Vol détourné vers Genève : le pirate de l'air était le copilote
VIDÉO - L'homme de 31 ans, arrêté, cherchait l'asile politique. Il a profité que le commandant de bord soit parti aux toilettes pour s'enfermer dans le cockpit et prendre le contrôle de l'avion. Presque 200 passagers ont été évacués sains et saufs.
Il espérait l'asile politique en Suisse. Pour parvenir à ses fins, un Ethiopien de 31 ans a détourné ce matin un avion de la compagnie Ethiopian Airlines, dont il était le copilote, pour le faire atterrir à Genève, à 6h05. L'appareil avait quitté la capitale éthiopienne Addis-Abeba à 0h30 et devait atteindre Rome à 4h40.
Le détournement de l'avion aurait eu lieu alors que l'appareil survolait le Soudan. L'homme, qui a affirmé aux autorités «se sentir menacé» dans son pays, a profité que le commandant de bord soit parti aux toilettes pour s'enfermer dans le cockpit.
L'appareil s'est finalement posé sur le tarmac de l'aéroport de Cointrin, escorté par deux Eurofighter de l'armée de l'air italienne, aux alentours de 6h, rapporte 20min.ch. Toujours selon le média suisse, les 193 passagers, dont 140 sont des ressortissants italiens, ne se sont pas rendus compte que leur vol avait été détourné. Le copilote a tenté de sortir de l'avion par la fenêtre avec une corde, et s'est finalement rendu à la police.
L'opération s'est déroulée «dans le calme»
À 7h25, les passagers ont pu commencer à descendre de l'appareil, un à un, pour rejoindre un bus qui les attendait en bout de piste. Ils ont été pris en charge par le personnel de l'aéroport. Le pirate de l'air n'était pas armé: aucune victime n'est à déplorer. Passagers et membres de l'équipage sont en bonne santé. Selon 20min.ch, «la situation est restée calme dans l'avion durant toute l'opération» d'évacuation.
Un document audio permet d'entendre la discussion qu'a eue le pirate avec la tour de contrôle de Cointrin. L'homme a «simplement exigé que l'avion se pose où il le voulait». Il aurait ensuite lui-même déclenché l'alerte au détournement d'avion, pour permettre au contrôle aérien d'identifier l'avion.
Le pirate sera interrogé par la police et la justice, mais «techniquement, son infraction est une prise d'otages, la peine correspondante pouvant aller jusqu'à vingt ans de privation de liberté», a indiqué le procureur de Genève, Olivier Jornot.
Le ministre éthiopien de l'Information a déclaré être «en contact avec le PDG de la compagnie, pour savoir ce qui n'allait pas chez (le copilote) et ce qu'ils savent de lui». Il a confirmé la nationalité et l'âge du pirate, sans pouvoir en dire davantage, si ce n'est qu'il n'y a pas eu «de menace dirigée contre les passagers, parce que tout s'est passé entre le pilote et le co-pilote».
