignation à l’égard des politiques étrangères occidentales décrites dans cette note.

[4]. En janvier 2015, à la suite de ces attentats contre Charlie Hebdo, j’avais écrit dans un élan de rage et de tristesse que « notre actuel ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a ouvertement soutenu en décembre 2012 le Front al-Nosra – c’est-à-dire la branche “syrienne” d’al-Qaïda. [À cette époque, cette organisation incluait Daech, ces deux factions s’étant séparées en avril 2013.] (…) Selon les informations du journal Le Monde, “la décision des États-Unis de placer Jabhat Al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes, a été vivement critiquée par des soutiens de l’opposition [en Syrie]. M. Fabius a ainsi estimé, mercredi, que “tous les Arabes étaient vent debout” contre la position américaine, “parce que, sur le terrain, ils font un bon boulot”. “C’était très net, et le président de la Coalition était aussi sur cette ligne”, a ajouté le ministre. »

[5]. « Le Qatar : “valet des Américains” ou “club Med des terroristes” ? », entretien avec Fabrice Balanche, Challenge.fr, 15 janvier 2015 : « [L]e Qatar a financé le Front Al-Nosra (ou Nosra) jusqu’à la scission intervenue en avril 2013. L’organisation, rattachée à Al-Qaïda, est pourtant inscrite sur la liste terroriste des États-Unis depuis le 20 novembre 2012 et la déclaration d’Hillary Clinton. Après la scission en avril 2013 – autrement dit la séparation entre Nosra dirigé par le syrien Al-Joulani et l’État islamique (EI) conduit par l’irakien al-Baghdadi – le Qatar a choisi de soutenir l’EI contrairement à l’Arabie Saoudite qui continue de financer Nosra. Néanmoins, la réalité est bien plus complexe encore. Si l’EI est une organisation soudée et structurée, les groupes de Nosra, bien qu’ils prêtent tous allégeance, semblent bien plus autonomes. Ainsi, le Qatar peut être également amené à financer un groupe de combattants se revendiquant de Nosra pour un intérêt particulier. De même, il existe différents clans en Arabie Saoudite, qui est loin d’être un royaume monolithique. Ces familles soutiennent aussi bien Nosra que l’EI » (accentuation ajoutée).

[6]. Maxime Chaix, « Opération “Timber Sycamore” : la guerre secrète de la CIA en Syrie est principalement financée par les Saoud », MaximeChaix.info, 24 janvier 2016 : « [Michael Flynn] expliqué à un journal russe que le gouvernement des États-Unis avait soutenu jusqu’à présent “une telle diversité de factions [anti-Assad qu’] il est impossible de comprendre qui est qui, et qui travaille avec qui. La composition de l’opposition armée syrienne, de plus en plus complexe, a rendu toute identification considérablement plus difficile. Pour cette raison, (…) du point de vue des intérêts américains, nous devons (…) prendre du recul et soumettre notre stratégie à un examen critique. À cause de la possibilité, très réelle, que nous soutenions des forces liées à État islamique (…), en même temps que d’autres forces anti-Assad en Syrie.” Selon le général Flynn, lorsqu’il dirigeait la DIA au Pentagone, cette agence recensait “autour de 1 200 groupes belligérants [en Syrie].” De ce fait, le général Flynn pense “vraiment que personne, y compris la Russie, n’a une compréhension claire de ce à quoi nous avons affaire là-bas, mais sur le plan tactique, c’est vraiment très important de le comprendre. Une vision unilatérale de la situation en Syrie et en Irak serait une erreur” ». 

[7]Ibidem : « En août [2015], j’ai étudié les révélations du général Michael Flynn sur Al-Jazeera, en soulignant qu’elles n’avaient pas été relayées par les médias français. (…) Pour contextualiser cette interview, j’avais reproduit un argument clé de Nafeez Mosaddeq Ahmed, selon lequel “la CIA a été directement impliquée dans la gestion de ces réseaux d’approvisionnement rebelles. (…) [D]es responsables américains du renseignement militaire [ont] supervis[é] la fourniture d’armes et l’aide des États du Golfe et de la Turquie [aux rebelles en Syrie], à partir des mêmes centres de commandement opérationnel dans le Sud de la Turquie et en Jordanie, qui continuent d’être coordonnés conjointement par les services de renseignement occidentaux et arabes. » Bien que Nafeez Ahmed soit un spécialiste mondialement reconnu, un ami m’a fait remarquer que cet argument était insuffisamment documenté. Or, dans un article plus récent, le Dr. Ahmed a cité Charles Lister, un expert de la prestigieuse Brookings Institution. En mai dernier, cet analyste confirma que les États-Unis dirigent des opérations de guérilla depuis deux centres de commandement multinationaux en Turquie et en Jordanie. Et d’après cette source crédible [et hostile à Bachar el-Assad], à partir du printemps 2015, les services spéciaux états-uniens ont appuyé directement des forces islamistes [, bien que le New York Times eut révélé en mars 2013 que les approvisionnements en armes pour soutenir les rebelles en Syrie avaient été lancés par la CIA et ses alliés en janvier 2012] : “En public, la ligne officielle consiste à dire que la stratégie de l’Arabie saoudite, du Qatar et de la Turquie ne finance pas directement le Front al-Nosra, bien que cette coalition géopolitique ait conscience que ce groupe bénéficiera du soutien apporté à des factions islamistes rebelles. En privé, de nombreux commandants de la rébellion en charge de l’opération (…) menée à Idleb [au printemps 2015] ont déclaré à Charles Lister, [un expert de la] Brookings Institution, ‘que la salle d’opérations dirigée par les États-Unis au sud de la Turquie, qui coordonne les approvisionnements d’aide létale et non-létale à des groupes d’opposition sélectionnés [par la CIA], a servi à faciliter [l’]engagement [des islamistes] dans cette opération à partir de début avril [2015]. Ces dernières semaines, ce centre de commandement, ainsi qu’un autre en Jordanie, qui couvre le Sud de la Syrie, semblent avoir considérablement intensifié leur aide et leurs transferts de renseignements à des groupes jugés non extrémistes [par la CIA]’. En d’autres termes, la branche officielle d’al-Qaïda en Syrie, et une autre milice étroitement liée à [cette nébuleuse terroriste], faisaient partie des factions ‘modérées’ et ‘triées sur le volet’ qui ont reçu des armes et du soutien de la part d’États du Golfe et de la Turquie, sous la supervision de personnel des renseignements militaires états-uniens sur le terrain.” (…) Nafeez Ahmed et Charles Lister désignent en fait l’Armée de la Conquête, une coalition de groupes jihadistes créée et soutenue par le Qatar, l’Arabie saoudite et la Turquie au premier trimestre 2015. Cette milice allie le Front al-Nosra et le groupe Ahrar al-Sham, une force rebelle salafiste fréquemment décrite comme “modérée”. Précédemment, nous avons souligné que cette coalition extrémiste recevait, essentiellement par l’entremise de l’Arabie saoudite, des missiles TOW de fabrication états-unienne – dans le cadre d’un programme clandestin de la CIA. Il semblerait donc que ces livraisons d’armes aient été coordonnées depuis ces “salles d’opérations” en Turquie et en Jordanie. »

[8]. Maxime Chaix, « La bannière étoilée derrière le drapeau noir », MaximeChaix.info, 20 août 2015 (article initialement publié sur DeDefensa.org) : « En mai dernier, en se basant sur des documents rendus publics grâce à Judicial Watch, Nafeez Ahmed révéla que le Renseignement militaire du Pentagone (DIA) avait prédit en 2012 l’émergence d’un “État Islamique” à cheval entre l’Irak et la Syrie, accusant l’administration Obama – et plus généralement “l’Occident, les États du golfe Persique et la Turquie” –, d’avoir encouragé la montée en puissance de Daech. Il s’avère que ses analyses, qui lui avaient valu de nombreuses critiques, viennent d’être corroborées par l’ancien directeur de la DIA lui-même. »

[9]. Régis Le Sommier, « Pourquoi Daech est là pour durer », Paris Match, 11 septembre 2015.

[10]. Maxime Chaix, « Selon le député Claude Goasguen, “la France soutient al-Qaïda en Syrie” », MaximeChaix.info, 1er juillet 2015.

[11]Ibidem.

[12]. Pascal Airault, « Laurent Bigot : “La France n’a plus de politique étrangère” », interview de l’ancien diplomate Laurent Bigot, LOpinion.fr, 4 janvier 2016 : « La grande erreur de notre diplomatie est d’avoir désigné des bons et des méchants et de ne discuter qu’avec ceux que l’on considère comme les bons. Le principe même de la diplomatie est de parler avec tout le monde, ce qui ne signifie pas, bien entendu, soutenir tout le monde. Bachar el-Assad est un tyran, mais ce n’est pas une raison pour soutenir le Front al-Nosra, équipé de missiles français notamment. Notre réponse à la barbarie, c’est soutenir une autre barbarie ? »

[13]. Régis Le Sommier, « Alain Juillet : “Un service de renseignement doit être neutre” », interview de l’ancien directeur du Renseignement de la DGSE Alain Juillet, Paris Match, 5 mai 2016 : « Sur la question syrienne, on a ignoré la réalité… À l’époque des conflits en Irak et des quatre journalistes otages en Syrie, nous avions de bonnes relations, non officielles avec les services syriens. Ces relations nous ont toujours servi. Brutalement, on coupe les ponts. C’est une absurdité totale. À côté de ça, on va se faire manipuler en aidant des gens, prétendument rebelles, alors qu’en réalité il s’agissait d’équipes d’Al-Qaïda poussées par des pays du Golfe. »

[14]. Maxime Chaix, « EXCLUSIF : L’État français “a facilité les actions d’al-Nosra”, la majorité refuse toute enquête (Alain Marsaud) », MaximeChaix.info, 16 décembre 2015.

[15]. Richard Norton-Taylor, « Terror trial collapses after fears of deep embarrassment to security services », TheGuardian.co.uk, 1er juin 2015.

[16]. Maxime Chaix : « Sur CNN, une parlementaire US confirme que la CIA soutient al-Qaïda pour renverser Bachar el-Assad », MaximeChaix.info, 6 novembre 2015.

[17]. Maxime Chaix « Tulsi Gabbard et sa proposition de loi contre la guerre secrète de la CIA en Syrie », MaximeChaix.info, 2 avril 2016.

[18]Ibidem.

