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Budget 2019 : 3,8 milliards d'économies encore attendues sur les dépenses de santé

Les efforts pour contenir les dépenses d'assurance-maladie à 200 milliards d'euros en 2019 pèseront moins sur l'hôpital que sur les soins de ville.

La logique de la tarification hospitalière va être revue.
La logique de la tarification hospitalière va être revue. (Shutterstock)

Par Solveig Godeluck

Publié le 24 sept. 2018 à 17:14Mis à jour le 28 sept. 2018 à 11:23

Quatre cents millions d'euros en plus : c'est l'effet du tout récent plan santé sur le budget de l'assurance-maladie en 2019. Pour investir dans les hôpitaux et accompagner la structuration des professions de santé exerçant en ville, Emmanuel Macron a en effet décidé la semaine dernière de rehausser l'objectif national de dépenses (Ondam) de 0,2 point, à +2,5 %. Au total, les remboursements pourront augmenter de 4,9 milliards d'euros l'an prochain, pour atteindre le seuil symbolique de 200 milliards d'euros.

Néanmoins, de nouveaux efforts sont programmés. Selon le Haut Conseil des finances publiques, la consommation de soins progresserait de +4,5 % en 2019, comme en 2018, si rien n'était fait pour freiner la dynamique de l'offre et de la demande de soins. C'est la conséquence, notamment, des revalorisations des médecins et autres professionnels de santé libéraux et de l'accord sur les carrières hospitalières, décidés à la fin du quinquennat précédent.

Il faudra donc économiser 3,8 milliards d'euros par rapport à ce tendanciel. Un effort à peine moins important que les années précédentes, après 3,4 milliards d'économies en 2016, 4,05 milliards en 2017 et 4,2 milliards en 2018.

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A la rescousse

La principale nouveauté de ce plan d'économies est qu'il pèsera moins sur les hôpitaux que sur les soins de ville, selon nos informations. En 2018, c'était le contraire (si l'on exclut l'impact du relèvement du forfait hospitalier). De plus, ces dernières années, les établissements ont été systématiquement appelés à la rescousse en cours d'exercice pour boucler les comptes de l'assurance-maladie. Alors que l'on ne parvenait pas à contenir le coût des indemnités journalières ou des transports médicaux grevant le poste « soins de ville », des centaines de millions d'euros de crédits hospitaliers ont permis de combler le trou.

Le fardeau des hôpitaux devrait s'alléger via la fixation des tarifs hospitaliers, qui a lieu chaque année début mars. La Fédération hospitalière de France (FHF) réclame la fin de la logique actuelle de la régulation, qui veut que l'on compense par anticipation la hausse attendue de l'activité par des baisses de prix. Elle s'est traduite par la multiplication des actes inutiles et par près de 1 milliard de déficit pour les hôpitaux en 2017. Pour changer de logique, le gouvernement compte sur la reconversion d'une partie des financements : au lieu d'être indexés sur les volumes d'activité, ils seront forfaitaires.

Un accès amélioré à la CMU complémentaire

Dans un peu plus d'un an, en novembre 2019, les personnes qui ont droit aujourd'hui à l'aide à la complémentaire santé (ACS) auront accès à la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C). L'objectif est de rationaliser l'accès à ce filet de sécurité en santé, qui ne fonctionne toujours pas très bien malgré la réforme de 2015, avec un taux de non-recours de 65 % (contre 30 % pour la CMU-C). Contrairement aux allocataires actuels de la couverture universelle, les nouveaux venus, qui ont des revenus jusqu'à 35 % supérieurs au plafond de ressources CMU-C, devront contribuer financièrement, pour moins de 30 euros par mois, un montant similaire à certains contrats ACS. En changeant de contrat, les handicapés bénéficieront ainsi d'une prise en charge intégrale de leur fauteuil roulant.

Solveig Godeluck

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