Auvergne-Rhône-Alpes ambitionne de rejoindre les grands de l'aéronautique

Auvergne-Rhône-Alpes se donne dix ans pour apparaître sur la carte de l'aéronautique européenne, en aidant le décollage de sa filière, essentiellement composée de petites et moyennes entreprises, a indiqué lundi son président Laurent Wauquiez.

"Je suis convaincu que notre région peut s'imposer au niveau européen pour peu que nous franchissions un cap", a indiqué M. Wauquiez (Les Républicains), intervenant lors des premières assises régionales de l'aéronautique.

Auvergne-Rhône-Alpes abrite actuellement 350 entreprises dans le secteur aéronautique et spatial, employant 30.000 personnes et réalisant 3,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

Ces entreprises sont essentiellement présentes dans les matériaux innovants, dans l'électronique et les systèmes embarqués, ainsi que dans la maintenance.

Même si la région a toujours vécu dans ce domaine "dans l'ombre" de Toulouse et de Paris, "l'objectif pour nous est de figurer dans les dix ans qui viennent parmi les cinq plus grosses régions aéronautiques d'Europe", a ajouté M. Wauquiez.

La région a ainsi dégagé 137 millions d'euros sur l'actuelle mandature - "à 100% financés par les économies réalisées sur ses frais de fonctionnement" - pour aider ses entreprises aéronautiques à décoller.

En apportant des aides à la modernisation et à l'équipement, en les aidant à se projeter à l'international et en facilitant l'innovation. Et surtout en formant les jeunes aux métiers dont la filière a besoin: "c'est là que l'on va mettre le paquet".

Sur le modèle de l'Aérocampus d'Aquitaine, la région va ainsi créer un campus de l'aéronautique sur la base aérienne d'Ambérieu-en-Bugey (un investissement de 5 millions d'euros auxquels s'ajouteront 2,5 millions d'euros annuels de coûts de fonctionnement). La rentrée s'effectuera en juin, avec 300 élèves, avec l'objectif de porter les effectifs à 500 jeunes.

La région va aussi financer à hauteur de 10 millions d'euros un projet de plus de 25 millions d'euros porté par Dassault Aviation pour industrialiser la fabrication additive pour l'aéronautique.

Le projet Aeroprint, pour lequel la région était en concurrence avec l'Ile-de-France, sera piloté depuis le site d'Argonay (Haute-Savoie) de l'avionneur.

"C'est un fil rouge de notre action dans le domaine économique. Nous voulons absolument être leader en impression 3D", a expliqué M. Wauquiez. "C'est un tournant que nous n'avons pas le droit de louper".

Ce dernier a par ailleurs indiqué que la région était prête à financer des stages d'un an dans les PME de la région pour les étudiants des grandes écoles pour les convaincre que ces entreprises offrent aussi de très belles opportunités de carrière.