[19]Ibidem : « Ainsi, la représentante Tulsi Gabbard confirme ce que j’ai tenté de démontrer dans mon étude récente, soit le fait que la CIA et ses alliés soutiennent directement al-Qaïda en Syrie. En tant qu’élue siégeant à la Commission des Forces armées de la Chambre de Représentants, il s’agit bel et bien d’une confirmation officielle, et non de spéculations. Ce fait est alarmant mais, si l’on en croit Google Actualités, aucun média français n’a repris cette information. J’avais déjà souligné ce silence médiatique assourdissant lorsque deux députés français avaient affirmé, à des occasions différentes, que la France soutient al-Qaïda en Syrie. Même chose après les révélations fracassantes du général Michael Flynn sur Al-Jazeera concernant les politiques profondes multinationales des États-Unis contre le régime el-Assad. »

[20]. Margaux Schmit, « Daech – Syrie – Irak – Kurdistan irakien », Diploweb.com, 3 janvier 2016 : « À l’été 2011, Al-Qaïda en Irak (AQI) décide de s’infiltrer et s’arme face à la répression brutale du régime. Son leader, le sunnite irakien Abou Bakr al-Baghdadi y renvoie discrètement un de ses chefs d’opération, Abou Mohammad al-Joulani. Revenu en 2011 dans sa terre natale, al-Joulani y crée un groupe qui se livre à de spectaculaires attentats-suicides, puis devient un véritable mouvement de guérilla et se fait connaître sous le nom de Jabhat al-Nosra (JaN), le “Front pour la victoire des gens du Sham”. En avril 2013, Al-Baghdadi annonce officiellement que JaN est une création d’AQI. Mais al-Joulani veut être autonome en Syrie et demande l’arbitrage de la direction centrale d’Al-Qaïda, basée au Pakistan. Celle-ci tranche en sa faveur. AQI décide alors de se tailler un fief propre en Syrie et se rebaptise Al-Qaïda en Irak et au Levant (AQIL) – qui devient l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL ou Daech) en juin 2014, pour désormais affronter des factions de l’opposition armée syrienne, dont JaN. »

[21]. « Débat en séance publique sur la prolongation de l’opération Chammal en Irak – Audition du Général de division (r) Vincent Desportes, professeur associé à Sciences Po Paris », Senat.fr, 17 décembre 2014.

[22]. Je recommande vivement aux lecteurs anglophones l’analyse suivante de Joel Veldkamp, un étudiant du Centre des Études sur le Moyen-Orient de l’Université de Chicago. Résumant l’un de ses travaux universitaires, son article expose la succession de mensonges politiques et de déformations médiatiques sur l’engagement soi-disant « limité » des États-Unis en Syrie. Il montre comment la communication trompeuse de l’administration Obama a dissimulé, depuis 2012, des politiques profondes de guerre secrète dans ce pays. Enfin, je tiens à préciser que cet article a été publié sur le site de Joshua Landis, un professeur de l’Université d’Oklahoma qui est considéré comme l’un des meilleurs experts américains de la Syrie. Joel Veldkamp, « How to Understand Those 60 Trainees », JoshuaLandis.com, 14 août 2015.

[23]. Caroline Fleuriot, « Droit d’ingérence, où en est-on ? », LeMonde-Diplomatique.fr, septembre 2008 : « Venir en aide aux populations en détresse sans le consentement de l’État est une idée ancienne. Déjà Hugo Grotius, en 1625 dans De jure belli ac pacis, évoquait une telle possibilité. Mais l’article 2, paragraphe 7, de la Charte de l’Organisation des Nations unies (ONU) pose le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État comme principe pacificateur des relations internationales. »

[24]. Gareth Porter, « Les médias des États-Unis ont caché le rôle d’al-Qaïda en Syrie, par Gareth Porter », traduction d’un article de ConsortiumNews.com, Les-Crises.fr, 23 mars 2013 ; Nafeez Mosaddeq Ahmed, « L’État islamique, cancer du capitalisme moderne », MiddleEastEye.net, 27 mars 2015.

[25]. Pour ma définition des « différents services spéciaux moyen-orientaux et occidentaux », voir la note 5 dans l’article « La guerre secrète multinationale de la CIA en Syrie et le chaos islamiste », MaximeChaix.info, 4 novembre 2015.

[26]. Greg Miller et Karen DeYoung, « Secret CIA effort in Syria faces large funding cut », WashingtonPost.com, 12 juin 2015. Remarque importante : dans l’immense majorité des récits sur l’intervention de la CIA en Syrie, l’action de l’Agence est décrite comme « inefficace » et d’ampleur limitée (Voir par exemple Ben Hubbard, « Warily, Jordan Assists Rebels in Syrian War », NYTimes.com, 10 avril 2014). Or, l’importance de cet article du Washington Post réside dans le fait que, contrairement à ce qui était unanimement affirmé dans la presse, cet engagement de la CIA en Syrie n’est pas « limité » mais massif, et qu’il entre dans le cadre « d’un plus vaste effort de plusieurs milliards de dollars impliquant l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie » – c’est-à-dire les trois États notoirement connus pour soutenir les factions extrémistes en Syrie (cf. la note suivante).

[27]Ibidem (accentuation ajoutée). Sur la création et le soutien, par l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie, d’une coalition de groupes islamistes comprenant al-Qaïda comme l’une de ses principales forces, voir notamment Luc Mathieu, « Syrie : l’Armée de la conquête sur le chemin de Damas », Liberation.fr, 14 mai 2015 ; « General Dempsey aknowledges U.S. Arab allies funding ISIS », CSPAN.org, 20 septembre 2014 : « Sénateur Lindsey Graham : “Connaissez-vous un allié arabe de premier plan qui embrasse la cause de l’EIIL [, c’est-à-dire Daech] ?” Général Martin Dempsey : “Je sais que des alliés arabes de premier plan les financent…” » ; Éric Leser, « Sans la Turquie, Daech n’existerait pas », Slate.fr, 2 août 2015 ; « Le Qatar : “valet des Américains” ou “club Med des terroristes” ? », entretien avec Fabrice Balanche, Challenge.fr, 15 janvier 2015 : « [L]e Qatar a financé le Front Al-Nosra (ou Nosra) jusqu’à la scission intervenue en avril 2013. L’organisation, rattachée à Al-Qaïda, est pourtant inscrite sur la liste terroriste des États-Unis depuis le 20 novembre 2012 et la déclaration d’Hillary Clinton. Après la scission en avril 2013 – autrement dit la séparation entre Nosra dirigé par le syrien Al-Joulani et l’État islamique (EI) conduit par l’irakien al-Baghdadi – le Qatar a choisi de soutenir l’EI contrairement à l’Arabie Saoudite qui continue de financer Nosra. Néanmoins, la réalité est bien plus complexe encore. Si l’EI est une organisation soudée et structurée, les groupes de Nosra, bien qu’ils prêtent tous allégeance, semblent bien plus autonomes. Ainsi, le Qatar peut être également amené à financer un groupe de combattants se revendiquant de Nosra pour un intérêt particulier. De même, il existe différents clans en Arabie Saoudite, qui est loin d’être un royaume monolithique. Ces familles soutiennent aussi bien Nosra que l’EI » ; etc.

[28]. Robert Winnett, « Syria : 3,500 tons of weapons already sent to rebels, says Lord Ashdown », Telegraph.co.uk, 1er juillet 2013. Cet article rapporte les propos alarmants du parlementaire britannique Lord Ashdown : « “[Les rebelles en Syrie] n’ont pas besoin d’armes. Il n’a pas été démenti que 3 500 tonnes d’armes avaient été livrées depuis la Croatie avec l’aide de la CIA. Financés par les Qataris, financés par les Saoudiens, [ces armements] sont allés presque exclusivement vers les groupes les plus extrémistes”, déclara l’ancien haut représentant international en Bosnie lors d’un débat [parlementaire] » (accentuation ajoutée).

[29]. Selon Vox.com et d’autres sources, l’« ordre secret » d’armer les rebelles a été approuvé en avril 2013, mais l’approvisionnement en armes et les entraînements se seraient concrétisés en septembre 2013, après qu’Obama eut repoussé l’intervention militaire directe en Syrie (Max Fisher et Johnny Harris, « Syria’s war : a 5-minute history », Vox.com, 14 octobre 2015). En septembre 2013, le Washington Post avait rapporté que les États-Unis commençaient à armer les rebelles, sans évoquer l’« ordre secret » d’Obama rapporté par Vox.com (Ernesto Londoño et Greg Miller, « CIA begins weapons delivery to Syrian rebels », WashingtonPost.com, 11 septembre 2013). En réalité, la CIA et le MI6 ont clandestinement armé les rebelles en Syrie depuis au moins janvier 2012, mais essentiellement via la logistique et les financements du Qatar, de la Turquie et de l’Arabie saoudite (Adam Johnson, « Down the Memory Hole : NYT Erases CIA’s Efforts to Overthrow Syria’s Government », FAIR.org, 20 septembre 2015).

[30]. Maxime Chaix, « Opération “Timber Sycamore” : la guerre secrète de la CIA en Syrie est principalement financée par les Saoud », MaximeChaix.info, 24 janvier 2016 : « Grâce au New York Times, nous savons à présent que l’Arabie saoudite a été, “de loin”, le principal soutien étatique de cette guerre secrète – notamment à travers l’achat massif et la livraison, par les services spéciaux saoudiens [et leurs alliés], de missiles antichars TOW de marque Raytheon à des groupes affiliés à al-Qaïda, dont l’Armée de la Conquête. » 

[31]Ibidem : « Dans l’article du Times, le prince Bandar est présenté comme le principal architecte de cette politique de soutien à la rébellion en Syrie. En effet, ce journal confirme que “[l]es efforts saoudiens furent dirigés par le flamboyant prince Bandar ben Sultan, qui était alors le chef des services secrets [du royaume, et] qui demanda aux espions saoudiens d’acheter des milliers [de mitrailleuses] AK-47 et des millions de munitions en Europe de l’Est pour les rebelles [en Syrie]. La CIA a facilité certains de ces achats d’armements pour les Saoudiens, dont un vaste deal avec la Croatie en 2012. Durant l’été de cette même année, ces opérations semblaient hors de contrôle à la frontière entre la Turquie et la Syrie, les nations du Golfe transmettant de l’argent et des armes à des factions rebelles – y compris à des groupes dont les hauts responsables états-uniens craignaient qu’ils soient liés à des organisations extrémistes comme al-Qaïda.” » Malgré ces « craintes » à Washington, cette guerre secrète de la CIA et de ses alliés s’est poursuivie et s’est intensifiée à partir de l’automne 2013 (voir la note 26).

[32]. Voir Joseph Fitsanakis, « Analysis : Bandar’s return affirms hawkish turn in Saudi foreign policy », IntelNews.org, 26 juillet 2012 : « Bandar “veut voir l’Arabie saoudite gonfler ses muscles, en particulier si les Américains sont avec lui [au Moyen-Orient]”, selon [un spécialiste du Woodrow Wilson Center nommé] Ottaway. Et il y a des chances qu’ils le seront, au vu des contacts étroits du prince Bandar au sein de la communauté du Renseignement états-unien. Le commentateur saoudien Jamal Khashoggi a déclaré que le style de Bandar est “plutôt agressif, aux antipodes de celui des diplomates saoudiens, qui sont habituellement prudents ; et il sera libre de faire ce qu’il estime nécessaire”, en particulier dans le cas de la Syrie (…) La rumeur veut que, durant le premier mandat de George W. Bush, George Tenet – qui était alors directeur de la CIA –, se serait saoulé dans la grandiose maison de Bandar à Washington. Il serait alors tombé tout habillé dans la piscine, avant d’être secouru par l’un des serviteurs de Bandar. Si cette histoire est vraie, elle indique un degré d’intimité plutôt dérangeant dans la relation du prince avec l’establishment de politique étrangère des États-Unis, sur lequel l’Arabie saoudite va sans aucun doute s’appuyer dans les prochaines années » (accentuation ajoutée).

