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Les dénaturalisés de Vichy (1940-1944)

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LES DÉNATURALISÉS DE VICHY

1940 - 1944

Bernard Laguerre

« Et puis une tristesse avait envahi Saltiel parce que la France ne faisait pas asse% d'enfants et qu'elle naturalisait trop de gens n'ayant pas lu Racine et Corneille ».

Albert Cohen, Mangeclous

« Etre français, cela se mérite », scandaient récemment les intellectuels du Club de l'Horloge, notamment lors des auditions de la Commission de la nationalité. C'est, mot pour mot, un slogan des années 1930, repris par Raphaël Ali- bert, premier ministre de la « Justice » de Vichy, justifiant en juillet 1940 la seule loi qui ait jamais établi des critères pour retirer la nationalité française à des naturalisés. Une loi oubliée, inscrite dans la logique d'exclusion de la Révolution nationale et dont les difficultés d'application ne sont pas sans rappeler certains débats malheureusement très contemporains.

Durant les années 1930, une partie de la droite française développe à l'égard des étrangers un discours apeuré et haineux1. Reçu avec bienveillance dans d'assez larges couches de l'opinion, ce

discours n'exerce cependant qu'une influence restreinte sur le législateur : en dépit du vote de mesures réglementant la main-d'œuvre immigrée2, la France demeure jusqu'à la guerre un pays d'accueil au sein duquel les étrangers bénéficient, par le biais notamment de la loi du 10 août 1927 sur la nationalité, de réelles possibilités d'intégration.

La défaite de juin 1940 bouleverse cette situation en permettant à la droite extrême d'accéder au pouvoir. Dans les mois qui suivent l'installation du nouveau régime, la France se dote d'une législation raciste et xénophobe sans précédent dans l'histoire du pays. L'une des premières pierres de cette nouvelle législation est constituée par la loi du 22 juillet 1940 qui prévoit la révision systématique de toutes les naturalisations accordées depuis 1927. Mise en œuvre à partir de l'automne 1940, cette loi sera appliquée jusqu'au mois de juin 1944. Dans l'intervalle, ce sont plus de 15 000 personnes

1. Cf. Ralph Schor, U opinion française et les étrangers, 1919- 1939, Paris, Publications de la Sorbonne, 1985, 761 p.

2. Cf. Pierre Guillaume, « Du bon usage des immigrés en temps de crise et de guerre, 1932-1940», Vingtième siècle. Revue d'histoire, 7, juillet 1985, p. 117-125.

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