Le traditionnel débat entre les deux finalistes de l’élection présidentielle a viré, mercredi 3 mai, à l’échange d’invectives et à la confusion. Mais il apparaît clairement que si Emmanuel Macron n’a pas toujours été dans le respect total des faits, sa rivale, Marine Le Pen, a proféré de nombreuses approximations et des contre-vérités.
Une stratégie qui a semblé délibérée, pour empêcher un débat de fond en forçant M. Macron à répondre à des attaques souvent mensongères, et qui n’était pas sans rappeler celles de Donald Trump durant la campagne américaine. Nous avons vérifié dix-neuf cas.
- Brexit, UE… Des intox sur l’Europe
- SFR, Chantiers de l’Atlantique… Des intox sur l’économie
- Retraites, GPA, fichés S… Des intox sur les thèmes de société
Brexit, UE… Des intox sur l’Europe
- L’économie britannique va-t-elle mieux depuis le vote sur le Brexit ?
L’affirmation de Marine Le Pen sur la bonne santé de l’économie du Royaume-Uni tente de rassurer les Français sur les conséquences d’une éventuelle sortie de l’Union européenne (UE) de la France ; elle est trompeuse. L’économie britannique a certes enregistré une croissance de 2 % du produit intérieur brut (PIB) en 2016. Mais cela n’a rien à voir avec le Brexit. Le référendum a eu lieu en juin 2016 et l’article 50 sur la sortie de l’UE, qui a enclenché les négociations entre Londres et les Européens, n’a été officiellement activé que le 29 mars.
Surtout, les premières conséquences économiques du vote pour sortir de l’Union européenne commencent à se faire sentir, l’inflation affectant les dépenses des Britanniques et pesant sur l’activité.
Au premier trimestre, la croissance britannique a enregistré un net ralentissement. Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,3 %, contre 0,7 % au quatrième trimestre 2016, selon les données du Bureau national des statistiques, publiées vendredi 28 avril.
- La contribution de la France à l’Union européenne, 6 ou 9 milliards d’euros ?
La candidate du Front national fait allusion à une participation française au budget de l’UE s’élevant à 9 milliards d’euros. Mais selon les chiffres du Parlement européen, la contribution nette de Paris au budget de l’UE est de 4,5 milliards d’euros pour l’année 2015. Un autre mode de calcul ajoute à ce chiffre des ressources propres traditionnelles (droits de douane, cotisations sur le sucre, etc.) qui sont directement versées à l’UE, et qui représentaient 1,6 milliard en 2015, selon le projet de loi de finances pour 2017. En suivant ce calcul, on passe donc à 6,1 milliards d’euros, et toujours pas à 9 milliards.
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