[33]. Voir Craig Unger, House of Bush, House of Saud : The Secret Relationship Between the World’s Two Most Powerful Dynasties (Scribner, New York, 2004), pp.151-52 : « En 1992, Bill Clinton remporta les élections présidentielles face [au Président sortant] George H. W. Bush. Bandar interpréta cette défaite comme la perte d’un proche. Le soir précédant les élections, il rédigea une lettre à Bush [père] afin de lui décrire ses sentiments. “Demain, tu gagneras dans tous les cas. Tu es mon ami pour le restant de ma vie, tu fais partie de ma famille. Si tu gagnes, tu l’auras mérité, et si tu perds tu seras en bonne compagnie”, écrivit-il, en référence à Winston Churchill lorsqu’il ne parvint pas à être réélu après avoir gagné la guerre. Après l’annonce des résultats, Bandar était si abattu qu’il informa le roi Fahd de sa volonté de démissionner [de son poste d’ambassadeur saoudien à Washington]. “C’était comme si j’avais perdu un membre de ma famille, comme si cette personne était morte.” »

[34]. Cette relation étroite entre les hauts responsables de la CIA et de l’Arabie saoudite a été récemment décrite par le New York Times en janvier 2016. Pour en lire une traduction, voir « Pour le financement des rebelles syriens, les États-Unis sont fortement dépendants de l’argent saoudien [New York Times] », Les-Crises.fr, 23 janvier 2016 : « Les racines de la relation sont profondes. À la fin des années 70, les Saoudiens ont organisé ce que l’on connaissait comme le “Safari Club”, une coalition de nations incluant le Maroc, l’Égypte et la France, qui a dirigé des opérations en Afrique à une époque où le Congrès avait cloué les ailes de la CIA après des années d’abus. (…) Dans les années 80, les Saoudiens ont aidé à financer les opérations de la CIA en Angola, où les États-Unis ont soutenu les rebelles contre le gouvernement allié aux Soviétiques. Bien que les Saoudiens aient été profondément anticommunistes, la motivation principale de Riyad semblait être de consolider ses liens avec la CIA. “Ils achetaient de la bonne volonté”, se rappelle un ancien cadre supérieur du renseignement qui était impliqué dans l’opération. Dans l’épisode peut-être le plus important, les Saoudiens ont aidé à armer les rebelles moudjahidines pour chasser les Soviétiques hors d’Afghanistan. Les États-Unis ont investi des centaines de millions de dollars chaque année dans la mission, et les Saoudiens s’y sont alignés, au dollar près. »

Pour une analyse approfondie de cet important article du New York Times, voir Maxime Chaix, « Opération “Timber Sycamore” : la guerre secrète de la CIA en Syrie est principalement financée par les Saoud », MaximeChaix.info, 24 janvier 2016 : « Toujours selon le Times, le chef de station de la CIA joue un rôle diplomatique plus important que l’ambassadeur des États-Unis en Arabie saoudite. Ainsi, entre le GID et la CIA, “l’alliance reste solide, puisqu’elle est renforcée par une liaison entre maîtres-espions. Ministre de l’Intérieur saoudien, le prince Mohammed ben Nayef a succédé au prince Bandar dans l’approvisionnement en armes des rebelles [en Syrie]. Il connait l’actuel directeur de la CIA John O. Brennan depuis l’époque où ce dernier était le chef de station de l’Agence à Riyad dans les années 1990. D’anciens collègues ont déclaré que ces deux hommes étaient restés proches (…) Le poste occupé autrefois par M. Brennan à Riyad est, bien plus que celui de l’ambassadeur US, le véritable lien entre le pouvoir états-unien et le royaume [des Saoud]. D’anciens diplomates se souviennent que les discussions les plus importantes ont été systématiquement menées via le chef de station de la CIA [dans la capitale saoudienne]” » (accentuation ajoutée).

[35]. Peter Dale Scott, L’État profond américain : la finance, le pétrole et la guerre perpétuelle (Éditions Demi-Lune, Plogastel-Saint-Germain, 2015), p.158 : « Dans les années 1970, d’importants officiers actifs ou retraités de la CIA (…) étaient mécontents des réductions budgétaires menées sous le Président Carter par Stansfield Turner, le directeur de l’Agence. En réponse, ils organisèrent un réseau alternatif que l’on appelle le Safari Club. Supervisé par les directeurs des services secrets français, égyptiens, saoudiens, marocains et iraniens (alors sujets du Shah), le Safari Club aurait été secondé à Washington par un “réseau privé de renseignement”, selon Joseph Trento. Ce réseau regroupait alors des officiers de l’Agence tels que Theodore Shackley et Thomas Clines, qui avaient été marginalisés ou renvoyés par le directeur de la CIA Stansfield Turner. Comme le prince Turki ben Fayçal l’expliquera plus tard, l’objectif du Safari Club n’était pas seulement l’échange de renseignements, mais également la conduite d’opérations clandestines que la CIA ne pouvait plus mener directement en raison du scandale du Watergate et des réformes qui s’ensuivirent » (accentuation ajoutée).

Voir ibidem p.159 : « [I]l est compréhensible que George Tenet, le directeur de la CIA sous George W. Bush, ait suivi le précédent de [William] Casey [, le directeur de l’Agence sous Reagan,] en rencontrant une fois par mois environ le prince Bandar, l’ambassadeur d’Arabie saoudite aux États-Unis – mais sans révéler le contenu de leurs discussions aux officiers de la CIA chargés des questions saoudiennes » (accentuation ajoutée).

[36]. Concernant le jeu trouble du prince Bandar et de la CIA en Syrie, voir Maxime Chaix, « La guerre secrète multinationale de la CIA en Syrie et le chaos islamiste », MaximeChaix.info, 4 novembre 2015 : « Jusqu’à ce qu’il soit poussé vers la sortie en avril 2014, le Guardian souligna que “Bandar avait dirigé les efforts saoudiens visant à mieux coordonner les livraisons d’armes aux rebelles combattant el-Assad en Syrie. Néanmoins, il a été critiqué pour avoir soutenu des groupes islamistes extrémistes, risquant ainsi le même “retour de bâton” que celui des combattants saoudiens d’Oussama ben Laden rentrant au pays après le jihad contre les Soviétiques en Afghanistan dans les années 1980 – une guerre sainte qui avait été autorisée officiellement. (…) En 2014, un parlementaire états-unien avait déclaré sous couvert d’anonymat que la CIA était “bien consciente que de nombreuses armes fournies [par l’Agence] avaient terminé dans de mauvaises mains.” En octobre 2015, l’éminent expert de la Syrie Joshua Landis affirma qu’“entre 60 et 80 % des armes que les États-Unis ont introduites [dans ce pays] sont allées à al-Qaïda et les groupes qui lui sont affiliés” ».

[37]. Delil Souleiman, « Rencontre inattendue sur le front », Making-of.AFP.com, 27 mai 2016.

[38]. Nafeez Mosaddeq Ahmed, « Ennemis perpétuels : comment les États-Unis soutiennent Daech en le combattant », MiddleEastEye.net, 17 juillet 2015 : « [L]a revendication de Joe Biden [selon laquelle] “nous ne pouvions pas convaincre nos collègues [turcs, qataris et saoudiens] de cesser [d’]approvisionner” [les islamistes] dissimule le fait que la CIA a été directement impliquée dans la gestion de ces réseaux d’approvisionnement rebelles » ; « General Dempsey aknowledges U.S. Arab allies funding ISIS », CSPAN.org, 20 septembre 2014 : « Sénateur Lindsey Graham : “Connaissez-vous un allié arabe de premier plan qui embrasse la cause de l’EIIL [, c’est-à-dire de Daech] ?” Général Martin Dempsey : “Je sais que des alliés arabes de premier plan les financent…” Sénateur Graham : “Oui, mais est-ce qu’ils en embrassent la cause ? Ils (…) ont financé [Daech] car l’Armée Syrienne Libre ne pouvait pas combattre Assad, ils essayaient de battre Assad, et je pense qu’ils ont réalisé à quel point ces méthodes étaient folles. » Sans surprise, le sénateur Graham n’a pas dit un mot sur l’implication de la CIA et de ses partenaires occidentaux dans cette stratégie de la Turquie, de l’Arabie saoudite et du Qatar.

[39]. Jean-Dominique Merchet, « L’opposition modérée en Syrie ? 20 000 hommes, indique le général Didier Castres », LOpinion.fr, 26 janvier 2016 : « “Il existe en Syrie une constellation de combattants très divers de l’ordre de 100 000 personnes, dont la France estime que 80 000 d’entre eux appartiennent soit à des groupes terroristes désignés comme tels par les Nations unies, soit à des groupes salafistes extrémistes” indique le général Castres. Faites le calcul  : 100 000 – 80 000 = 20 000 opposants qui ne sont ni “terroristes”, [ni] “salafistes extrémistes” ».

[40]. Ken Dilanian (The Associated Press), « Officials : CIA-backed Syrian rebels under Russian blitz », MilitaryTimes.com, 10 octobre 2015.

[41]. Dominique Champtiaux, « Les opérations spéciales et les actions clandestines », Hestia.Hypothèses.org, 17 septembre 2014.

[42]. Selon l’encyclopédie Universalis, la raison d’État est une « [n]otion ancienne de la tradition politique des Occidentaux. Le terme se trouve déjà chez Cicéron (consul en 63), ratio reipublicae. D’autres expressions ou maximes, souvent empruntées au droit romain (utilité publique, raison de l’Empire, nécessité n’a pas de loi), furent les conducteurs du concept chez les juristes du Moyen Âge, dont les analyses raffinées ont préparé des théories plus modernes, inséparables du nom de Machiavel depuis le XVIe siècle. En son sens actuel, hérité de l’expérience des États libéraux du XVIIIe au XXe siècle (système baptisé “État de droit” par la philosophie allemande), la raison d’État englobe les diverses espèces d’illégalités commises au nom des États souverains et contre lesquelles il n’existe aucune protection, sauf à contester ces pratiques par des moyens non juridiques. La liste des cas politiques ainsi soustraits aux règles de droit par ailleurs reconnues comme contraignantes ne peut être établie, chaque État s’érigeant en maître absolu pour décider d’user ou non d’une prérogative aussi dangereuse pour les libertés, cependant restreinte par les usages et la pression des opinions publiques. La raison d’État justifie les parodies de justice ; elle couvre encore, ici et là dans le monde, la pratique de la torture, théoriquement abolie partout (Déclaration universelle des droits de l’homme, proclamée par l’Organisation des Nations unies en 1948, art. 5) ; elle fonde l’argumentation des États lorsqu’ils estiment inopportun de porter tel différend particulier devant les juridictions internationales, dont ils admettent pourtant la compétence. Il subsiste donc une large zone politique, extensible selon les intérêts en cause et les circonstances, dans laquelle les États se comportent d’après le modèle absolutiste, en dépit de l’idéologie proclamant le respect du droit. »

[43]. Régis Le Sommier, « Alain Juillet : “Un service de renseignement doit être neutre” », interview de l’ancien directeur du Renseignement de la DGSE Alain Juillet, Paris Match, 5 mai 2016. 

