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La France et l’Allemagne proposent un plan de relance européen de 500 milliards d’euros

Cet accord franco-allemand, qui doit encore être validé par les autres Etats membres, est en soi une révolution.

Par  (Bruxelles, bureau européen)

Publié le 18 mai 2020 à 17h31, modifié le 18 mai 2020 à 22h19

Temps de Lecture 3 min.

Emmanuel Macron et Angela Merkel, le 18 mai.

Après des semaines de discussions entre leurs équipes et de nombreuses visioconférences, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont présenté, lors d’une conférence de presse commune lundi 18 mai dans l’après-midi, l’accord auquel ils sont parvenus sur un plan de relance européen. Celui-ci prévoit que la Commission s’endette à hauteur de 500 milliards d’euros et transfère cet argent aux Etats, régions et secteurs qui ont été le plus abîmés par la pandémie due au coronavirus.

Certes, la Commission, que les Vingt-Sept ont mandatée pour travailler sur le sujet, n’a pas encore fait ses propositions. Certes, Paris et Berlin devront encore convaincre les autres Etats membres de les suivre, au premier rang desquels les Pays-Bas et les pays scandinaves, que la proposition franco-allemande ne devrait pas enchanter. Certes, il reste beaucoup de détails à arrêter, comme les conditions de l’endettement et du remboursement, ou encore les conditions qui accompagneront l’attribution de cet argent – par exemple pour favoriser la transition écologique. Mais le fait que le couple franco-allemand se soit mis d’accord sur les grandes lignes d’un plan de relance financé par une dette commune des Etats européens, émise par l’Union et dépensée par le biais du budget européen, est en soi une révolution. Car ce sont deux tabous qui sont finalement tombés outre-Rhin, au fil de ces dernières semaines.

Lire aussi notre article de début avril : Article réservé à nos abonnés Face au coronavirus, l’Union européenne cherche solidarité désespérément

Berlin, qui était vent debout fin mars contre tout ce qui, d’une manière ou d’une autre, revient à mutualiser la dette des Européens, est aujourd’hui d’accord pour s’engager dans cette voie. Après avoir exclu toute levée de dette commune, lors du conseil des chefs d’Etat et de gouvernement le 26 mars, Angela Merkel avait envoyé des signaux montrant qu’elle avait évolué ces derniers temps.

Pour autant, répétait-on à Berlin, pas question que cet argent soit transféré : il devra être remboursé par les pays qui en bénéficieront. Voilà que la chancelière allemande est désormais d’accord pour qu’il vienne abonder le budget européen et soit redistribué, selon des critères liés à la sévérité de la crise et qui restent à définir. Il faudra bien rembourser l’emprunt – là aussi selon des conditions que l’on ne connaît pas à ce jour –, mais cela se fera au niveau de l’Union européenne, et non pas en fonction de ce que les uns et les autres auront touché.

« Un pas dans la bonne direction »

Le chancelier autrichien, Sebastian Kurz, a réagi sur Twitter, en disant qu’il était favorable à des « prêts », et qu’il ne voulait pas d’augmentation du budget de l’UE mais une redistribution de ses ressources. Il s’est entretenu sur ce sujet avec les dirigeants du Danemark, des Pays-Bas et de la Suède.

Dans l’entourage du président du conseil italien, Giuseppe Conte, en revanche, on salue « un pas dans la bonne direction, que l’Italie espérait depuis le début ». La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est quant à elle dite « réjouie » d’une proposition « constructive » :

« Cette proposition va dans le sens de celle préparée par la Commission, laquelle tiendra également compte des points de vue de tous les Etats membres et du Parlement européen. »

La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a elle aussi salué ce plan de relance. « Les propositions franco-allemandes sont ambitieuses, ciblées et bienvenues », a-t-elle estimé lors d’un entretien accordé à quatre quotidiens européens, dont Les Echos.

Europe de la santé

Emmanuel Macron et Angela Merkel souhaitent également que l’Europe adopte un instrument de contrôle des investissements, pour éviter que des entreprises œuvrant dans des secteurs stratégiques, comme la santé, l’énergie ou la défense, passent sous pavillon étranger.

Lire la tribune : Article réservé à nos abonnés « L’avenir commun de l’Europe doit aussi être financé conjointement »

Forts des enseignements de la crise, le président français et la chancelière allemande appellent aussi à construire une Europe de la santé, qui permettrait de constituer des stocks communs de masques et autres équipements médicaux, mais aussi d’harmoniser les données des Vingt-Sept, dont on a vu que, même sur la question de la comptabilisation du nombre de décès dus au Covid-19, ils ne faisaient pas les choses de la même manière. Il s’agit aussi de discuter avec les laboratoires pour éviter que certains pays non européens ne s’approprient les vaccins.

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