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De Nantes à Besançon, les candidats « anti-5G » font irruption aux municipales

Plusieurs candidats de la mouvance écologiste réclament un moratoire sur le nouveau standard de téléphonie mobile qui doit être lancé fin 2020. Cette fois-ci, leurs arguments ont eu un écho au niveau national.

Certains détracteurs de la 5G redoutent des « forêts d'antennes » sur le territoire.
Certains détracteurs de la 5G redoutent des « forêts d'antennes » sur le territoire. (Gile Michel/Sipa)

Par Raphaël Balenieri

Publié le 25 juin 2020 à 07:00Mis à jour le 25 juin 2020 à 09:29

« 5G, ondes électromagnétiques et perturbateurs endocriniens : les Nantais.e.s ne sont pas des cobayes ! Appliquons le principe de précaution : moratoire sur la 5G. » Le slogan ne figure pas sur le tract d'une ONG environnementale ni sur le site Web d'un groupuscule anti-ondes. Au contraire, il s'agit de la 23e proposition sur les 180 que défend Julie Laernoes, la candidate Europe Ecologie Les Verts (EELV) à la mairie de Nantes.

La jeune femme a de fortes chances d'obtenir gain de cause ce dimanche, ayant fait liste commune avec la maire PS sortante arrivée en tête au premier tour avec 31 % des voix. « Le principe de précaution n'a pas été respecté, et la 5G, on ne sait pas encore à quoi ça va servir. Il faut donc un débat », plaide Julie Laernoes.

Une technologie « qui amène dans le mur »

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Comme Julie Laernoes, plusieurs candidats aux municipales, souvent issus de la mouvance écologiste, veulent ralentir l'arrivée de la 5G. Le sujet est suivi de près par la Fédération française des télécoms : « L'acceptabilité sociale et environnementale est une condition du succès du déploiement de la 5G », note son président, Nicolas Guérin.

Certes, la 3G et la 4G avaient aussi été contestées en leur temps. Si, cette fois-ci, les opérateurs télécoms s'inquiètent davantage, c'est que la vague verte du premier tour a porté ces candidats « anti-5G » aux portes du pouvoir dans plusieurs grandes métropoles régionales. Or avant d'installer leurs antennes, les opérateurs télécoms doivent informer les mairies et obtenir leur feu vert. « On avait l'habitude de l'opposition des riverains. Maintenant, il y a le moratoire des mairies. C'est un mouvement très puissant », résume un opérateur télécoms.

A Besançon, par exemple, la candidate EELV Anne Vignot est arrivée en tête au premier tour avec plus de 31 % des suffrages. « La 5G pose des problèmes de santé publique. Attention à ne pas courir après des technologies qui nous amèneraient dans le mur », écrivait récemment sur Twitter cette ingénieure de 60 ans. 

A Bordeaux, le candidat EELV Pierre Hurmic, arrivé deuxième avec seulement 96 voix d'écart, propose lui aussi un moratoire sur la 5G dans son programme.

« Nouvel Internet » versus « forêts d'antennes »

Le prochain standard de téléphonie mobile va être lancé fin 2020 en France, après une vente aux enchères du spectre 5G en septembre qui doit rapporter a minima 2,17 milliards d'euros à l'Etat.

Pour ses partisans, la 5G est un « nouvel Internet » ultrarapide. Mais ses détracteurs craignent des « forêts d'antennes » dénaturant le paysage et s'inquiètent des conséquences des ondes sur la santé. Pourtant, les capteurs installés par l'Agence nationale des fréquences (ANFR) sur des antennes 5G expérimentales à Nantes et Marseille ont montré que les ondes générées restaient, à ce stade, bien en dessous du seuil légal d'exposition.

D'autres, enfin, redoutent une hausse de la facture énergétique des réseaux télécoms. Les opérateurs télécoms et les équipementiers affirment, eux, que la 5G est moins énergivore que la 4G, même si l'impact réel final dépendra en réalité beaucoup des usages.

Des relais au niveau national

Une victoire des candidats aux Mairies partisans de moratoires serait un coup dur pour Orange et Iliad-Free, qui affirment vouloir être parmi les premiers à déployer la 5G. Peut-être moins pour Bouygues Telecom et SFR, qui ont eux réclamé haut et fort un report des enchères 5G

D'autres voix s'élèvent, comme celle de la ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, qui a elle aussi saisi le Premier ministre sur ce sujet avec Olivier Véran, ministre de la Santé. Ils souhaitent que la 5G ne soit pas déployée avant que l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) ne rende son rapport sur les conséquences sanitaires de la 5G. Or celui-ci n'est pas attendu avant le printemps 2021. Soit après le lancement prévu de la 5G.

Raphaël Balenieri

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