[44]. Maxime Chaix, « Selon le député Claude Goasguen, “la France soutient al-Qaïda en Syrie” », MaximeChaix.info, 1er juillet 2015.

[45]. Nafeez Mosaddeq Ahmed, « La guerre des gazoducs américano-russe en Syrie pourrait déstabiliser Poutine », MiddleEastEye.net, 4 novembre 2015 : « L’intervention russe en Syrie est la carte géopolitique maîtresse de Vladimir Poutine, permettant de faire avorter la défaite imminente du régime du président syrien Bachar al-Assad sous le poids de multiples forces rebelles soutenues par l’Occident. Son objectif a été expliqué en octobre dans Foreign Affairs, l’éminente revue du Council on Foreign Relations de Washington. “La plupart des belligérants étrangers dans la guerre en Syrie sont des pays exportateurs de gaz qui ont des intérêts dans l’un des deux projets de gazoducs concurrents cherchant à traverser le territoire syrien pour acheminer vers l’Europe soit du gaz qatari, soit du gaz iranien”, a écrit le professeur Mitchell Orenstein, du Centre Davis d’études russes et eurasiennes de l’université Harvard. Dans un reportage pour The Guardian daté de 2013, j’avais évoqué des projets de gazoducs concurrents. Deux ans plus tard, Foreign Affairs finit par se mettre à la page. Comme l’a expliqué Orenstein, “en 2009, le Qatar a proposé de construire un gazoduc pour envoyer son gaz au nord-ouest en passant par l’Arabie saoudite, la Jordanie et la Syrie, jusqu’en Turquie (…) Toutefois, le président syrien Bachar al-Assad a refusé de signer le projet ; la Russie, qui ne voulait pas voir sa position dans les marchés européens du gaz être compromise, a exercé une forte pression sur Assad dans cette optique.” »

[46]Ibidem : « En juillet [2011], un accord de 10 milliards de dollars portant sur un gazoduc Iran-Irak-Syrie a ensuite été annoncé et un accord préliminaire a été dûment signé. Fin 2011, les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et Israël apportaient une aide secrète aux factions rebelles en Syrie dans le but de provoquer l’“effondrement” du régime d’Assad “de l’intérieur”. “Les États-Unis (…) soutiennent le gazoduc qatari comme un moyen de contrebalancer l’Iran et de diversifier l’approvisionnement en gaz européen afin de le rendre moins tributaire de la Russie”, a expliqué Orenstein dans Foreign Affairs. La Russie a agi rapidement pour soutenir les parties afin qu’elles signent un protocole d’entente en juillet 2012. Fin 2013, la Russie avait signé un accord sur le gaz offshore avec la Syrie afin d’explorer la Méditerranée orientale, dont les ressources en gaz naturel récupérable sont estimées au total à environ 3,45 milliers de milliards de m3. Cette démarche a été jugée “inutile” par les États-Unis, qui ont travaillé avec Israël, l’Égypte, la Turquie, Chypre et le Liban pour développer une architecture régionale d’exportation de gaz sous domination israélienne capable d’acheminer le gaz de la Méditerranée orientale vers l’Europe. “Les découvertes de gaz naturel en Méditerranée orientale (…) ont le potentiel de porter atteinte à la position dominante de la Russie dans la fourniture de gaz naturel en Europe occidentale”, a écrit Simon Henderson, directeur du Gulf and Energy Policy Program du Washington Institute. »

[47]. Voir les deux notes précédentes.

[48]. À ma connaissance, le seul documentaire français qui ne s’est pas uniquement concentré sur la dénonciation des crimes du gouvernement el-Assad fut diffusé sur France 2 en février 2016 dans l’émission Un Œil sur la planète. Pour le visionner en intégralité, voir Maxime Chaix, « “Syrie, le grand aveuglement” : une émission exceptionnelle sur France 2 », MaximeChaix.info, 20 février 2016. Néanmoins, comme je l’ai précisé dans cet article publié à la suite de sa diffusion, « je vous recommande ma dernière analyse approfondie sur ce conflit, dont l’extrait suivant compense ce que j’ai perçu comme la seule carence de cette émission – c’est-à-dire l’absence de référence au rôle majeur de la CIA [et de ses alliés] dans la guerre secrète contre le régime el-Assad ».

[49]. Xavier Thomann, « Juger Bachar al-Assad pour crimes contre l’humanité ? Un jour, peut-être », 1er juin 2016.

[50]. Grégoire Fleuriot, « Les Américains ont organisé un vaste réseau de torture en Irak », Slate.fr, 7 mars 2013. « Irak : 30.000 prisonniers détenus sans procès, certains torturés, selon Amnesty », LeParisien.fr, 1 » septembre 2013.

[51]. Marc de Miramon, « La “guerre mondiale contre le terrorisme” a tué au moins 1,3 million de civils », LHumanite.fr, 24 avril 2015 ; article cité par Romain Jeanticou, « 1,3 million de civils seraient morts dans la “guerre contre le terrorisme” », ITele.fr, 27 avril 2015.

[52]. Semiramis Ide, « Tortures et viols, le quotidien de prisonnières en Irak », TV5Monde.com, 13 mars 2014.

[53]. Voir notamment le site de l’ambassade de France à Bagdad, Ambafrance-iq.org.


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81 réactions à cet article    


  • Jo.Di Jo.Di 5 juin 2016 16:38

     
    UE-OTAN-Capital (et son valet l’herpès) gagne là sur 3 tableaux :
     
    1) La traite négrière pour remplir supermarchés, usines Krupp, et américanisation multiethniqueuse Divide Et Impera des nations d’UE
     
    2) Lutter contre Syrie-Iran-Russie, défendre Israël
     
    3) Alibi de charité droitdelhommiuste pour la traite négrière, sainteté du Capital philanthrope ! tortillage de cul pour flatter l’ego des BHL et autres grandes bobo Chanel de la caste bonniche
     
    “Aucun clandestin n’a réussi à atteindre les côtes australiennes en bateau depuis plus de 600 jours, aucun migrant n’est mort. La plupart de ces migrants ne savaient ni compter, ni lire, ni écrire dans leur propre langue, sans même parler anglais.”
     
    se félicite le premier salaud d’Australie le nazi Malcom Turnbull. Sous les cinq années du gouvernement gôôôchiste, dans sa traite négrière 1200 migrants avaient péri en mer joyeusement ; pour que puissent tortiller du cul devant les caméras, les grandes bobo Chanel ....


    • Jo.Di Jo.Di 5 juin 2016 18:25

      4) Évidement le pognon de la vente d’armes, et corruption mais ça c’est tautologique
       
      Voir la polémiques de la députée teutonnes Katja Kipping qui est plus beaucoup plus bandante que Merkel, et pas bobo ... et qui a dénoncé l’hypocrisie de Merkel marchande d’armes au bundestag
       
      achat de 200 Leopard par l’hacienda des Séouds pour le droitdelhommisme au Yemen
       
      Mais bon, pour bobo le gôôôchiste, le principal est de branler son ego en pleurnichand sur la famille morte du connard qui voulait se refaire les dents .... et vivait dans une station balnéaire turque ... avec un boulot.


    • Lacsanitram (---.---.58.7) 5 juin 2016 17:40

      Je ne commenterai pas le fonds de cet exhaustif travail, n’étant pas suffisamment averti de la chose géopolitique. Je voudrais malgré tout nuancer votre propos sur la définition que vous donnez des groupes affiliés à al-nosra (al qaida). Votre catégorisation me semble minimiser le fait que sur le terrain les choses ne sont pas aussi systématiques qu’on le dit dans la totalité de la presse française, à savoir que ces groupes armés sont constitués de méchants terroristes qui ne demandent qu’à venir égorger l’occidental pendant son juste sommeil. Je ne nie pas le pouvoir de nuisance de ces groupes organisés au même titre que n’importe quel structure militaire étatique, mais c’est faire fi de leur composition sociologique. On sait que ceux qu’on appelle les « rebelles » ou opposition modérée, issus de la société civile se sont souvent associés de fait avec ces groupes armés mieux financés et mieux structurés ne serait-ce que pour obtenir un revenu pour survivre. De même que la facilité journalistique incite à essentialiser les « migrants » réduits à de simples miséreux sans identité propre, la même paresse (?) d’analyse associe al-Qaida en Syrie aux attentats du 11/9 sans nuancer ce qui les constitue . Al Qaida (al Nosra ) et tous les groupes affiliés n’ont-ils pas une relative légitimité dans cette lutte contre le régime d’Assad ?


      • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 5 juin 2016 17:49

        Autre titre d’un non-journaliste plus qu’indépendant :


        «  »Les crimes visibles d’un Occident terroriste qui crée et soutient le terrorisme, parce qu’il lui faut toujours un ennemi invisible dont la destruction programmée permet aux armées de l’Otan de garder intacte leur condition guerrière «  » 

        Et tout va bien pour les Etats terroristes... et leurs industries d’armement de la dissuasion de merde !

        Et tout va bien pour les régimes hors la loi... et leurs fortunes illégitimes qui puent la merde !

        Et tout va bien pour la France ... qui espèrent encore recevoir plus d’orages pour refroidir le mouvement syndical ! 

        Et pourtant le verdict implacable est bien là  : Ni le « 11 septembre », ni le « 11 janvier », ni aucune date de ce calendrier en forme de crêpe n’a vraiment convaincu les populations ! 

        Inventer un bouc émissaire pour lui endosser tous les pêchés puis le pourchasser ... Voilà que la plus ancienne des croyances débiles qui refait surface en ce siècle de merde ! 

        Que fera l’Occident face aux centaines de millions d’apatrides terrorisés qu’il a crées en l’espace des quelques années ? 

        Il parait que la « Planète des Réfugies » est autorisée à participer aux prochaines Olympiades !!!

        Quel monde hypocrite !


        • HELIOS HELIOS 6 juin 2016 10:29

          @Mohammed MADJOUR

          Sans vouloir vous offenser, ni vous ni les autres, jusqu’à nouvel ordre on a pas encore attrapé un terroriste bouddhiste, juif ou chrétien, où les manipulations occultes existent, mais elles se règlent aux parlements, par la corruption, les lobbies etc, mais jamais par des attentats aveugles.

          Et pour en rajouter un peu, c’est bien ce matin qu’on vient de « sauver » un bateau de « réfugiés » fuyant les guerres qui n’avait que 25 femmes a bord. A croire qu’il n’y a que les célibataires qui ont peur là-bas....

        • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 6 juin 2016 14:53

          @HELIOS

          Merci de rappeler des précisons qui me donnent encore raison ! 

          Comment attraper en effet un « terroriste bouddhiste, juif ou chrétien »... Stupide non ? 

          Ah, les bateaux de terrorisés où d’ailleurs il n y a pas un seul bouddhiste, pas une âme juive et certainement pas un chrétien ... triplement stupide en effet, une Arche de Noé réservée aux seuls zzzzzarabes !!! Un bateau rempli de célibataires ??? Et l’accueil est-il organisé par une escouade de Mariannes ?

