Bugs à répétition sur le site pour demander un référendum contre la privatisation d'Aéroports de Paris

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Bugs à répétition sur le site pour demander un référendum contre la privatisation d'Aéroports de Paris

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Les initiateurs du référendum initiative partagée ont 9 mois pour recueillir les 4,7 millions de signatures nécessaires à son organisation.
Les initiateurs du référendum initiative partagée ont 9 mois pour recueillir les 4,7 millions de signatures nécessaires à son organisation.
- Capture d'écran / Interieur.gouv.fr

Messages d'erreur, demandes confuses, ergonomie douteuse... Le site du référendum d'initiative partagée (RIP) sur la privatisation d'Aéroports de Paris rend fou les signataires.

Depuis ce jeudi, les signatures sont ouvertes pour le référendum d'initiative partagée (RIP) contre la privatisation d'Aéroports de Paris. Mais sur les réseaux sociaux, les signataires se plaignent de bugs sur le site, et certains en viennent même à penser qu'il a été conçu pour compliquer les signatures. De son côté, le ministère de l'Intérieur, en charge du site, assure que ces difficultés sont liées à des problèmes techniques.

Adoptée par la majorité dans son projet de loi pour la croissance et la transformation des entreprises (Pacte) en avril dernier, la privatisation du groupe aéroportuaire est très controversée. 250 députés et sénateurs (de LFI à LR, avec le soutien du RN) ont alors enclenché la procédure de RIP, initiée par les chefs de file PS du Sénat et de l’Assemblée.

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Le compte à rebours a commencé : les parlementaires à l'initiative du RIP ont 9 mois pour recueillir 4,7 millions de signatures, soit au moins 10 % du corps électoral, pour porter la proposition de loi visant à affirmer le caractère de service public national de l'exploitation des aérodromes de Paris.

Une procédure confuse

Sur le site, on pourrait croire qu'il suffit d'un clic, mais la procédure est bien plus complexe... Après avoir coché la case soutien, il faut remplir plusieurs formulaires. Dès les premières étapes, c'est la confusion. Rien que pour écrire ses nom et prénom, il y a des règles strictes à respecter.Majuscules et minuscules, accents, cédilles ou tirets...Le prénom doit correspondre très exactement à celui inscrit sur la carte d'identité. Une indication piégeuse pour Grégoire Orain, journaliste à l'Express, qui s'en plaint sur Twitter.

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Concernant les femmes signataires, les règles changent. Cette autre internaute s'est aperçue qu'il faut inscrire le nom de jeune fille.

Beaucoup se retrouvent bloqués à cause d'un espace oublié en fin de mot.

Autre obstacle : l'inscription de la commune de vote. Cet élu de Bry-sur-Marne, par exemple, ne dépassera pas l'étape du premier formulaire. Alors qu'il vote depuis toujours dans sa commune, Charles Aslangul n'est pas "retrouvé" sur la liste électorale.

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Une demande en particulier laisse nombre d'utilisateurs dubitatifs : le code Insee de la commune de naissance, qui peut être confondu avec le code postal. 

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Un compte non-gouvernemental, "Assistance Référendum ADP", a même été créé pour apporter une assistance aux signataires. Un autre, "Pour moi, c'est Référendum !‏", suggère d'utiliser le #3615Referendum, en cas de problème et propose un tutoriel. Ils conseillent notamment de se munir de ses cartes d'identité et électorale, d'actualiser la page an cas de bug, et indiquent où trouver le code Insee de sa commune.

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Peine perdue sur l'écran de quelques internautes... _"Service indisponible", "Erreur 404", "Page Not Found"__.._. Les messages d'erreur se répètent, malgré les tentatives répétées et les rafraîchissements de page. "Six  renvois, même réponse", se plaint une internaute. "Moi je me peux même pas dépasser l'étape un, où à "Déposer un soutien à une proposition de la loi référendaire", je dois simplement cliquer sur "suivant". Je reste sur la page", regrette un autre.

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Et pour ceux qui arrivent au bout de ce parcours semé d’embûches, il reste à remplir le "captcha", censé prouver que l'on n'est pas un robot. Un code fait de chiffres et de lettres qui serait "soit dit en passant, mémorable", ironise l'auteur d'un tutoriel, tant par sa longueur que par sa complexité. 

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Enfin, le comptage des signatures reste invisible. Quant à la liste censée les répertorier sur le site, elle indique étonnamment qu'"aucun soutien n'est accepté jusqu'à ce jour".

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"Erreur de paramétrage" ou "déni de démocratie" ?

"Que l'Etat organise de tels freins bureaucratiques à l'expression démocratique est un scandale", s'indigne sur Twitter la députée FI, Clémentine Autain qui dit avoir dû changer d'ordinateur. Le député LR François Cornut-Gentille y voit même "un déni de démocratie".

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À réécouter : Un RIP pour ADP
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Certains élus de l'opposition ne veulent donc pas croire au hasard. Furieux, ils ont été reçus au ministère de l'Intérieur, ce jeudi après-midi.  Alain Espinasse, le secrétaire général adjoint du ministère a reconnu un "problème de paramétrage" sur un des serveurs hébergeant le site mais qui a "été résolu à 9h00". Pourtant, des bugs ont encore été signalés depuis. Le ministère se justifie, en mettant en avant le "caractère inédit" de cette initiative introduite dans la Constitution en 2008, mais jamais utilisée. Il pointe aussi un site a "conçu en 2014-2015", "moins ergonomique" que souhaité.

Les signatures peuvent également être déposées en mairie, mais "seules 2 000 communes, les plus peuplées des cantons, ont été repérées", signale le député LR, Gilles Carrez. Il demande à ce que "toute commune volontaire" puisse recueillir des signatures.

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