Comme le raconte le Corriere della Sera, l’idée a d’abord germé dans l’esprit d’un ancien médecin chef, Renato Favero, de l’hôpital de Gardone Vol Trompia, dans la province de Brescia (ville située dans le nord de l’Italie, une des plus frappée par la pandémie). “Une idée aussi simple que géniale, souligne le quotidien milanais, construire un masque respiratoire d’urgence en réadaptant un masque de snorkeling déjà dans le commerce.”

Renato Favero contacte ainsi l’entreprise Isinnova – spécialisée dans les projets innovants – et lui expose son projet. Celle-ci accepte, comme le raconte un de ses ingénieurs, Alessando Romaioli, dans les colonnes du Corriere della Sera :

Nous avons analysé la proposition du docteur et nous avons conclu que le masque Easybreath de Decathlon était celui qui se prêtait le mieux à nos exigences. Decathlon nous a répondu qu’ils en avaient des dizaines de milliers en magasin. Ensuite nous avons imprimé en 3D les raccords nécessaires entre le masque et les tubes d’hôpital standard.”

La vidéo explicative issue du site de l’entreprise :

Le prototype a été testé dans un hôpital, et une fois son fonctionnement validé, la protection civile de Brescia a commandé 500 masques Decathlon. “Nous fournissons les raccords gratuitement”, précise Alessandro Romaioli, qui néanmoins prévient : “il s’agit d’un produit modifié de façon artisanale pour aider dans des situations d’urgence, si possible il faut toujours privilégier les produits certifiés”. D’ailleurs, précise le Corriere della Sera, “les patients doivent signer une déclaration écrite pour pouvoir en bénéficier”.

“Je ne dors plus que quatre heures par nuit et j’ai perdu cinq kilos en huit jours”

Quoi qu’il en soit, la production de ces masques respirateurs est bel et bien lancée, ce qui prend beaucoup d’énergie aux employés d’Isinnova. Cristian Fracassi, fondateur de la société vit ces heures intenses entre crainte et enthousiasme : “Nous ne sommes pas habitués à travailler avec ces rythmes et cette pression, témoigne-t-il. Je ne dors plus que quatre heures par nuit et j’ai perdu cinq kilos en huit jours… mais en même temps, nous sommes vraiment heureux de pouvoir aider.”