Soupçon d'attaque à l'arme chimique à Idlib : la France annonce avoir "un indice"

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La rédaction de France-Soir
Publié le 29 mai 2019 - 13:43
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Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, le samedi 6 avril 2019 à la réunion des ministres des affaires étrangères du G7 de Dinard, où il a appelé le Japon à respecter les dro
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Jean-Yves Le Drian a fait savoir que la France disposait d'un "indice" sur l'emploi d'armes chimique à Idlib.
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Une "attaque" au chlore pourrait avoir été menée le 19 mai à Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, par le régime de Bachar al-Assad. Jean-Yves Le Drian a fait savoir que la France disposait d'un "indice" sur l'emploi de ces armes prohibés.

 

Le régime de Damas s'est lancé début mai à l'assaut d'Idlib, la dernière province qui échappe encore à son contrôle dans l'ouest de la Syrie, avec son allié russe. Pour appuyer l'offensive terrestre, les forces aériennes syriennes et russes mènent une politique de bombardement intense qui vise sans distinction des objectifs militaires et cibles civils, provoquant de nombreux morts et des déplacements de populations au sein même de la province pour échapper aux frappes.

Le 22 mai dernier les Etats-Unis ont fait état d'"indications" selon lesquelles le régime de Bachar al-Assad aurait mené une "attaque" au chlore trois jours plus tôt dans le nord-ouest de la Syrie. La diplomatie américaine a menacé Damas de représailles si l'utilisation d'armes chimiques était avérée.

Mardi, c'est Jean-Yves Le Drian qui s'est saisi du sujet devant l'Assemblée nationale. Le ministre des Affaires étrangères a fait savoir que la France disposait d'un "indice" sur l'emploi de ces armes prohibés dans une zone d'Idlib sous contrôle du groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham, qui domine militairement l'enclave rebelle. Le ministre a ensuite précisé qu'il n'y avait "pour l'instant pas de vérification".

"Nous sommes prudents parce que nous considérons que l'usage de l'arme chimique doit être avéré et doit être létal pour que nous puissions à ce moment-là réagir", a souligné Jean-Yves Le Drian, en rappelant que le président français Emmanuel Macron avait fait de son emploi une ligne rouge, comme Donald Trump pour les Etats-Unis. C’est dans cet esprit que les deux pays avaient lancé en avril 2018 une série de frappes aériennes contre des installations militaires du régime de Bachar al-Assad en représailles un bombardement à l'arme chimique de l'armée syrienne lors de l'offensive contre la Ghouta orientale.  

Lire aussi - Syrie: frappes contre un aéroport militaire après une attaque chimique présumée

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) avait affirmé de son côté, au sujet de l'attque présumée du 19 mai, ne pas détenir de "preuves" suffisantes d'une telle attaque chimique. Selon son directeur, seuls les djihadistes étaient présents dans le secteur de l'attaque présumée, rendant presque impossible une confirmation objective de l'incident. C'est d'ailleurs l'agence de propagande Ebaa News d'Hayat Tahrir al-Cham qui avait fait état de cette attaque en premier lieu.

Depuis le début des combats au sol à Idlib début mai, plus d'une centaine de civils ont été tués dans des bombardements du régime. Une dizaines d'hôpitaux, des marchés et des écoles ont également été touchés par des frappes de l'aviation syrienne et de celle de son allié russe.

Mardi, quatre frappes aériennes ciblant des villes et des villages de la campagne de Idlib, dans le sud-ouest de la province, ont tué 13 personnes, dont sept enfants, et en ont blessé au moins 51 autres, selon les Casques blancs, la défense civile syrienne.

Voir:

Bataille d'Idlib: le régime de Damas à l'assaut de la province rebelle

En Syrie, les oliveraies comme refuge pour les déplacés d'Idlib

Syrie: 10 civils tués dans des raids aériens russes à Idleb

 

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