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Le bilan mitigé de Pierre Moscovici à Bercy

M. Moscovici a parfois vécu douloureusement de voir ses ministres des étages inférieurs l'éclipser sur la scène médiatique.

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Publié le 02 avril 2014 à 17h11, modifié le 03 avril 2014 à 08h51

Temps de Lecture 2 min.

Pierre Moscovici, à l'Elysée, le 19 février.

Pendant la campagne présidentielle de François Hollande, Pierre Moscovici occupait la fonction stratégique de directeur de campagne du candidat socialiste, qu'il avait rallié après que son favori, Dominique Strauss-Kahn, se fut discrédité dans une chambre d'hôtel new-yorkaise. Il hérite alors, après la victoire de M. Hollande, du prestigieux poste de ministre de l'économie et des finances qu'il revendiquait.

Sous sa tutelle, pas moins de six ministres se répartissent les portefeuilles du budget, du commerce extérieur, du redressement productif, de l'économie sociale et solidaire, de l'artisanat et du commerce, et de l'économie numérique. Une véritable armada dont la cohésion va être rudement mise à l'épreuve sans que lui-même semble profondément s'investir dans les rouages de la machine. A tel point que Laurent Fabius, titulaire du Quai d'Orsay mais qui a antérieurement occupé la fonction, en viendra à déclarer qu'« il faut un patron à Bercy ».

LA BOMBE CAHUZAC

Pierre Moscovici n'en a cure. Sa « focale », comme il aime à le dire, c'est l'Europe, les sommets internationaux, les grands rendez-vous, à la mesure de sa vision politique, qu'il juge inestimable et injustement mésestimée. La flamboyance de Jérôme Cahuzac au budget, la rhétorique d'Arnaud Montebourg au redressement productif l'exaspèrent. Il vit douloureusement de voir ses ministres des étages inférieurs l'éclipser sur la scène médiatique mais il se garde bien de s'y frotter. Et la bombe Cahuzac explose sans qu'il ait su la désamorcer.

A l'arrivée au budget d'un nouveau ministre délégué, Bernard Cazeneuve, il tente d'affirmer son autorité mais la rigueur et l'acharnement au travail de ce dernier lui valent d'avoir l'oreille et la confiance du chef de l'Etat. En plein été 2013, alors que M. Cazeneuve met la dernière main au budget 2014, M. Moscovici accorde un entretien à un quotidien corse et jette un pavé dans la mare en répercutant l'idée d'un « ras-le-bol fiscal » tout en prédisant une croissance étale, voire négative à la fin de l'année. De retour à Paris, il doit se livrer à une gymnastique lexicale pour justifier ses propos.

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QUELQUES SUCCÈS

Pendant la période de discussion budgétaire, il laisse son ministre du budget monter au front. Ses absences accréditent progressivement l'idée, y compris chez les parlementaires de la majorité, qu'il est « déjà ailleurs », qu'il se voit un avenir européen. A l'automne 2013, il se heurte au premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui, dans la foulée de l'annonce d'une remise à plat de la fiscalité, a voulu exfiltrer Ramon Fernandez, nommé par Nicolas Sarkozy, de la direction du Trésor.

En dépit de ses efforts, couronnés de quelques succès comme l'accord européen sur l'union bancaire, Pierre Moscovici n'a pas réussi à s'allier les faveurs de la majorité ni à imprimer sa marque dans l'opinion publique, qui a surtout retenu les aventures sur Twitter de sa compagne, Marie-Charline, et de son chat, Hamlet. Il voulait être ; il n'a pas su paraître. 

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