CHU de Montpellier : la morgue est pleine, des cadavres dans un camion frigorifique

Un camion frigorifique loué à la société Petit Forestier, stationne 24h sur 24 devant l'entrée de la morgue du CHU Lapeyronie, à Montpellier, avec des cadavres à l'intérieur

Camion frigorifique garé devant la morgue au CHU de Montpellier.
Camion frigorifique garé devant la morgue au CHU de Montpellier. (©JMA. Métropolitain)
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INFO MÉTROPOLITAIN. Les soixante casiers de la morgue du Département de médecine légale au CHU Lapeyronie, à Montpellier, sont occupés en raison d’un afflux de cadavres de l’ex-région Languedoc-Roussillon, à cause des épisodes de fortes chaleurs, notamment, mais pas que : il y a eu des noyades, des affaires criminelles et des accidents de la circulation.

Circulaire européenne oblige, les médecins dressent régulièrement un obstacle médico-légal après des accidents de la route et les victimes sont autopsiées quasi-systématiquement, à la requête des procureurs de la République de la région. Ce fut le cas récemment encore après le décès d’un motard à Saint-Pargoire. Actuellement, les corps en attente d’autopsie sont conservés dans un camion frigorifique loué à la société Petit Forestier.

Le camion frigorifique Petit Forestier devant la morgue du CHU de Montpellier, 24h sur 24.
Le camion frigorifique Petit Forestier devant la morgue du CHU de Montpellier, 24h sur 24. (©JMA. Métropolitain)

Délais raccourcis

À cause de cet afflux de corps à autopsier, les délais pour pratiquer les examens médico-légaux s’étaient rallongés ces dernières semaines, jusqu’à quinze jours, ce qui était insupportable pour les familles. Ils sont raccourcis désormais, grâce à la location de ce camion frigorifique.

Ce camion ne passe pas inaperçu depuis une dizaine de jours, sur le parking de l’Institut médico-légal, au CHU Lapeyronie.

« Une crise estivale »

« Nous traversons une crise estivale, presque identique chaque année, vu l’explosion démographique qui est enregistrée dans la région, en juillet en août, plus tôt cet été, avec la canicule de fin juin. L’été dernier, nous avions déjà appliqué de telles mesures. Nous avons des corps qui arrivent tous les jours de l’Hérault, de l’Aude, des Pyrénées-Orientales. Face à cette situation, nous avons pris des mesures urgentes et nous avons réussi à ramener le délai d’autopsies à 4-5 jours, en utilisant un camion frigo en urgence, comme la loi sur la Santé le permet et en attendant de trouver une solution, à savoir la création d’autres casiers à la morgue, ce qui est prévu », confirme ce lundi à Métropolitain, le Professeur Eric Baccino, chef du Département de médecine légale du CHU de Montpellier, qui compte une quinzaine de légistes.

La position du CHU de Montpellier

Sollicitée par Métropolitain, la direction générale du CHU de Montpellier donne sa position : « Le CHU de Montpellier dispose d’un institut médico-légal qui compte actuellement 60 places accueillant les patients décédés au CHU et les corps nécessitant une prise en charge médico-légale, les autopsies. Pour répondre à l’évolution des besoins de la population, la capacité de la morgue a été agrandie de 12 places en 2010, puis de 18 places en 2015.

Face à un afflux exceptionnel de corps nécessitant une analyse médico-légale ces derniers jours, le CHU a recours à une chambre froide mobile, pour continuer à assurer sa mission de service public dans des conditions d’hygiènes et de sécurité optimale, tout en respectant les délais de prises en charge de rigueur pour ce type de missions.

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Cette situation demeure exceptionnelle. Elle n’a aucun impact sur l’accueil des familles et les conditions de présentation des corps, qui respectent toujours les principes d’intimité et d’accompagnement indispensables dans ces moments difficiles pour tout proche d’une personne décédée ».

Le Professeur Eric Baccino
Le Professeur Eric Baccino (©Métropolitain)

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