Quimper : "À Kermoysan, nous aussi, nous avons le droit de vivre tranquillement"

Les feux de poubelles et de voitures, mardi 10 septembre 2019, ont marqué les habitants du quartier de Kermoysan à Quimper (Finistère). Deux d'entre eux témoignent et questionnent.

Deux riverains du quartier de Kermoysan à Quimper livrent leur ras-le-bol après l'épisode de violences, mardi 10 septembre 2019.
Deux riverains du quartier de Kermoysan à Quimper livrent leur ras-le-bol après l’épisode de violences, mardi 10 septembre 2019. (©Côté Quimper)
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Feux de poubelles et de voitures, des policiers caillassés et des pompiers pris à partie. Voilà ce qui s’est passé dans la soirée du mardi 10 septembre 2019 dans le quartier de Kermoysan à Quimper (Finistère). 

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Deux habitants livrent leur récit de ces événements sous des prénoms d’emprunt. Le premier, Patrick, 59 ans, vit dans le quartier depuis quatre ans ; le second, Robert, 48 ans, depuis deux ans.

Questions sur l’attitude des forces de l’ordre

Mardi soir, ils étaient aux premières loges. « Tout a commencé en fin d’après-midi par une intervention de la police après un rodéo en moto. Les policiers ont saisi une moto. Entre 19 h et 20 h, il y a eu une bataille rangée au croisement du boulevard de Provence et du boulevard de Bretagne. Les policiers n’étaient que cinq face à une quinzaine de jeunes et ils ont dû rebrousser chemin. » 

Robert, qui habite un appartement juste en face du centre commercial des 4 Vents, poursuit :

A ce moment-là, entre 20 h et 21 h, j’ai été surpris par l’attitude des forces de l’ordre qui n’ont fait que reculer et ont laissé faire. Du côté des jeunes, je les ai vus se préparer, commencer à mettre le feu à des poubelles et des voitures et ramasser des cailloux. Beaucoup de gens étaient sortis de chez eux et se trouvaient le long du boulevard de Provence et aux abords du centre commercial pour voir ce qui se passait. Beaucoup d’entre eux n’ont pas compris pourquoi les forces de l’ordre ne sont pas intervenues à ce moment-là. 

Patrick comme Robert tiennent aussi à amender la version des faits rapportés par le maire Ludovic Jolivet lors de sa venue à Kermoysan, ce mercredi 11 septembre en fin de matinée. 

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« Il n’y avait qu’une quinzaine de gamins. L’immobilisme de la police, de 20 h à 21 h, leur a donné le sentiment qu’ils pouvaient agir en toute impunité. » Les photos et vidéos que les deux riverains ont prises attestent de la jeunesse des auteurs des violences.

Les renforts, notamment des gendarmes, sont arrivés après. Peu avant 21 h. 

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Colère

Face à ce constat, Patrick livre sa colère.

Dans le quartier, il y a du commerce parallèle mais je fais avec. Je n’ai pas la prétention de changer le monde. Par rapport à ça, je ne ressens pas de sentiment d’insécurité mais s’attaquer aux personnes ou à leurs biens, cela m’est insupportable. Et je ne comprends pas pourquoi il n’y a pas 50 policiers ici pour faire respecter la loi. Nous avons besoin de la force publique. Nous aussi, à Kermoysan, nous avons le droit de vivre tranquillement. 

Robert enchaîne : « Les rodéos à moto et quad de cross, c’est chaque dimanche après-midi. Et en soirée pendant les beaux jours. Cela fait un bruit d’enfer. Depuis deux ans que j’habite ici, je n’ai jamais assisté à un contrôle de police. » 

Inquiétudes 

Après cet épisode de violences mardi 10 septembre, ils s’inquiètent des conséquences.

Cela ne peut pas aller plus loin. Les habitants de Kermoysan sont excédés et nous pouvons craindre qu’un d’eux sorte un jour son pétard. Les incivilités au quotidien, ça pèse et à un moment, les gens peuvent perdre patience. 

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