Emmanuel Macron a de nouveau réuni les plus grands fonds d’investissements internationaux à l’Élysée pour les inciter à financer la lutte contre le réchauffement climatique. Huit gérants d’actifs, représentant 15 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion, ont décidé de rejoindre la coalition créée par six fonds souverains l’année dernière. Ensemble, ils s’engagent notamment à intégrer le risque climatique dans leurs décisions d’investissement.
L’année dernière, Emmanuel Macron a réuni six grands fonds souverains mondiaux (Norvège, Nouvelle-Zélande, Qatar, Arabie saoudite, Koweït, Emirats Arabes Unis) pour les inciter à investir dans la lutte contre le réchauffement climatique. Cette année, le président de la République a battu le rappel auprès des gestionnaires d’actifs. Huit d’entre eux ont formé, le 10 juillet à l’Élysée, la coalition "One Planet Asset Managers Initiative", qui vient soutenir la "One Planet Sovereign Wealth Fund" créée l’an passé.
"Leur objectif consiste à financer la transition écologique et les projets permettant de lutter avec beaucoup plus d’efficacité contre le réchauffement climatique", explique Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des finances. Le nouveau groupe de gérants d’actifs, réunissant les investisseurs français Amundi AM, BNP Paribas AM, Natixis IM, ainsi que BlackRock, Goldman Sachs AM, HSBC Global Asset Management, Northern Trust AM et State Street Global Advisors, vient s’associer au cadre fixé par les six fonds souverains.


Ce cadre, censé accélérer le financement de la transition écologique, repose sur trois principes : intégrer les considérations climatiques dans les prises de décision, encourager les entreprises à prendre en compte le risque climatique au plus haut niveau, et intégrer les risques et opportunités du changement climatique dans les portefeuilles. Les huit gérants d’actifs prévoient désormais de développer le cadre fixé par les fonds souverains, ils devraient faire des propositions lors du sommet pour le climat des Nations Unies, le 23 septembre.
Réorienter l’argent vers la transition écologique


Ces grands investisseurs mondiaux semblent donc déterminés à lutter contre le réchauffement climatique. Les huit gérants d’actifs, en rejoignant les fonds souverains, font un véritable effet de masse en faveur du climat. Ils représentent à eux seuls 15 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion, les six fonds souverains représentent, de leur côté, 3 000 milliards de dollars. "La transition écologique nécessite 32 000 milliards d’euros par an, rappelle Brune Poirson, la secrétaire d’État à la Transition écologique. L’argent est disponible, mais au mauvais endroit. Tout l’enjeu c’est de le réorienter."
Ces deux coalitions suffiront-elles à réorienter ces milliards de dollars vers des projets permettant de respecter les objectifs de l’accord de Paris ? Trois ans après la COP 21, deux ans après le premier One Planet Summit, des actions concrètes vont devoir être mises en place de la part de ces investisseurs et des pouvoirs publics pour parvenir à limiter le réchauffement climatique sous la barre des 2 degrés d’ici la fin du siècle. Les principes établis par les deux coalitions devront donc être suivis d’effets mesurables pour répondre à l’urgence climatique. Il s’agit d’ailleurs de la tendance suivie par le gouvernement et les autorités de régulation en France, qui ont annoncé le 2 juillet vouloir créer un dispositif de revue des engagements climatiques pris par les acteurs financiers.


Arnaud Dumas @ADumas5


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