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Effondrement, décroissance, relocalisation… Comment la gauche pense l’après-coronavirus

L’épidémie de Covid-19 incite les intellectuels, militants associatifs et politiques de gauche français à repenser, notamment, le système économique et la notion d’Etat social.

Par  et

Publié le 03 avril 2020 à 06h49, modifié le 03 avril 2020 à 11h43

Temps de Lecture 6 min.

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Ils réfléchissent déjà au « monde d’après ». De nombreux intellectuels, militants associatifs et politiques de gauche sont persuadés que le modèle actuel, fondé sur la croissance économique et le libre-échange globalisé, s’effondre.

En parallèle des interrogations sur la sortie du confinement se pose déjà la question du bilan du fonctionnement de nos économies et de nos sociétés. De quoi cette pandémie est-elle le nom ? La crise due au Covid-19 sera-t-elle l’occasion de refonder notre modèle et d’opter pour des mesures jusqu’alors inenvisageables ?

« La question est de savoir si l’on va reconstruire le modèle existant ou le réinventer », résume la députée des Deux-Sèvres Delphine Batho, également présidente de Génération Ecologie, formation partenaire d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV). « Soit c’est un virus de gauche et on réfléchit aux frontières, aux nationalisations et au plafonnement des prix. Soit c’est un virus de droite et on a le confinement, l’individualisme, les écrans », estime François Ruffin, député (La France insoumise, LFI) de la Somme.

Les partis, eux, commencent à mettre en place des dispositifs pour tenter de sortir de leur routine. Le PS réunit autour de sa direction des intellectuels et chercheurs pour « imaginer avec d’autres ce qui arrive à notre société », explique un proche du premier secrétaire Olivier Faure. LFI, elle, propose un déconfinement planifié, et surtout de penser aux solutions pour éviter une « rechute ».

Effondrement

« La première chose importante qui va découler de cette pandémie, c’est l’urgence à accepter l’ébranlement de nos certitudes et de nos schémas. Tout le monde va avoir tendance à chercher la confirmation de ses théories dans les effets de la crise », explique l’essayiste Raphaël Glucksmann, avant d’ajouter : « Pour être audibles, il faut donc qu’on accepte de faire rentrer dans notre logiciel des questionnements qui nous chamboulent. »

A commencer par celui de l’effondrement. Alors que beaucoup de responsables politiques raillaient encore récemment la collapsologie (pensée qui voit dans les catastrophes environnementales et sanitaires des signes annonciateurs de l’effondrement de notre civilisation industrielle), certains estiment désormais que ses défenseurs avaient de bonnes intuitions. « Tout le monde peut voir que notre modèle de développement est très vulnérable. Il tombe pan après pan », tient à souligner David Cormand, ancien secrétaire national d’EELV et l’une des têtes pensantes des écologistes.

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