Mieux comprendre les chiffres du pouvoir d'achat

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Il y a parfois un décalage entre l’évolution du pouvoir d’achat recensée par les statistiques et celle perçue par les consommateurs. Pourquoi ?

La perception du pouvoir d'achat par les consommateurs

  • Parce que les indices de prix sont calculés à qualité constante. Or pour beaucoup de produits que nous achetons, les prix ne baissent pas d’une année sur l’autre mais ils sont de meilleure qualité ou rendent plus de services. Il en est ainsi par exemple des téléphones mobiles, de la télé ou des voitures. Pour prendre en compte cet effet qualité, les statisticiens font comme si le prix baissait à qualité constante. Ceci a pour effet de minorer l’indice des prix d’environ 0,5 % ;
  • Un effet psychologique : on ressent toujours plus fortement les prix qui montent que ceux qui baissent surtout s’il s’agit de prix de biens que l’on achète fréquemment comme les produits alimentaires ou qui sont particulièrement sensibles comme le prix de l’essence, de l’électricité, du gaz ou des loyers ;
  • Certaines dépenses n’entrent pas dans l’indice et pourtant elles peuvent peser sur le pouvoir d’achat. C’est le cas des intérêts et des remboursements d’emprunts. D’un côté les taux d’intérêt de nombreux types d’emprunts sont bas depuis plusieurs années et remontent peu, mais l’endettement des Français et, en moyenne, le poids des charges financières dans le revenu, augmentent. Le pouvoir d’achat du revenu disponible, une fois ces charges payées, est plus bas. Mais avant d’influer négativement sur le pouvoir d’achat, ces mêmes emprunts ont permis de l’augmenter, notamment en permettant d’acheter des biens de consommation durables ou un logement ;
  • L’indice des prix à la consommation reflète un panier de biens et services représentatif de la structure moyenne de consommation de l’ensemble des ménages. Mais celle-ci varie sensiblement d’un ménage à l’autre, en fonction de la composition des niveaux de revenu. Par exemple les loyers ne pèsent que 6 % dans le panier de l’Insee. On comptabilise les seuls loyers des locataires qui représentent moins de la moitié des ménages et on ne compte rien pour les propriétaires. Or, la part du loyer pour les locataires représente plutôt de 15 à 20 % de leur revenu ;
  • Une part croissante des dépenses est contrainte en raison d’engagements contractuels (logement, énergie, services de téléphonie, assurances, services financiers, charges de remboursement d’emprunts...) ;
  • Le passage à l’euro a fait perdre des références simples sur les prix et sur l’échelle des prix des différents produits et services, et ces repères prennent du temps à se reconstituer.

 

Les limites des moyennes statistiques

  • L’évolution de la situation familiale : la naissance d’un enfant, la séparation, le départ des enfants de la maison modifient brutalement le revenu par tête, à la baisse ou à la hausse ;
  • La très grande variabilité, d’une année à l’autre, du revenu pour un nombre important de personnes. Selon le CERC, environ 35 % des salariés voient leur salaire individuel baisser principalement en raison de la variation de leur durée de travail ou du chômage. Mais aussi en raison d’un départ en retraite, la plupart de ces nouveaux retraités connaissant une baisse de revenu.

 

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La finance pour tous