Emmanuel Macron a demandé au ministre de l’intérieur de faire des propositions pour améliorer la déontologie et le contrôle de l’action des forces de l’ordre, mises en cause pour de récentes violences lors des manifestations contre la réforme des retraites. Depuis le début de la crise des « gilets jaunes », en novembre 2018, les pratiques des forces de sécurité sont régulièrement critiquées, notamment via des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
L’exécutif, qui récusait jusqu’à présent l’expression « violences policières », a infléchi son discours ces derniers jours en rappelant les forces de l’ordre à l’« exemplarité » et à un usage « proportionné et maîtrisé » de la force.
« On ne fait pas de croche-pied à l’éthique, sauf à s’abaisser, à abaisser la police », a notamment déclaré, lundi, le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, en référence à une vidéo montrant un policier faisant un croche-pied à une manifestante à Toulouse, le 9 janvier dernier.
Ces images s’ajoutent à la mort, le 3 janvier, d’un père de famille de 42 ans travaillant comme livreur, victime d’une asphyxie avec une fracture du larynx, aux abords de la tour Eiffel, après avoir été plaqué au sol, casque sur la tête, par plusieurs policiers lors d’un contrôle routier houleux. Sa famille a été reçue mardi par le ministre. Et aux multiples blessures graves subies par des manifestants lors de rassemblements de « gilets jaunes » depuis plus d’un an.
« Aucune complaisance »
Tout en rappelant, une nouvelle fois, que les forces de l’ordre sont également victimes de violences, le chef de l’Etat a déclaré à la presse, lors d’un déplacement à Pau, attendre aussi de leur part « la plus grande déontologie » :
« Il y a eu très clairement des images, il y a aujourd’hui des affaires dans lesquelles – je ne veux pas me prononcer, elles sont devant la justice – des comportements qui ne sont pas acceptables ont été vus ou pointés. »
« Je ne veux pas en faire la majorité du genre, je ne veux pas généraliser, mais je ne veux pas que ça atteigne la crédibilité et la dignité » des forces de sécurité intérieures, a poursuivi Emmanuel Macron, assurant qu’elles ne bénéficieraient d’« aucune complaisance ». Et d’ajouter :
« Je souhaite que le ministère de l’intérieur puisse me faire dans les meilleurs délais des propositions claires pour améliorer la déontologie, les éléments de contrôle et que la justice puisse continuer à travailler sur ces cas. »
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