Les hôpitaux allemands accueillent des patients français

  • Les hôpitaux allemands accueillent des patients français et italiens./ AFP
    Les hôpitaux allemands accueillent des patients français et italiens./ AFP
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La Dépêche du midi

"Merci à nos voisins européens. La solidarité européenne sauve des vies", ces quelques mots d’Emmanuel Macron partagés sur Twitter s’adressent, en plus du Luxembourg et de la Suisse, à trois régions allemandes : la Sarre, la Rhénanie du Nord – Westphalie, et le Bade-Wurtemberg. Ces régions ont accepté de prendre en charge des patients testés positifs au Covid-19 et se trouvant dans un état critique. Bien que tous les établissements hospitaliers allemands, publics et privés, se préparent au pire, et ont d’ores et déjà reporté toutes les opérations non essentielles afin de se concentrer sur l’accueil des patients du coronavirus, l’heure est à la solidarité transfrontalière. Devant l’ampleur de la crise dans la région Grand-Est, la plus touchée par la pandémie de Covid-19, les hôpitaux allemands – qui disposent au total de 28 000 lits en soins intensifs – traiteront des malades français, tant que leur capacité d’accueil le leur permettra. De même, les régions de Saxe et de Bavière ont commencé à recevoir des patients italiens. Bien que les cas de coronavirus se multiplient, la situation en Allemagne n’est – pour le moment – pas comparable avec celle de la France : mardi, on dénombrait plus de 31 500 cas à travers le pays, dont 149 morts.

"Pas de frontières"

Pour la présidente du conseil départemental du Haut-Rhin, Brigitte Klinkert, cette solidarité transfrontalière est plus que bienvenue : "La crise sanitaire en Alsace est grave. Le personnel soignant est actuellement contraint de faire des choix entre les patients qui bénéficieront d’une réanimation ou non. Face à la gravité de cette situation, vendredi après-midi, j’ai envoyé une demande urgente d’assistance médicale à nos voisins du Bade-Wurtemberg et de Suisse […]. J’étais très touchée de recevoir une réponse très rapide et positive de la part des cantons suisses voisins et que le ministre président Kretschmann appelle les hôpitaux du Bade-Wurtemberg à accueillir des patients alsaciens en réanimation. Cela montre que l’amitié et la solidarité ne connaissent pas de frontières […] Nous sommes un vrai territoire transfrontalier, dans les bons jours comme en temps de crise."

À ce jour, 22 patients ont été transférés de l’Alsace vers les hôpitaux allemands. La crise sanitaire met en exergue la capacité de réaction et de coordination des systèmes de santé français et allemand. Pour Brigitte Klinkert, cette démarche doit s’inscrire dans la durée : "Nous devons mettre en place un schéma de coopération sanitaire qui doit, en temps de crise ou en temps normal, permettre à nos hôpitaux de s’entraider, de partager leurs pratiques et leurs connaissances. La crise que nous vivons en ce moment nous montre qu’une telle coopération est tout à fait possible".

l’alsace foyer épidémique

Brigitte Klinkert : "L’Alsace est un territoire particulièrement ouvert sur l’Europe et le monde. Outre la présence de firmes internationales et de nombreux touristes du monde entier, notre région a également accueilli un rassemblement religieux international du 17 au 24 février, à Mulhouse. Plus de 2 000 personnes y ont participé. Parmi les premières victimes identifiées, on en recensait 7, début mars, qui avaient participé à ce rassemblement. Entre-temps ce sont plusieurs centaines de cas qui ont été reliés à ce rassemblement. Le Haut-Rhin est devenu un foyer épidémique en raison de la propagation rapide et agressive du virus."

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Les commentaires (4)
Juju310 Il y a 4 années Le 27/03/2020 à 12:17

Nous avons vraiment l'air fin. Après avoir vanté auprès du monde entier notre modèle de système de santé, il nous faut nous mettre à la remorque de systèmes que nous considérions précédemment avec condescendance pour soigner nos concitoyens malades. Cela ne nous conduit pourtant pas à nous remettre en cause. Les faits nous donnent tort mais nous considérons cependant avoir raison. C'est le virus et les malades qui ne jouent pas le jeu mais notre système est parfait. L'arrogance et l'imprévoyance françaises dans toute leur splendeur...

tilutin Il y a 4 années Le 26/03/2020 à 17:32

Si j'habitais à côté de la frontière allemande et que j'étais malade, j'irais fissa me faire soigner en Allemagne. Eux ont des masques, font faire des tests à grande échelle, ont beaucoup plus de lits de réa que nous et pour l'instant le résultat est là, ils ont seulement une centaine de morts quand en France ont en a 10 fois plus. Le système hospitalier français est une honte.

freebourg Il y a 4 années Le 26/03/2020 à 09:36

Le Président remercie " la solidarité européenne ", dans l'accueil des malades.
Mais l'Europe ne fait rien à l'affaire. Entre deux nations voisines, ce type d'aide peut se faire naturellement, sans avoir à promotionner l'Europe, sauf si ce discours sert aussi à rappeler l'existence de cette entité, de plus en plus contestée ...