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Thaïlande : le putschiste, le roi, la monarchie

Analyse. Le coup d'Etat du 22 mai résulte de cette tension entre élites traditionnelles et provinciaux-paysans, de cette lutte des classes.

Publié le 29 mai 2014 à 07h59, modifié le 29 mai 2014 à 07h59 Temps de Lecture 4 min.

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Prayuth Chan-ocha, nouveau chef de la junte militaire au pouvoir en Thaïlande.

Analyse. La cérémonie d'intronisation du putschiste en chef thaïlandais, le général Prayuth Chan-ocha, s'est déroulée, lundi 26 mai, dans une ambiance irréelle. Le patron du « Conseil national pour la paix et l'ordre », appellation du nouveau régime, a été, durant cette cérémonie, formellement « adoubé » par Sa Majesté, le roi Bhumibol Adulyadej. Mais l'événement n'a pas eu lieu en présence du souverain, âgé de 86 ans et recordman mondial de la longévité monarchique – il est monté sur le trône le 9 juin 1946. Malade depuis des années, il se fait de plus en plus rare en public et s'est retiré cet hiver au bord du golfe de Thaïlande, dans son palais de Hua Hin.

Le général Prayuth, sanglé dans un impeccable uniforme blanc, a dû s'incliner devant le portrait du roi absent. Pour les militaires thaïlandais, qui en sont à leur douzième coup d'Etat réussi en quatre-vingt-deux ans, l'approbation du souverain est cruciale. Le roi, qui règne mais ne gouverne pas depuis que le royaume est devenu monarchie constitutionnelle à l'issue du premier putsch de 1932, a un statut semi-divin.

Au long de son règne, Bhumibol a fait l'objet d'une extraordinaire dévotion de son peuple. Certains spécialistes de l'histoire contemporaine de la Thaïlande remarquent qu'il a dans l'ensemble approuvé tous les coups d'Etat. Pour des experts, le statut de monarque constitutionnel n'a pas empêché Bhumibol, appelé Rama IX, de jouer un rôle politique déterminant.

LA CRISE EN THAÏLANDE REMONTE À 2006

Désormais, on ne l'entend plus. Pas comme en 1992 quand, après de sanglantes émeutes contre un général putschiste, Sa Majesté avait été filmée à la télévision en train de tancer sévèrement les deux acteurs de la crise. Le général Suchinda, le premier ministre, et son adversaire, le chef du mouvement prodémocratique Chamlong Srimuang, avaient été vus humblement agenouillés devant le roi les sermonnant comme des écoliers pris en faute…

L'intervention royale avait mis immédiatement fin à la crise. Rien de tout cela, cette fois-ci. Ni le roi ni aucun membre de la famille royale, pas plus que le prince héritier Vajiralongkorn, ne se sont montrés en public depuis le putsch. La « gazette royale » s'est contentée d'annoncer lundi la nomination du général Prayuth.

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