Vaucluse : comment faire maigrir nos poubelles de façon durable ?

Producteurs, transformateurs, distribution et consommateurs se sont réunis à La Fruitière de Lourmarin pour réfléchir à la lutte contre le gaspillage alimentaire.

Producteurs, transformateurs, distribution et consommateurs se sont réunis à La Fruitière de Lourmarin pour réfléchir à la lutte contre le gaspillage alimentaire.

Photo J.-L.p.

Cavaillon

10 millions de tonnes de denrées alimentaires partent chaque année à la décharge.Ce gaspillage a un coût économique et écologique exorbitant qui préoccupe l'ADEME

On est foutu, on mange trop. Et depuis quelques années, on jette trop ! 10 millions de tonnes de denrées alimentaires qui partent chaque année en France à la poubelle sans trop de raisons valables. "C'est 3 % de nos émissions de CO2", soulève la direction régionale de l'ADEME, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.

Un problème de riches peut-être, mais aussi un scandale moral dans un monde où la sécurité alimentaire n'est pas garantie pour tout le monde, et une atteinte écologique grave. C'est pourquoi l'ADEME et le syndicat COOP de France ont lancé l'idée d'un forum ouvert, basé sur le principe de l'intelligence collective, qui devrait donner naissance à des pistes de travail pour réduire ce gaspillage. "Forcément non contraignante, l'idée de fond n'est pas de culpabiliser les gens, mais de les accompagner pour faire mieux", enchaîne Raphaël Fattier, chargé de mission à COOP de France.

"La grande distribution a pris conscience du problème et agit" 

Pour cogiter sur la question, rien de mieux que de mettre autour d'une table des représentants des producteurs, des consommateurs, des transformateurs et de la grande distribution. Ces derniers avaient "séché" le forum. "Mais la grande distribution a pris conscience du problème et agit", reconnaît Cécile Chery, chargée de mission à l'ADEME. Du champ à l'assiette pour reprendre un slogan déjà utilisé. Pour cette spécialiste, "il est grand temps de changer de modèle". Comment en effet accepter qu'une pomme sur cinq ne soit pas consommée.

Tout cela à un coût économique évident, estimé par l'état au tiers de l'intérêt de la dette publique. Un coût écologique, pourquoi épuiser des terres si c'est pour jeter ses produits après ? Un coût éthique enfin dans un pays où la précarité est toujours présente.

La commercialisation de fruits et légumes moches 

Cette réflexion de dix-huit mois devrait se terminer en mars prochain, et avec des pistes ouvertes par tous ces acteurs réunis pour mieux manger et surtout manger durable. Des pistes qui viendront s'ajouter à d'autres déjà ouvertes dans les cantines par exemple, ou dans la commercialisation de fruits et légumes dits moches.

Des initiatives semblables ont déjà vu le jour dans les régions Normandie, Nouvelle Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes.