Des solutions pour la planète. C’est une ville dans la ville, et un laboratoire de la transition écologique : l’université catholique de Lille et ses 32 000 étudiants se sont lancés depuis 2013 dans un programme de transition énergétique et sociétale à grande échelle, intitulé Live Tree (« Lille Vauban Esquermes en transition énergétique, écologique et économique »).
Sur ce campus lillois créé en 1875 et étalé sur dix hectares, le défi est d’optimiser l’autoconsommation énergétique à partir de l’existant, et notamment de bâtiments vieillissants, en utilisant les réseaux actuels et en s’appuyant sur le numérique.
Parmi les dernières innovations, la « Catho », comme on la surnomme, a installé 1 300 mètres carrés de panneaux photovoltaïques d’une puissance de 200 kilowatts crête (kWc) sur les toits de son îlot historique raccordés à un système de stockage d’énergie pour réduire les émissions de CO2.
L’énergie solaire est entreposée grâce à deux convertisseurs et à vingt-cinq packs de batteries neuves d’une capacité de 10 kilowattheures (kWh), chacun installé dans trois armoires placées au sous-sol du « Rizomm », un bâtiment rénové peu énergivore, autoproducteur et autoconsommateur d’électricité, devenu une vitrine de la transition énergétique. Le dispositif de stockage a été mis en place par Eaton, une société américaine spécialisée dans la gestion de l’énergie.
« On autoconsomme 98 % de notre propre énergie sans stockage et 100 % avec le stockage, précise Benoît Robyns, vice-président de la transition énergétique et sociétale de l’Université catholique de Lille. Ce système permet d’accroître la part d’électricité verte et de réduire son coût en la stockant quand elle n’est pas utilisée et donc moins chère, à savoir la nuit. »
Le système mis en place par Eaton redistribue l’énergie lors des pics de consommation ou lors d’une recharge de véhicule électrique sur l’une des vingt-quatre bornes du site lillois.
« Préfigurer la ville de demain »
L’objectif affiché de l’université catholique de Lille est de devenir un campus zéro carbone d’ici à 2035, et d’ici à 2021 pour l’ensemble des bâtiments historiques situés autour du Rizomm. « Fondée en 1875, la Catho est une vieille dame qui télécharge ses factures sur smartphone, s’amuse Yohan Rogez, ingénieur de formation chargé du programme Live Tree depuis 2015. On tente ici de préfigurer ce que pourrait être la ville de demain. »
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