        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 5 juin 2016 17:51

          Waow, toutes mes félicitations à l’auteur pour cet article de très grande qualité que je vais m’empresser de faire circuler.


          • Hijack Hijack 5 juin 2016 17:55

            La Syrie a été agressée, on sait pour qui, par qui et pourquoi ... on sait quels sont les marionnettes explosives et sanguinaires envoyées (et disait un ministre : font du bon boulot). Assad n’a tué personne,ni en secret, ni en invisible ... par contre il a défendu comme il se doit son peuple et son pays, sa souveraineté ...


            • Hijack Hijack 5 juin 2016 19:41

              @thomas abarnou

               ??? Non, El Assad n’a pas tiré sur son peuple mais sur les terroristes qui tiraient sur son peuple ... Rien ne m’arrange plus que la vérité, comme vous, rien ne vous arrange que les mensonges diffusés et qui vous conviennent >>> remarque, c’est tellement plus facile ! smiley


            • Pegase2 (---.---.35.19) 5 juin 2016 20:05

              @thomas abarnou

              Bachar ayant tiré sur son peuple, muselé ses opposants dans des geôles infâmes, Bachar étant à présent hait par une partie de la communauté sunnite, majoritaire dans ce pays



              Vous êtes bien mal renseigné, avez vous seulement été une seule fois en Syrie de votre vie ? 

               - La très grande majorité du peuple syrien est du côté d’Assad, même les opposants au parti Baas ce sont rangés aux côtés d’Assad ...

               - Les pseudos opposants ne sont même pas syriens, et ne sont en réalité que des mercenaires ...



              Ensuite vous balancez une énormité, le parti Baas est essentiellement composé de suunites ...

              Bachar ayant tiré sur son peuple ? Vous croyez vraiment à ces sottises ?


            • Pegase2 (---.---.43.107) 6 juin 2016 01:22

              @thomas abarnou


              Un chirurgien ophtalmo qui ne demande qu’à exercer son métier, et sa femme diplomée d’harvard des criminels ? 

              Vous êtes bien payé pour balancer vos conneries ? 

              Un bon conseil, changez de métier !


            • Tozzzzz (---.---.143.32) 6 juin 2016 07:32

              @thomas abarnou

              Tient Thomas de retour pour nous raconter des mensonges sur les gentils rebelles


            • Tozzzzz (---.---.143.32) 6 juin 2016 07:33

              @thomas abarnou

              C est toi le salopard notoire.tu ne trompes d ailleurs personne ici.


            • volpa volpa 6 juin 2016 08:48

              @thomas abarnou
              Je n’ai pas lu l’article et ne sais s’il est pour ou anti Assad.
              Par contre le seul post que je lis sont tes élucubrations ci dessus.
              Il faut te cultiver mon petit bonhomme et tu chieras moins de poncifs du genre Fafa.
              Va faire l’intelligent plus loin.


            • Tozzzzz (---.---.204.169) 6 juin 2016 12:22

              @thomas abarnou

              Monsieur, comment pourrais aller dans un pays qui en guerre depuis des années ?

              Les mous du bulbes des quartiers arrivent bien à rejoindre daesh J imagine qu un esprit brillant tel que vous réussirait à rejoindre damas


            • cétacose2 5 juin 2016 18:24

              Et tout ce « cirque » est organisé par Israel , qui fait tout pour vider la Syrie (habitants et pouvoir légitime ) pour s’y installer à jamais ; c’est aussi simple que ça .


              • Milla (---.---.1.10) 5 juin 2016 18:52

                @cétacose2

                Bien sûr !


              • Clofab Clofab 5 juin 2016 18:38

                Bravo pour cet article ! J’archive.


                • Milla (---.---.1.10) 5 juin 2016 18:53

                  Poutine est, avec les israéliens, le fer de lance de la coalition occidentale avec Daesh, l’Iran, la Turquie et les pays du Golfe pour exterminer les musulmans sunnites, détruire leurs pays et leur voler leurs richesses. Ils mettent le Plan Yinon à exécution : ce plan consiste à détruire les pays arabes et à les diviser en petits États impuissants face à Israël.


                  • berry 5 juin 2016 19:59

                    La sioniste Milla/Orianeborja parle à la place des arabes mais ses cibles n’ont pas changé : l’Iran et la Russie.
                     
                    C’est pas la première fois qu’ils nous font le coup.
                    (BHL porte-parole du printemps arabe, Jack Lang Président de L’Institut du Monde Arabe, le faux Imam Chalghoumi coopté par le CRIF, La marionnette Ben Laden, etc...... )


                  • Milla (---.---.1.10) 5 juin 2016 18:59

                    Monde Juif

                    Un très influent responsable israélien du ministère de la Défense a révélé samedi qu’Israël a donné son autorisation aux avions de combat russes de survoler occasionnellement son espace aérien dans le cadre de ses opérations militaires en Syrie.

                    « L’armée de l’air russe survole occasionnellement notre espace aérien dans le cadre de ses opérations militaires en Syrie », a déclaré l’ex-général de Tsahal Amos


                    • Milla (---.---.1.10) 5 juin 2016 19:01

                      Youcef Seddik, journaliste syrien : “Il y a un accord secret entre le clan Assad et Daech

                      Quelle est la situation à Alep, votre ville ?

                      Alep est séparée en deux parties comme l’était Berlin. La partie ouest est sous le contrôle des forces de Bachar El-Assad. La partie est, sous le contrôle des forces révolutionnaires. Daech est entré récemment dans la région, par l’est. Les bombardements d’artillerie et de l’aviation sont quotidiens. Beaucoup de gens sont partis. Mais une partie importante de la population résiste. Dans la partie orientale de la ville, il reste cinq cent mille habitants sur les trois millions qu’on comptait avant. Ceux qui restent essaient de construire une société civile, avec des comités de quartier, pour faire face au vide, gérer la vie quotidienne et la prise en charge des besoins essentiels. Mais, depuis un mois et demi, l’aviation russe nous bombarde et chaque jour les bombardements sont plus importants. Nous avons vu des appareils qu’on n’avait jamais vus avant, plus rapides, plus puissants, avec une force de frappe extraordinaire. On a vu parfois quatre à six avions à la fois. Ils ne quittent jamais le ciel d’Alep. On estime que les forces russes frappent pour 5 % Daech et pour 95 % les autres forces révolutionnaires. Ces attaques provoquent un nouvel exode. Cent mille personnes ont fui 


                      • Milla (---.---.1.10) 5 juin 2016 19:02

                        Il n’y pas que les américains qui massacrent en Syrie et en Irak etc.


                        • Milla (---.---.1.10) 5 juin 2016 19:07

                          L’expression « plan Yinon » se réfère à un article paru en février 1982 dans la revue Kivounim (« orientations » en hébreu), publiée par l’Organisation sioniste mondiale, basée à Jérusalem. L’article, intitulé Une stratégie pour Israël dans les années 80, est signé par Oded Yinon, qui se présente comme journaliste et ancien fonctionnaire du ministère israélien des Affaires étrangères.

                          L’article estime que l’intérêt de l’État hébreu est de favoriser la création, dans le monde arabe, de mini-États antagonistes trop faibles et trop divisés pour s’opposer efficacement à lui : « L’éclatement de la Syrie et de l’Irak en régions déterminées sur la base de critères ethniques ou religieux doit être, à long terme, un but prioritaire pour Israël, la première étape étant la destruction de la puissance militaire de ces États. […] Riche en pétrole, et en proie à des luttes intestines, l’Irak est dans la ligne de mire israélienne. Sa dissolution serait, pour nous, plus importante que celle de la Syrie, car c’est lui qui représente, à court terme, la plus sérieuse menace pour Israël. »

                          Pour certains, les idées défendues par Yinon auraient été en grande partie reprises par les gouvernements israéliens successifs depuis 1982. Elles auraient ainsi largement contribué à forger la doctrine géopolitique de l’État hébreu depuis les années 80. L’invasion américaine de l’Irak en 2003, la chute de Saddam Hussein, la guerre civile en Syrie (depuis 2011), l’éclatement de ce pays, la balkanisation du Proche- et du Moyen-Orient ou encore l’essor de l’État islamique seraient ainsi autant de preuves que le « plan Yinon » a bien été suivi par Israël. Cette thèse est défendue par plusieurs militants antisionistes comme Israël Shahak, l


                          • Hijack Hijack 5 juin 2016 19:43

                            J’ajoute >>> à présent, le soutien d’une partie de l’occident aux terroristes n’est ni un secret, ni une cachoterie, ce sont des faits !!! Et, j’aimerai tant me tromper, avoir tort ...


                            • Pegase2 (---.---.35.19) 5 juin 2016 20:10

                              @Hijack


                              Yo, 

                              T’es bien courageux d’intervenir parmi de ramassis de trolls  smiley

                              hallucinant ce panel d’intervenants de mauvaise foi, d’idiots utiles et de collabos ...


                            • Pegase2 (---.---.35.19) 5 juin 2016 20:12

                              @Pegase2



                              ce ramassi de trolls ... pardon !

                            • Coriosolite 5 juin 2016 21:24

                              @Hijack
                              Tout à fait.

                              Rappelons-nous que Hollande était prêt à envoyer les Rafales avec l’US Airforce pour bombarder les troupes d’Assad.

                              Il faisait déjà chauffer les Rafales. Dommage, le Congrès US a refusé l’autorisation à Obama.

                              Après les attentats de Paris, changement d’objectif, l’armée de l’air française a bombardé Daesch pendant 15 jours, après on n’avait plus de munitions.


                            • Milla (---.---.1.10) 5 juin 2016 22:09

                              @Pegase2

                              Il faut dire qu’ici vous êtes tous à côté de la plaque.


                            • Hijack Hijack 6 juin 2016 00:53

                              @Coriosolite

                              Les Usa voyant que leur stratégie de destruction de la Syrie avait peu de chance de réussir, la France, en tant que meilleur serviteur zélé ... avait été abandonné à son sort, triste sort militaire.
                              Avec l’arrivée des russes, la France ne pouvait rien faire ... nous diront donc que les troupes d’Assad et Assad lui-même, avec Poutine et la Russie + tout le peuple syrien ...ont fait du bon boulot !


                            • Pegase2 (---.---.43.107) 6 juin 2016 01:27

                              @Milla

                              On a aucune leçons à recevoir de vous Milla, absolument aucune, le dossier syrien on le suit depuis pas mal d’années, on a des contacts avec des militaires .... Vous savez des militaires de haut rang il y en a en France ........



                              Alors ce qu’en dit la pauvre Milla, on s’en tape le coquillard smiley

                              Je pense que je vais vous virer des mes contacts fb .... vos gamineries ça suffit !


                            • Milla (---.---.1.10) 6 juin 2016 02:56

                              @Pegase2 Des militaires ?

                              Mdr


                            • antyreac 5 juin 2016 21:42

                              Une profusion des trolls ne changera pas la vérité sur Syrie et son infâme dirigent assad.

