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Blue River Technology, la start-up de machine learning qui a séduit John Deere

L’entreprise californienne fabrique des robots capables de pulvériser les « mauvaises » plantes avec une grande précision, afin de réduire l'utilisation de pesticides. Le montant de la transaction s'élève à 305 millions de dollars.

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Le robot développé par Blue River Technology est utilisé dans 10 % de la production de laitue aux Etats-Unis. (Photo Marcio Jose Sanchez/AP/Sipa)
Publié le 20 sept. 2017 à 07:35

En rachetant Blue River Technology il y a deux semaines, John Deere, le géant des tracteurs américain, s’est offert un des pionniers de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le domaine agricole. La start-up, créée en 2012 à Sunnyvale dans la Silicon Valley par deux diplômés de Stanford, a mis au point des robots capables de distinguer précisément les « mauvaises herbes » et les plantes cultivées. Ceux-ci s’appuient sur des algorithmes d’apprentissage automatique nourris de millions d’images et utilisent des technologies similaires à celles des voitures autonomes pour reconnaître les cultures. La société compte d’ailleurs parmi ses 60 salariés un ancien ingénieur de 501 Systems, l’une des premières start-up d’Anthony Levandowski, l’ancien directeur de la division d’Uber dédiée aux voitures sans conducteur. Le dispositif permet aux agri­culteurs de circonscrire la pulvérisation aux mauvaises herbes uniquement. Ils réduisent ainsi le volume des produits chimiques ­utilisés de 90 % par rapport aux approches conventionnelles.

La société, qui a levé 31 millions de dollars depuis ses débuts, a d’abord créé un engin dédié aux ­cultivateurs de laitues, désormais utilisé dans 10 % de la production de cette salade aux Etats-Unis. Elle a ensuite élargi son domaine d’application d’application aux champs de coton, en réalisant des tests avec des agriculteurs depuis le début de l’année. Elle s’intéresse désormais « au soja, au maïs, au tournesol, à la betterave à sucre et aux haricots », indique son cofondateur, Lee Redden, et veut permettre aux machines de pulvériser d’autres produits chimiques, comme des fertilisants. Elle compte aussi mieux exploiter les informations récoltées par les caméras afin de permettre aux agriculteurs d’améliorer leurs décisions d’« irrigation ou de choix de graines », poursuit le directeur technologique de l’entreprise.

305 millions de dollars

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Ce rachat signale un virage pour John Deere, plus habitué à développer ses technologies en interne qu’à recourir à des achats de start-up – sa dernière acquisition dans ce domaine remonte à 1999, avec le rachat du fabricant de GPS NavCom. L’opération pourrait inciter les autres fabricants de matériel agricole, comme Case IH et New Holland, à faire de même. Selon Rob Leclerc, le fondateur d’AgFunder, une plate-forme spécialiste des levées de fonds dans l’agtech, une prochaine cible pourrait être Abundant Robotics, un fabricant de robots automatisant la récolte des pommes, qui a levé 10 millions de dollars en mai.

Le montant mis sur la table – 305 millions de dollars – indique aussi que de « belles sorties sont possibles pour l’agtech », estime Rob Leclerc, d’autant plus que DuPont a récemment dépensé 300 millions de dollars pour racheter Granular, un logiciel de gestion de la performance des champs. Jusqu’ici, le seul acteur dépensant des montants aussi importants était Monsanto, qui avait racheté Precision Planting en 2012, pour 250 millions de dollars, et Climate Corporation en 2013, pour 930 millions de dollars.

Anaïs Moutot

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