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Vie de bureau

Les jeunes veulent un travail qui ait du sens, quitte à être moins bien payés

Pour de nombreux jeunes, le travail reste une valeur "centrale" pour laquelle ils s'engagent volontiers. Mais à travers les causes qu'ils défendent et qui donnent du sens à leur vie. Quitte à être moins bien payés.

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Incivilités au travail

Non, les générations Y (nées entre 1980 et 2000) et Z (nées depuis 2000) ne sont pas des "compétiteurs" délaissant le travail 

Caiaimage/Rex Features

Environnement, alimentation, social...: pour nombre de jeunes, le travail reste une valeur "centrale" pour laquelle ils s'engagent volontiers mais à travers les causes qu'ils défendent et qui donnent du sens à leur vie, quitte à être moins bien payés, selon les travaux de chercheurs réunis jeudi à Paris.

"L'idée de déperdition de la valeur travail chez les jeunes est loin d'être vérifiée c'est même plutôt l'inverse: le travail occupe une place très importante dans leur vie", a expliqué Julie Bene, chargée d'étude et de recherche à l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (Injep), qui participait à ces Entretiens de l'Ires (Institut de recherches économiques et sociales), consacrés à l'engagement des jeunes au travail.

Mme Bene a dénoncé les "clichés" qui voudraient faire passer les générations Y (nées entre 1980 et 2000) et Z (nées depuis 2000) pour des "compétiteurs" délaissant le travail et "pas fidèles à l'entreprise". Elle a souligné la "diversité" de leurs profils et des regards qu'ils portent sur le travail. Lorsqu'ils parviennent à en trouver car 20,8% de la population active jeune française (15-24 ans) est au chômage, selon les données de l'OCDE.

Son analyse s'appuie sur une étude réalisée par le Cereq (centre d'études et de recherche sur les qualifications) en 2016, qui interrogeait des jeunes ayant terminé leur formation initiale en 2013 sur le point de vue qu'ils portaient sur leur travail trois ans après être entrés dans la vie active.

"Production engagée"

Et de plus en plus d'entre eux optent pour un travail "militant", un terme qu'ils "récusent" en raison de leur "méfiance" à l'égard des institutions politiques traditionnelles mais qui "leur permet de gagner leur vie tout en défendant une cause qui leur est chère", a expliqué Diane Rodet, maîtresse de conférence à l'université Lumière Lyon 2.

Ils "recherchent dès le début de leur vie professionnelle un travail qui a du sens" ou le trouvent "après une première expérience professionnelle décevante".

Alimentation, écologie, réduction des inégalités économiques et sociales...: Mme Rodet les appelle les "travailleuses et travailleurs de la production engagée". Elle les qualifie de "jeunes" non en raison de leur tranche d'âge mais de leur statut social: en début de vie professionnelle alors qu'ils n'ont pas encore d'enfant. Elle les situe néanmoins au-dessous de 35 ans.

Il s'agit majoritairement de femmes, diplômées pour qui mieux vaut un travail "qui leur permet d'articuler convictions et rémunération", quitte à être moins payées, explique encore la chercheuse.

La sécurité de l'emploi reste une "priorité"

Ces jeunes travailleurs engagés sont souvent salariés ou employés sous différents statuts dans l'économie sociale et solidaire, un univers mal délimité comprenant des formes d'organisations très diverses (associations, coopératives, mutuelles mais aussi entreprises lucratives) qui représenterait "plus de 10% des emplois", selon la chercheuse.

Ces organisations passent aussi par internet comme le système des "ruches" qui permettent aux consommateurs et producteurs de se rencontrer en contournant les grandes surfaces pour acheter des produits alimentaires.

Quel que soit l'emploi, ils "ont intégré que leur vie professionnelle ne sera pas linéaire" même si la sécurité de l'emploi reste une "priorité" pour 42% d'entre eux. "Ils semblent avoir intériorisé la précarisation de l'emploi salarié et la montée en puissance des formes atypiques d'emploi. L'emploi stable est perçu comme une denrée rare et d'autant plus désirable", selon Mme Bene.

(avec AFP)

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