Rigney - Agriculture Rigney : l’installation à 2.000 cochons inquiète

Les opposants à un projet de construction d’une porcherie XL organisent une réunion ce soir à Rigney. Les édiles s’y sont déjà opposés. Le futur exploitant ne veut pas aller « contre la population ».
Textes Éric BARBIER - 05 déc. 2018 à 05:03 - Temps de lecture :
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Une ferme bien réelle de 1000 vaches dans la Somme. Un projet avorté de plate-forme de transit de 4000 bovins à l’international à Digoin. Ces nombres impressionnent.

Et 2000 cochons en pension à Rigney ? Il ne s’agit pour l’heure que d’un projet d’installation d’un élevage. Soumis à enquête publique. Pour laquelle des doléances peuvent être formulées jusqu’au 17 décembre. Mais il génère interrogations et inquiétudes. Par son ampleur. Qui n’a rien d’exceptionnelle.

Cet élevage « conduit en bande, selon la technique du tout-plein tout-vide qui consiste à peupler un local en une fois et à le vider de même » se substituerait à la porcherie existante. Vieillissante. En multipliant quasiment par trois la population actuelle de cochons. De 750 à 2000. Ce projet, dont l’investissement dépasse le million d’euros, a été déposé en bonne et due forme par le porteur, la Sica Porcs Pierrefontaine, adossée à Franche-Comté élevage. Conformités, prévention des accidents et pollutions, émissions dans l’eau, dans l’air et dans les sols, etc. tout est détaillé dans un document de 44 pages.

Que Martine Daoudal a lu dans les moindres détails. Cette habitante de Rigney « a relevé plusieurs anomalies » dont elle souhaite faire état lors de la réunion qui se tient, entre autres à son initiative, ce soir dans la salle de convivialité de la commune.

Le point qui la choque en premier lieu, c’est « la sous-estimation des volumes de rejet en eaux usées. Il n’y aura pas de nouvelles cuves pour le lisier, celles actuellement en place sont-elles encore hermétiques ? ». Les odeurs, la proximité de sources et de captages, la consommation d’eau potable supplémentaire inquiètent aussi fortement les opposants qui tiennent, ce soir, à se « mettre d’accord sur les doléances à formuler dans le cadre de l’enquête publique ».

Des édiles seront peut-être dans l’assistance. Eux se sont déjà prononcés à l’unanimité contre cette porcherie XL. « Nous n’avons pas délivré le permis de construire », complète le maire Claude Rossé. « Le surpresseur d’eau qui alimente l’actuelle porcherie ne sera plus suffisant. Sans parler des effluents et de l’épandage du lisier. La carte est publique. Il y a d’énormes questions sur les parcelles dédiées. Notamment celles proches du ruisseau de la Chazelle qui se jette dans les étangs ». 22 communes sont concernées par ce plan d’épandage.

Ce à quoi, l’étude réalisée par Interporc Franche-Comté répond « qu’aucun rejet d’eaux résiduaires n’est réalisé dans le milieu naturel et que le respect du plan et des prescriptions relatives aux épandages permet de prévenir à la détérioration de la qualité des eaux ». Sachant que « les zones de captage destinées à l’alimentation humaine ont été prises en compte ». À chacun, à la lecture de ces différents éléments, de se faire un avis…