                              La Syriens sont bel et bien assassinés par le dictateur assad avec l’aide de salauds russes.
                              Tôt ou tard l’infâme assad paiera la note de ses crimes ( plus de 300 000 morts en 5 ans)

                              • Tozzzzz (---.---.204.169) 6 juin 2016 10:45

                                @antyreac

                                Et quand tu parles de troll tu sais de quoi tu causes hein.ça gagne bien la gamelle raconte nous tout ?


                              • Laurent 47 6 juin 2016 20:56

                                @antyreac
                                C’est faux ! Assad n’a pas massacré 300.000 syriens !
                                Il en a anéanti 5.000.000 ! C’est simple, il voulait tellement massacrer ses civils qu’il en manquait, et qu’il a dû en importer des milliers de l’étranger pour les ajouter à la liste ( on les appelle les rebelles modérés ) !
                                C’est un bourreau sanguinaire, bien pire que les américains, qui n’ont que très peu massacré comme chacun sait, et c’est pour ça qu’on les admire tant !
                                J’ai bien connu ce type d’enfumage : en Algérie en 1962, il y avait 9.000.000 de nord-africains.
                                Actuellement, aux dires des « historiens sérieux », il y a eu 1.500.000 morts autochtones du fait de la guerre d’Algérie !
                                Les morts en Syrie sont quasiment impossibles à quantifier, sauf pour ce comité basé à Londres qui ne met même pas le nez à la fenêtre, et surtout pas le pied en Syrie !


                              • Oceane 8 juin 2016 21:52

                                @antyreac

                                Depuis des siècles que les dictateurs occidentaux terrorisent le reste de l’humanité, ils n’ont jamais rendu de comptes à leurs victimes et tu n’es pas prêt de leur demander d’en rendre.

                                Hiroshima, ce ne sont pas les Russes, mais bel et bien la dictature occidentale.


                              • Milla (---.---.1.10) 5 juin 2016 22:08

                                « Les Syriens sont bel et bien assassinés par le dictateur assad avec l’aide de salauds russes. »

                                Tu oublies les iraniens, les occidentaux, les israéliens, les Turcs et les pays du Golfe


                                • Jean Keim Jean Keim 5 juin 2016 22:24

                                  La faute à la raison d’état n’est-ce pas !

                                  Mais en disant cela on n’explique rien, un état est une chose abstraite, ce qui est concret est de ne pas perdre de vue qu’un état est constitué d’hommes, d’hommes de pouvoir et B.E.A est un homme de pouvoir.
                                  Le pouvoir se conquiert et ensuite il faut le conserver ce qui justifie toute une kyrielle de mesures.
                                  Chaque homme d’état est ainsi un homme de pouvoir, il est enfermé, isolé dans son organisation et perd le sens des réalités.
                                  Le pouvoir conduit à la névrose et parfois à la folie.

                                  • Jean Keim Jean Keim 5 juin 2016 22:45

                                    Toutes les analyses passent à côté de l’essentiel, l’essentiel est que les acteurs et les responsables des événements de l’actualité sont des individus et finalement l’important, n’est pas de savoir comment mais pourquoi nous agissons comme nous le faisons quotidiennement dans les choses ordinaires comme dans les grandes occasions.


                                  • Montagnais .. FRIDA Montagnais 5 juin 2016 22:40

                                    Travail de Titan l’Auteur


                                    En Libye, ça a marché : 

                                    Libya : How to Bring Down a Nation

                                    En Syrie, ce sera plus compliqué

                                    NB : le tourisme de masse, vieux de 40 ans à peine, en prend un sacré coup

                                    NB2 : Abarnou ? Il a réussi sa première année ?

                                    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 6 juin 2016 04:36

                                      @thomas abarnou
                                       
                                      Arrêtez de jouer les vierges offensées, vous n’avez que ce que vous méritez. Malgré vos tentatives, vous n’êtes pas crédible pour deux sous smiley


                                    • Milla (---.---.1.10) 5 juin 2016 22:58

                                      Les journalistes occidentaux ne se trouvent pas en Syrie ; ils ne vont pas dans les zones de conflit. Ainsi, tout ce qu’il relaient n’est que propagande purement inventée (et pour cause, vu qu’ils n’y sont pas). Qu’il s’agisse des médias mainstream ou de sites alternatifs soi-disant anti-système mais qui ne font que distiller la propagande sioniste et subrepticement et les idées d’extrême-droite, dans tous les cas, ils ne sont pas sur place donc ils racontent n’importe quoi ! Ce n’est pas depuis un bureau parisien qu’on peut savoir réellement ce qui se passe sur le terrain. Tous ces sites (Sputnik, RT, Cercle des volontaires, Réseau Voltaire, Agence info libre, L’Orient le Jour Panamza, Alterinfo, ER-Israël de Soral, etc.) sont juste des sites de propagande sioniste et de désinformation. S’ils disaient la vérité, les auteurs de ces sites auraient déjà tués


                                      • Milla (---.---.1.10) 5 juin 2016 23:09

                                        Qui diffuse en France la chaîne Al Jazeera ? L’israélien Drahi avec Numéricable et SFR !

                                        Qui créa Al Jazeera ? Deux frères milliardaires juifs sionistes, se nommant respectivement David et Jean Frydman ! Pour être crédibles ces frères avaient fait appel à l’émir du Qatar, lui aussi aux ordres sionistes. Ils étaient allés sélectionner leurs rédacteurs à la BBC. Autant dans ce cas se servir directement dans les services secrets britanniques, bien implantés depuis sa création, dans la mouvance des Frères musulmans.

                                        On se souvient des faux reportages filmés dans les studios du Qatar, pour illustrer la soi-disant liesse en Libye et celle de la dite opposition antikadhafiste. De la grande manipulation !

                                        Depuis le début du « printemps arabe », la chaîne panislamiste est devenue aussi l’instrument de propagande antisyrien, contrôlé par cette dictature monarchique, théocratique, esclavagiste, pro-occidentale et complice d’Israël...

                                        Les événements en Syrie subissent ainsi une mise en scène manipulatrice, bien démontrée par Bahar Kimyongür dans son livre « Syriana, la conquête continue », aux éditions Investig’action et Couleur Livres.

                                        Bref, Youssef Qaradawi travaille pour les manipulations anglo-sionistes !

                                        


                                        • Milla (---.---.1.10) 6 juin 2016 00:12

                                          « Or l’article se focalise uniquement sur l’Occident, ce qui est court pour analyser ce conflit. L’Occident n’a pas la main sur ce conflit. Il est un acteur puissant mais pas déterminant. »

                                          Bien sûr !


                                          • AmonBra QAmonBra 6 juin 2016 00:16

                                            Merci @ l’auteur pour le partage.

                                            Excellent article, un réquisitoire accablant et une sommité en la matière que j’archive illico, toutes mes félicitations pour la qualité de votre travail, à l’évidence, vous confirmez avec brio que le véritable journalisme ne se pratique plus dans nos merdias.

                                            @ thomas abarnou

                                            Plutôt que de pinailler et de chercher incessamment a noyer le poisson, comme à votre habitude, prenez en de la graine dans vos prochains articles . .

                                            @ Milla

                                            Dans un grand nombre d’infos pertinentes, vous en faites passer d’autres qui sont de l’intox, vous êtes aussi un(e) noyeu(se)r de poisson mais ayant besoin de beaucoup d’eaux . . .


                                            • maQiavel maQiavel 6 juin 2016 01:17

                                              Merci pour l’article ,je vais lire ça ...


                                              • Milla (---.---.1.10) 6 juin 2016 03:00

                                                Ici tout le monde doit être d’accord avec l’article. Débile !


                                                • Mao-Tsé-Toung Mao-Tsé-Toung 6 juin 2016 04:47

                                                  @Maxime Chaix  

                                                  Journaliste indépendant !!!

                                                  °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

                                                  indépendant de QUI & de QUOI ???

                                                  Seuls les escrocs -les grands escrocs- ne savent pas -ou ne veulent pas savoir- que l’homme le mieux informé sur la Lybie, la SYRIE... et bien d’autres champs de bataille, est l’inénarrable BHL !

                                                  Partant de ce fait indiscutable, j’ai publié une série d’articles sur le personnage qui inclut la Syrie de El Assad... !

                                                  Travail que vous avez snobé, pas de temps à perdre de votre part... ou plutôt, argumentaire dérangeant , pour vos « certitudes » [crues ou feintes ; il ne faut pas être naïf !] : « mes » vidéos témoignant beaucoup mieux, pour la personne de bonne foi, que vos très longs discours ???

                                                  1)

                                                  Eloges dithyrambiques, difficilement dépassables pour superman[BHL] qui se terminent par : « tout sauf un cireur de bottes de la politique ! »
                                                  http://www.agoravox.tv/actualites/societe/article/eloges-dithyrambiques-52975

                                                  2)

                                                  BHL —> son projet, le plus cher, qu’il n’a pas encore réussi : le Printemps Arabe Algérien !
                                                  http://www.agoravox.tv/actualites/international/article/bhl-son-projet-le-plus-cher-qu-il-52999

                                                  3)
                                                  Et enfin concernant plus précisément votre article :

                                                  Quand BHL et Yann Moix notamment, réagissaient à « l’assassinat de son peuple » par Bachar El Assad en 2011 !
                                                  http://www.agoravox.tv/actualites/international/article/quand-bhl-et-yann-moix-notamment-53022

                                                  Merci

                                                  CQFD CQFD


                                                  • Jean Keim Jean Keim 6 juin 2016 08:04

                                                    La lecture des commentaires me conforte dans ce que j’ai écrit plus haut.

                                                    Se demander pourquoi notre monde - par d’erreur c’est bien le nôtre n’est-ce pas ! - est dans la confusion* que nous lui connaissons n’est pas la même question que se demander comment, à la question « comment » pour avoir DES réponses il suffit de consulter les médias, il n’y a que l’embarras du choix entre les supports et les chroniqueurs patentés, et finalement compte tenu de chacun de nos parcours nous compulsons ceux que nous retenons et qui nous confortent dans notre façon de penser mais la question « pourquoi » c’est quasiment le vide sidéral ou sinon c’est retomber dans l’analyse et donc donner un avis sur le « comment ».

                                                    (*) Confusion qui se retrouve dans les échanges entre commentateurs smiley

                                                    • Jo.Di Jo.Di 6 juin 2016 08:45

                                                      @Jean Keim
                                                       
                                                      Le « pourquoi » s’appelle la régression infra-politique du cochon bobo, la non-projection dans l’avenir, résultat de la vénération de Caddie, qui n’a pas d’ennemi ni d’ami, pas de pourquoi, juste des clients compulsifs neutres.
                                                       
                                                       
                                                      « Un jour, des millions d’hommes quitteront l’hémisphère sud pour faire irruption dans l’hémisphère nord. Et certainement pas en amis. Car ils y feront irruption pour le conquérir. Et ils le conquerront en le peuplant de leurs fils. C’est le ventre de nos femmes qui nous offrira la victoire »
                                                       
                                                      Boumedienne, 1974, annonce le Grand Remplacement à l’assemblée de l’ONU


                                                    • Jean Keim Jean Keim 6 juin 2016 08:56

                                                      @Jo.Di
                                                      Non ! Vous stagnez dans le comment.


