S'il y a bien un domaine qui ne sera jamais démodé dans le monde du travail c'est bien le recrutement. D'un côté les entreprises cherchent constamment de nouveaux talents pour renforcer leurs équipes. De l'autre, les candidats peaufinent leurs candidatures pour rejoindre les structures qu'ils veulent rejoindre. Lors d'un telle situation, les diplômes ou les compétences ne cessent de revenir au centre des débats. Pourtant, évaluer une personne sur son seul savoir-faire est facilement qualifiable de réducteur. Et si finalement, la clé d'un bon recrutement ne se trouvait pas dans l'expérience des candidats mais dans leurs personnalités ?
La personnalité, qu'est-ce que c'est en recrutement ?
Avant d'aller plus loin, il est indispensable de revenir sur le sujet même de la personnalité. En recrutement, il ne s'agit pas de se mettre dans une case mais bien d'observer des éléments objectifs, qui font de nous des personnes uniques, à savoir :
· Comportements : comment nous agissons dans une situation précise
· Motivation : pourquoi nous allons agir
· Aptitudes : avec quoi nous allons agir
· Intelligence émotionnelle : en quoi nos émotions impactent nos décisions et actions
Les savoir-faire viennent avec le temps, pas le savoir-être
Certains n'hésitent pas à pointer la personnalité comme étant un facteur discriminant lors d'un processus de recrutement. Et c'est le cas. Tout comme imposer un niveau de diplôme ou un nombre d'années d'expérience minimum. La seule différence c'est que des savoir-faire recherchés lors d'un recrutement peuvent s'apprendre avec le temps. N'est-ce pas "en forgeant que l'on devient forgeron"? Alors que si l'on ne désire pas le devenir, ou que l'équipe autour de nous ne nous correspond pas, le temps n'aura aucun impact. On ne peut pas demander à quelqu'un de changer en fonction de l'environnement professionnel qui l'entoure, c'est le forcer à aller contre sa personnalité et cela ne fonctionnera pas sur le long terme.
On embauche sur des compétences, on licencie sur des problèmes de comportement
Aujourd'hui, il est impératif de ne pas limiter chaque candidat à son CV. Chacun est unique, toutes les candidatures présentent des qualités comme des défauts. Par contre, l'élément qui peut faire une réelle différence c'est notre personnalité. Aujourd'hui, on embauche (à tort) sur des compétences techniques et on licencie pour des problèmes de comportement. Par exemple, nous aurons beau avoir Bac+8, nos diplômes ne seront d'aucune utilité si notre personnalité ne correspond en rien avec le reste de l'équipe. Prenons l'exemple de l'intelligence émotionnelle, cette capacité à trouver un équilibre entre émotions et réflexion. Et bien, une recrue aura beau avoir tous les diplômes qu'elle peut, si en cas d'une pression accrue, elle est incapable de prendre des décisions rationnelles, l'entreprise se doit de l'anticiper. Et ce n'est qu'un exemple parmi (beaucoup) d'autres.
Un recrutement raté est une opération coûteuse pour l'entreprise...
Il y a quelques semaines, un site d'actualité en ressources humaines publiait une infographie consacrée aux coûts d'un recrutement raté. Et ces derniers font plus que réfléchir puisqu'ils oscillent entre 20 et 200.000€. Mais pour une entreprise, il ne s'agit pas que d'argent, mais aussi de temps, dépensé à former la nouvelle recrue. Sans compter celui qui sera nécessaire pour remettre en place un nouveau processus d'embauche. Mal géré, le recrutement peut rapidement être une spirale infernale pour une entreprise.
...et douloureuse pour le candidat
Quant au candidat qui se voit contraint de quitter l'entreprise suite à un recrutement raté, la nouvelle est encore plus difficile. Professionnellement, cela implique de se remettre dans une recherche d'emploi. Personnellement, cela peut facilement être vécu comme un échec. Alors qu'une entreprise n'aura aucun mal à recevoir de nouveaux CV pour trouver un remplaçant.
Alors concrètement, comment fait-on ?
Aujourd'hui pour s'épanouir pleinement en entreprise, il est important de ne pas limiter sa vision à un poste mais à tout un environnement de travail. Surtout, il faut se poser les bonnes questions :
- Mon comportement est-il compatible avec le reste de l'équipe ?Mes valeurs correspondent-elles à celles de l'entreprise ?Suis-je réellement motivé par les missions qui vont m'être confiées ?Ai-je les capacités suffisantes pour être épanoui et performant sur mon futur poste ?
Forcément, nous n'avons pas toutes les réponses quand nous postulons à des offres d'emploi. C'est au moment de l'entretien que tout va se jouer. Si le recruteur s'intéresse à votre personnalité, c'est que la cohésion et le bien-être de l'équipe, et donc l'humain, a de l'importance pour lui. Les mauvais réflexes font que nous essayions de "bien" paraître lors d'une rencontre avec un employeur. Sauf que nous offrons une vision tronquée de la personne que nous sommes. Malgré le stress et l'appréhension, il faut être dans le "vrai" et ne pas trop en faire. Une entreprise qui recrute correctement est en quête de personnalités pour renforcer ses équipes. Alors, il ne faut jamais réfuter nos différences, ce sont des forces à valoriser. Constamment.
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