Le “Travail Qui Relie” : une méthode pour soigner son éco-anxiété ?
Des personnes souffrant de tristesse, de doute, d’anxiété, d’angoisse ou de colère par rapport aux injustices et aux choses qui ne tournent pas rond, vous vous doutez bien que cela ne date pas d’hier. Mais la capacité de s’en rendre compte à grande échelle tout en découvrant la destruction du vivant, cela est assez récent. La grande accélération et ces défis qui nous dépassent nous concernent, nous, générations vivant ce changement effrayant. Et pour y répondre, Joanna Macy, une éco-psychologue ayant dédié sa vie à la solastalgie, a créé des ateliers collectifs spécifiques rassemblés sous l’appellation : Le Travail Qui Relie. L’équipe edeni s’y est formé et en a créé une retraite pour reprendre du poil de la bête à la rentrée. Tour d’horizon pour terminer notre série dédiée à ces maux et vous présenter ce programme de folie !
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- Les injustices et les émotions tantôt révoltantes tantôt déprimantes qui les accompagnent sont anciennes, mais le fait de les étudier et de tenter d’y apporter des réponses psychologiques, en parallèle des luttes, est assez récent et contemporain des études plus poussées sur notre cognition et psychée. La psychologie elle-même, sous-discipline des sciences humaines, n’est apparue en tant que telle qu’à la fin du XIXème siècle. Bien sûr, l’histoire de la psychologie au sens large remonte à l’Antiquité dans la mesure où des premières traces d’une réflexion sur les phénomènes mentaux et le comportement ont été retrouvés dans des écrits datant de l’Égypte ancienne. Mais ce n’est qu’en 1879 que se crée officiellement le premier laboratoire de psychologie, à Leipzig. Et il faudra attendre encore quelques dizaines d’années pour que sa branche dédiée non pas seulement à la psychée humaine mais à ses interrelations avec le reste du vivant, l’écopsychologie, émerge.
2. Dans la lignée de Jung, Theodore Roszak ou Michel Maxime-Egger, Joanna Macy est une écopsychologue américaine qui s’est dédié dès le début de sa carrière au phénomène de solastalgie. Elle était notamment au contact de militant·e·s antinucléaire Greenpeace qui étaient en burn-out manifeste permanent, et poursuivaient tout de même le combat, pour se battre pour ce qui leur semblait juste. Ce qui ne l’était pas, juste, c’était pour Joanna Macy de voir ces hommes et ces femmes sacrifier leurs vies, leurs santés mentales, physiques et parfois leur famille. Non seulement ce n’était pas juste pour elles et eux, mais cela devenait contre-productif pour leurs luttes. En effet, comment continuer à lutter, comment rassembler, comment agir lorsqu’on est épuisé·e et malade ?
Alors elle a commencé avec elles et eux des ateliers, des processus, qu’elle sélectionnait, perfectionnait et amplifiait suivant leur efficacité. Petit à petit, de plus en plus de monde se tournait vers elle et sa méthodologie en construction pour retrouver de la joie, de l’énergie, et des soins efficaces à ces maux. Ces groupes se sont diversifiés, ces méthodologies se sont répliquées et désormais âgée de 90 ans, Joanna Macy est l’une des éco-psychologues les plus prolifique, connue et reconnue à échelle mondiale. Car oui, si chaque individu est unique et chaque contexte local différent, la solastalgie est malheureusement, et logiquement, répandue à la surface du globe, tout autant que le sont les catastrophes et inepties écologiques.