                                                    • MILLA (---.---.1.10) 6 juin 2016 14:38

                                                      Netanyahu : les relations avec la Russie contribuent à la sécurité d’Israël 06/06/2016

                                                      Selon le premier ministre d’Israël Benjamin Netanyahu, le renforcement des liens avec la Russie est un facteur de sécurité nationale

                                                      Benjamin Netanyahu effectuera lundi son troisième déplacement à Moscou depuis l’automne dernier.

                                                      La Russie est une puissance mondiale et nos rapports deviennent toujours plus étroits. J’ai œuvré pour obtenir un rapprochement qui nous sert aujourd’hui.

                                                      L’accord de principe a été conclu lors de la visite du premier ministre israélien à Moscou en septembre dernier. Il prévoit notamment une ligne de liaison directe entre la base aérienne russe de Hmeimim et le commandement des forces aériennes d’Israël.

                                                      La présente visite de Benjamin Netanyahu à Moscou coïncide avec le 25e anniversaire du rétablissement des relations diplomatiques entre la Russie et Israël. A l’opposé de ses visites de septembre et d’avril, dont le programme se réduisait à des négociations de quelques heures sur la sécurité régionale à travers le prisme de la situation en Syrie, elle donnera cette fois lieu à la signature de documents économiques et sociaux, ainsi qu’à un programme culturel.


                                                      • MILLA (---.---.1.10) 6 juin 2016 14:45

                                                        « ici, on continue de dire n’importe quoi sur ce conflit »

                                                        C’est exact !


                                                        • Milla (---.---.1.10) 6 juin 2016 15:29

                                                          Poutine est clairement le protecteur d’Israël après les états unis. Il est en train de raser tous les arabo-musulmans sunnites qui dérangent Israël.


                                                          • Milla (---.---.1.10) 6 juin 2016 15:54

                                                            FLASH ACTU L’opposition syrienne dénonce un « massacre » à Alep

                                                            Le coordinateur de l’opposition syrienne a affirmé que les forces gouvernementales et l’aviation russe avaient « massacré » des dizaines de civils lors d’une attaque lundi dans le secteur d’Alep.

                                                            Lundi, Mars 7, 2016 - 15:35 4Partages

                                                            REUTERSGENÈVE Le coordinateur de l’opposition syrienne a affirmé que les forces gouvernementales et l’aviation russe avaient « massacré » des dizaines de civils lors d’une attaque lundi dans le secteur d’Alep


                                                            • Milla (---.---.1.10) 6 juin 2016 16:05

                                                              Russie, Chine et Iran « complices des massacres » en Syrie FIL INFO LUNDI 6 FÉVRIER 2012, 0H00 Les Frères musulmans de Syrie ont accusé lundi la Russie, la Chine et l’Iran d’être « complices des massacres » commis dans le pays, en fournissant au régime de Bachar al-Assad un « soutien » politique et des « armes ». Les Frères musulmans de Syrie ont accusé lundi la Russie, la Chine et l’Iran d’être « complices des massacres » commis dans le pays, en fournissant au régime de Bachar al-Assad un « soutien » politique et des « arme


                                                              • Analis 6 juin 2016 16:12

                                                                À l’auteur (et à Thomas Abarnou) : vous dîtes "Depuis le début du conflit, les forces loyalistes de Bachar el-Assad ont commis des exactions massives contre la population civile". Il y en a eu, mais il faut les remettre à leur juste place.

                                                                Les soit-disantes répressions sanglantes des manifestations supposées pacifiques du printemps 2011 n’ont guère existé que dans l’imagination de certains médias propagandistes occidentaux, en revanche il apparaît maintenant établi à travers de multiples enquêtes que les manifestations avaient été corrompues par des infiltrateurs anti-Assad qui avaient ouvert le feu tant contre la police que contre les manifestants (une pratique réitérée à Kiev lors du coup d’État de février 2014), d’où la répression. Les massacres atttribués à l’armée syrienne à Houla, Kosseir, Daraya en 2012 étaient en réalité sous toutes apparences le fait des rebelles, tandis que les rebelles dynamitaient des immeubles à Homs et Hama afin de faire croire à des bombardements indiscriminés. Les attaques chimiques apparaissent toutes avoir été le fait de rebelles, qui les entouraient de procédés de propagande très similaires à ceux entourant les précédents massacres.

                                                                S’il y a eu bien sûr des exactions des deux côtés (et aussi de la part de civils syriens excédés par les atrocités des rebelles), en plus des dégât collatéraux des bombardements (bien que les troupes syriennes aient souvent fait preuve de retenue, préférant ne pas détruire des villes investies par les terroristes), les plus fréquentes, les plus massives et les plus systématiques ont bien été le fait des rebelles. Ce qui fait que l’indignation envers les discours à deux poids deux mesures des journalistes français (définis comme tels en raison de leur complaisance envers les politiques d’interventions de Bush ou générales des occidentaux) devrait en fait être dirigée contre toute autre chose : contre la culpabilité des dirigeants occidentaux et de leurs séides qui soutiennent les atrocités des rebelles dans ce conflit même, soutien indiscutable car les dirigeants savent parfaitement ce que font ces rebelles qu’ils appuient (aucune défense n’étant ainsi recevable d’un point de vue pénal).


                                                                • Analis 6 juin 2016 16:18

                                                                  Sinon, ; excellent article référençant quantité de sources difficiles à contester mêmes par les impérialistes pur jus, les vrais extrémistes, au sujet du soutien occidental aux groupes les plus sanguinaires.


                                                                • joaopessoa 7 juin 2016 12:27

                                                                  @thomas abarnou

                                                                  Mais si vous n’acceptez pas qu’on relativise les crimes de l’Occident pourquoi relativiser ceux d’Assad.

                                                                  Entre autre parceque l occident prétexte agir au nom des droits de l homme et pour le bonheur des peuples ce qui reste jusqu a preuve du contraire une vaste blague quand on a des alliés comme la Turquie le qatar l arabie saoudite ou encore le pakistan.


                                                                • izarn izarn 7 juin 2016 20:58

                                                                  @Analis
                                                                  Accuser Assad, c’est l’argument fantoche, mensonger, anti-droit international et fauteur de trouble.
                                                                  Pour justifier l’injustifiable. Pour justifier l’horreur.
                                                                  Le criminel international dans cet affaire N’EST PAS ASSAD. (Malgrés ces quelques pécadilles au vu de l’énormité de certains occidentaux...Huum ?)
                                                                  Devinez qui c’est ?
                                                                  Allez c’est facile ! smiley

                                                                  Mais bordel, vous allez enfin le dire bande de journalistes, ou se trouve le criminel en chef, dans sa maison toute blanche ?
                                                                  Naon ! C’est pas possible !
                                                                  Souvenons nous du 11 septembre !
                                                                  Je suis Charlie, snif !
                                                                   smiley
                                                                  Allez tous vous faire enc...


                                                                • Milla (---.---.1.10) 6 juin 2016 16:14

                                                                  Beytouth - Les Frères musulmans de Syrie ont accusé lundi la Russie, la Chine et l’Iran d’être complices des massacres commis dans le pays, en fournissant au régime de Bachar al-Assad soutien politique et armes.

                                                                  Nous considérons la Russie, la Chine et l’Iran comme des complices directs des horribles massacres commis contre notre peuple, non seulement en soutenant le régime mais également en lui fournissant directement armes et équipements pour massacrer notre peuple sans défense, indiquent-ils dans un communiqué.

                                                                  Les Etats arabes et les pays du monde entier (...) assument la responsabilité morale et politique du génocide commis par le régime contre hommes, femmes et enfants, poursuit le groupe, qui est banni en Syrie.

                                                                  Nous disons au monde entier : faites arrêtez ce massacre contre le peuple syrien (...) votre silence face au massacre d’aujourd’hui laisse la main nazie et fasciste du régime libre de commettre les massacres du lendemain, indique le communiqué daté de Londres et signé par le porte-parole des Frères musulmans, Zouheir Salem.

                                                                  L’armée syrienne a lancé lundi un nouvel assaut sur Homs, haut lieu de la contestation, faisant 17 morts et des dizaines de blessés, selon des militants, au moment où le blocage reste entier au sein de la communauté internationale face au conflit en Syrie


                                                                  • Milla (---.---.1.10) 6 juin 2016 16:28

                                                                    Daesch et El Qaida sont des prétextes pour exterminer les musulmans sunnites.

                                                                    Le 30 septembre dernier, la Russie a lancé ses premières frappes sur la Syrie. Des bombardements d’une grande violence, intervenus la plupart du temps sans laisser le temps aux populations civiles de s’abriter. Ils interviennent avec un soutien tacite de l’Allemagne et de la France, complices d’autres frappes meurtrières aux Yémen. Ces attaques dont l’objectif affiché est de combattre Daech et son expansion visent en réalité en premier lieu à conforter au pouvoir le dictateur Bachar al-Asad. Ainsi, les frappes ont touché la ville libérée d’Inkhil et sa population, dans le gouvernorat de Deraa alors qu’elle se situe en dehors des zones gouvernées par Daech. Si Daech n’a pas trop à s’inquiéter de frappes russes c’est probablement parce que la lutte contre son expansion n’a jamais fait partie des priorités du régime syrien pour qui l’organisation représente un alibi parfait dans une stratégie de polarisation du champs politique afin de fédérer autour de la personne de Bachar al-Asa


                                                                    • Milla (---.---.1.10) 6 juin 2016 17:03

                                                                      Vox.com, Lesenat.fr, l’Humanité, Al Jazeera (chaîne qatarie appartenant à deux frère juifs), The Guardian, Le Monde, Paris Match,...etc. Que des médias mainstream ou cryto-sionistes. Le mec nous ramène des infos issues de médias sionistes qu’on connaît déjà....donc rien de nouveau et d’intéressant !


                                                                      • Milla (---.---.1.10) 6 juin 2016 17:07

                                                                        Hezbollah encercle les villes syriennes , tue les enfants et les femmes syriens , comme Madaya encerclé par ses troupes ou enfants femmes beaucoup sont morts de faim , le Hezbollah travaille avec le régime assad , russes et iranien à détruire les villes syriennes et tuer les syriens qui veulent leurs pays libre des agissements du tyran syrien , qui détient sa famille la Syrie avec une main de fer depuis 50 ans , Que fait le Hezbollah en Syrie ? c’est aux syriens de décider de l’avenir de leurs pays , le Hezbollah encercle ,bombarde et massacre les musulmans sunnites.

                                                                        


                                                                        • Milla (---.---.1.10) 6 juin 2016 17:11

                                                                          Regardez « Syrie:Les mercenaires russes du regime Syrien سوريا :مرتزقة روس في خدمة بشار » sur YouTube https://youtu.be/iF7xk7rEH6


                                                                          • Milla (---.---.1.10) 6 juin 2016 17:16

                                                                            oui la syrie federale de shalomov avec l’accord turquie- ue qui confirme la purification ethnique de plusieurs regions, d’ailleurs le mossad dit deja sur son site que la syrie est divisee en 6 regions... detruire les pays musulmans pour assurer l’hegemonie israelienne...


                                                                            • Milla (---.---.1.10) 6 juin 2016 17:20

                                                                              Raids sur l’Irak et la Syrie à partir du porte-avions Truman en Méditerranée Sous prétexte de daesh, Les occidentaux, Iran et Russes exterminent les populations musulmanes sunnites.

                                                                              Horrible !


                                                                              • Milla (---.---.1.10) 6 juin 2016 17:22

                                                                                En attendant, une politique de nettoyage ethnique continue en Syrie, ce qui n’a pas été vu depuis la Seconde Guerre mondiale. Huit millions de Syriens - un tiers de la population - sont soit déplacés ou réfugiés. Le nombre de morts a depuis longtemps dépassé le cap des 300.000 et le nombre de blessés se rapproche du million.

                                                                                Poutine sauveur des syriens


                                                                                • Milla (---.---.1.10) 6 juin 2016 17:25

                                                                                  Le gaz israélien et le protecteur russe

                                                                                  Pourparlers russo-israéliens sur l’exploitation des champs gaziers.

                                                                                  Le gouvernement israélien a confirmé les pourparlers avec le gouvernement russe sur le développement des champs de gaz d’Israël. Cette déclaration a été faite dans une réponse écrite à une question de la députée Zahava Gal-On, présidente du Meretz.

                                                                                  La question portait sur l’existence d’un accord entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président russe Vladimir Poutine,

                                                                                  La réponse à Zahava Gal-On spécifie que « les conditions » n’ont pas été discutées entre Israël et la Russie, mais que « les entreprises russes examinent la possibilité de participer au développement de l’économie gazière d’Israël, et que donc le gouvernement russe s’y intéresse aussi


                                                                                  • Milla (---.---.1.10) 6 juin 2016 17:27

                                                                                    • Milla (---.---.1.10) 6 juin 2016 17:30

                                                                                      Poutine joue un air de musique, « combattre le terrorisme », le corbeau « EI » chante et la Russie et Israël exécutent la danse de la destruction sur la Syrie (Alaraby.co.uk, 16 janvier 2016)

                                                                                      La Russie soutient Assad et collabore à ses crimes


                                                                                      • izarn izarn 7 juin 2016 20:47

                                                                                        @Milla
                                                                                        Dés fois je me demande si Bachar ne pourrait pas vous expliquer la chose....


                                                                                      • Vercassivellaunos Vercassivellaunos 6 juin 2016 17:58

                                                                                        Entendons nous bien, résister à L’Empire ne signifie pas soutenir les pires crapules de l’Histoire tel que ce Assad.
                                                                                        Un Instructeur mondial venant de l’espace ne sera aussi bien formé pour son travail de rénovation de la civilisation arabo-musulmane. Sa formation de haut niveau soulagera la Terre de la peur, de l’ignorance, de la pauvreté et de la séparativité entre les nations.
                                                                                        Le monde deviendra plus juste, plus sûr et vivra plus sainement.
                                                                                        La montée de l’Islam radical dans le monde inquiète la civilisation occidentale. A cette occasion, un discours officiel de réforme de l’Islam sera prononcé sur la terrasse de la Tour Octogonale du Soleil Levant et la chute des gouvernements totalitaires sur les terres de l’Islam est inévitable.


                                                                                        • foofighter foofighter 6 juin 2016 23:17

                                                                                          Maxime, vous avez beaucoup de lectures communes avec moi, et je sais, pour traduire ses livres, que vous maitrisez bien notamment Peter Dale Scott et sa vision - à mon sens fort juste - des « états profonds ». Même si je partage globalement votre analyse fort référencée, et votre dénonciation de la récupération bien peu scrupuleuse par la diplomatie française de ce documentaire, je voulais revenir sur deux points cependant.

                                                                                          - Que le régime de Bachar El Assad ait commis de « graves exactions », comme on le lit ad nauseam dans la presse française, je veux bien. J’ai juste besoin de preuves, et là je dois dire que nous sommes un peu sur notre faim. Le meilleur exemple de ces exactions de masse présumées constitue l’album photo du pseudonymé César. Dans la presse on assiste à une surenchère concernant le nombre de photographies constituant cette base de données, nombre par ailleurs souvent assimilé au nombre de victimes : 45000, 50000 ou même 55000. L’enquête de Human Rights Watch (16 déc 2015) permet d’identifier « 6 786 détenus [...] morts en détention ou suite à leur transfert du centre de détention vers un hôpital militaire », et selon l’ONG ces décès seraient attribuables au régime syrien. HRW, qui ne montre en ligne qu’une vingtaine de clichés, précise tout de même que "les photographies restantes [sur les 28707 étudiées jusque là] montrent des sites où des attaques ont eu lieu ou des corps identifiés comme étant ceux de soldats des forces gouvernementales, d’autres combattants armés ou de civils tués dans des attaques, des explosions ou des tentatives d’assassinat. Bref, à ce stade, plus des 3/4 de ces photographies sont constituées par des individus, Syriens ou non, combattants ou non, de tous bords, décédés depuis le début du conflit. Par qui et comment ont-ils exactement été tués ? Difficile de le dire à ce stade. Le rapport complet (86 pages, en anglais).

                                                                                          - Par ailleurs, si le régime syrien a rapidement usé de violence après la contestation (spontanée ?) de 2011, c’est aussi qu’il a manifestement été confronté très tôt à une extrême barbarie venant de gens déjà pas très modérés, et peut-être pas très syriens non plus. François Belliot, notamment, dresse une longue liste des policiers et militaires massacrés entre avril et juillet 2011 dans son livre Guerre en Syrie, Tome 1 (éd. ), p39. Sans me faire l’avocat du diable, il me semblait nécessaire de replacer les choses dans leur contexte. Et de rappeler qu’en matière de violence, l’Occident n’a malheureusement rien à envier à Bachar El Assad. Ni historiquement, ni de nos jours.


                                                                                          • izarn izarn 7 juin 2016 20:45

                                                                                            @foofighter
                                                                                            C’est le meme topo en Syrie qu’en Libye. La aussi ou sont les preuves que Kadhafi voulait « massacrer son peuple » ?
                                                                                            Quel peuple ? Des mercenaires armés par le MI6, la CIA, le MOSSAD voire la DGSE ?
                                                                                            Quand le « printemps arabe » ne fonctionne pas, on flingue....
                                                                                            Des idiots turcs ont cru au « printemps arabe » en Turquie. Mais la c’était interdit. Erdogan=Frere Musulman=Al Qaida=OTAN. Donc on déloge. La il n’y avait pas de mercenaires armés pour attaquer Erdogan, comme on l’a fait en plus en Ukraine. La le « printemps arabe » se casse la gueule, et devient du pipo. Comme Nuit Debout. Ils sont gentils, mais....
                                                                                            Ce sont les memes méthodes. C’est évident. Pas pour les esprits compliqués de Chaix et autres journaleux qui ont oublié de reflechir. Je dirais ; ça leur est interdit pour continuer à bosser. j’ai connu ça.
                                                                                            Le puzzle est facile à reconstituer. SI ON ETEINT SA TELE ET QU’ON NE LISE PAS PARIS-MATCH
                                                                                            A bon entendeur, salut.


                                                                                          • jimmy 7 juin 2016 02:13

                                                                                            La France est-elle cette démocratie ? non je n’y crois pas un seul instant.

                                                                                            Dans le cas contraire, Laurent Fabius qui a encensé et armé Al-Nostra(Al Qaeda en Syrie) devrait rendre des comptes après les nombreux attentats de Daech.
                                                                                            Au lieu de cela ce type va être récompensé(nourrit au prytannée) pour service rendu à la tête du conseil constitutionnel.
                                                                                            Comme d’habitude, la presse aux ordre préfère montrer du doigt Molenbeek et la petite Belgique. Oui l’enfer c’est toujours les autres. Les Roms, les Africains etc...et j’en passe.
                                                                                            Au lieu de cela on s’attaque au jeune musulman ou maghrébin du coin, qui lui est pourtant manipulé.
                                                                                            Au lieu de marcher pour la loi travail, et autre réforme sociale toute la France devrait se réveiller et demander des comptes au gouvernement car beaucoup de sang a coulé dans ce pays. 

                                                                                            • izarn izarn 7 juin 2016 20:25

                                                                                              Ca fait quand meme un moment que Thierry Meyssan dit a peu prés les memes choses, et meme plus sur voltairenet.org
                                                                                              Lui est un « complotiste ». Chaix probablement pas , comme Paris-Match (Lagardère)
                                                                                              Bon c’est de la ressucette, pour les gogos qui n’aiment pas Meyssan...Et qui découvrent juste à temps, qu’ils se sont fait entuber...
                                                                                              Alors les crimes passés de Bachar, quand il était dentiste...
                                                                                              Mais je m’en fous ! La n’est pas la question. Ca ne justifie aucune infraction au droit international et à l’agression manifeste et guerriere contre la Syrie.
                                                                                              Car l’ONU, accepte cette agression, ne réagit presque pas ou pas du tout...
                                                                                              C’est ça qui est incroyable....
                                                                                              Heureusement qu’on a Poutine et la Chine.
                                                                                              Nous pouvons leur dire MERCI !
                                                                                              Donc le Diable, reprends l’évidence, parce qu’elle est devenue tellement évidente, qu’il ne peut que se joindre à la vox populi du net. Il retourne son pantalon.
                                                                                              Cherchons chez le Diable, la sottise qui va le dénoncer....
                                                                                              J’en ai une : Comparer entre les lignes non dites Paris-Match-Lagardère avec Voltairenet-Meyssan, c’est quand meme osé... Du genre se foutre de notre tronche.


                                                                                              • izarn izarn 7 juin 2016 20:28

                                                                                                C’est article est mauvais.
                                                                                                Ca fait des lustres qu’on lit ceci, avec les memes preuves sur voltairenet.org
                                                                                                Alors que Lagradère et son Parais-Match, pour ne pas etre ringradisé reprends l’éidence évidente...
                                                                                                C’est ça le commerce...
                                                                                                Pas du journalisme, avec 5 ans de retards...


                                                                                                • izarn izarn 7 juin 2016 20:30

                                                                                                  @izarn
                                                                                                  J’ai flingué l’orthographe : Je suis pas journaliste smiley
                                                                                                  C’est ma signature !


                                                                                                • Alexis Toulet Alexis Toulet 8 juin 2016 11:25

                                                                                                  Excellent article, argumenté et sourcé.


                                                                                                  Une référence. Merci.


                                                                                                  • soi même 12 juin 2016 14:37

                                                                                                    Il y a un paradoxe étrange « En effet, rappelons que le réseau les actions d’al-Nosra qui, je vous le rappelle, est une filiale d’al-Qaïda [en Syrie] est accusé d’avoir planifié et exécuté l’opération du 11-Septembre  » et le fait que les Occidentaux ont soutenues les actions d’al-Nosra qui, je vous le rappelle, est une filiale d’al-Qaïda [en Syrie] . Sans doute un revoie ascenseur incompréhensible ... !

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