3. Un des succès de la méthodologie de Joanna Macy, qu’elle a nommé Le Travail Qui Relie, est l’approche collective là où la plupart des psychothérapies sont individuelles. Cela permet une expression libératrice sur un sujet largement partagé et encore pourtant douloureusement intériorisé. Des milliers de personnes ont déjà profité de cette méthodologie et attesté de son utilité. Fidèle à son approche holistique et à son sérieux, l’équipe edeni a été formée au Travail Qui Relie dès 2016, pendant le travail de recherche des meilleures pédagogies existantes afin de construire le bootcamp edeni. En 2019, devant la demande grandissante des Alumni ou des communautés soutenant edeni, l’équipe s’est replongé dans cette méthodologie. D’abord à l’occasion d’un séjour d’une semaine au Schumacher College et d’une formation en Deep Ecology, puis grâce aux manuels et savoirs déjà rassemblés. Cela nous a permis de créer la retraite en éco-sérénité, inspiré du meilleur du Travail Qui Relie, lui-même basé sur cette spirale à 4 étapes :
Le Travail Qui Relie est une démarche qui réveille en nous l’énergie et la volonté d’agir, à l’opposé du désespoir et fatalisme auquel nous pouvons être confronté. Evidemment, c’est un exercice fort pour soi-même, mais qui se vit en groupe, au travers d’ateliers corporels, émotionnels et spirituels, pour comprendre, accepter et transformer cette éco-conscience que nous avons. Cette compréhension de lien au vivant et aux défis très concrets auxquels nous faisons face en tant qu’individu comme en tant qu’espèce. Ces ateliers ne sont pas indépendants les uns des autres, mais, tout comme le bootcamp ou l’approche ESE, se pensent et se vivent au travers d’une spirale et d’une évolution:
- Etape 1: S’ancrer dans la gratitude. Être en vie, que cela signifie-t-il ? Pourquoi cela vaut-il la peine de se battre ? Et bien parce que oui, il y a une certaine magie du vivant, et l’affirmer et confirmer, c’est une bonne manière d’initier ce travail.
- Etape 2 : Reconnaître et honorer notre douleur pour le monde : Plutôt que d’enfouir des sentiments que nos cultures ne nous ont pas appris à avoir. L’étape sans doute la plus difficile mais libératrice du Travail, avec des exercices à manier avec précaution.
- Etape 3 : La mutation : voir avec des yeux neufs. Il s’agit de réaliser son appartenance à un ensemble et de découvrir que nous avons le pouvoir de créer une société soutenable.
- Etape 4 : Passer à l’action : identifier nos aspirations pour mettre nos talents et ressources au service du vivant.
4. Limites et contenu : Attention, le Travail Qui Relie n’est PAS une psychothérapie, et rarement animé par des psychologues, ce qui sera d’ailleurs le cas pour l’équipe edeni.
C’est aussi pourquoi nous avons décidé de créer une retraite en éco-sérénité, inspirée du Travail Qui Relie. Cette méthodologie est formidable, et correspond en même temps à un contexte daté et localisé particulier, qui, comme tout outil, a ses limites et écueils. Fidèles à notre esprit critique et approche, nous sommes bien conscientes de cela et avons donc pris des mesures pour n’en garder que le meilleur sans se prendre pour des apprenties-sorcières… (que nous sommes parfois au clair de Lune… ).
Du coup, cette retraite sera aussi fun et reposante, stimulante et enthousiasmante. Yoga, rituels, chants, méditation, repas végétaux et gourmands, ateliers créatifs, câlins avec les arbres…. on vous réserve un super programme de 3 jours dans un éco-lieu magnifique en Normandie. Nos hôtes, chaman contemporain et maitre-yoga, vous attendent à nos côtés. Réservez vos dates et sur le site : rendez-vous le 17 janvier pour se remettre en forme et bien commencer l’année !
Retrouve tous les épisodes de notre série sur l’éco-anxiété ici : https://medium.com/edeni/tagged/ecoanxiety
Si vous vous retrouvez dans ce portrait et que vous souhaitez rencontrer et partager avec d’autres personnes eco-anxieuses, rendez-vous en janvier 2020 pour notre retraite en éco-sérénité !
Pour en savoir plus, retrouvez-nous sur le site internet d’edeni !
Source : «Soigner l’esprit, guérir la Terre. Introduction à l’écopsychologie», Labor et Fides, 2015. «La Terre comme soi-même. Repères pour une écospiritualité», Labor et Fides, 2012
