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Ségur de la santé : les médecins hospitaliers crient à la « trahison »

Les représentants syndicaux des médecins hospitaliers n’avaient pas de mots assez forts, lundi, pour dire leur déception après les propositions de revalorisation salariale faites par le ministre de la santé, Olivier Véran.

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Publié le 30 juin 2020 à 04h10, modifié le 30 juin 2020 à 19h58

Temps de Lecture 3 min.

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Manifestation du personnel soignant entre l’hôpital Cochin et le Ministère de la Santé,  le 30 juin à Paris

Une « douche glacée », une « claque »… Les représentants syndicaux des médecins hospitaliers n’avaient pas de mots assez forts, lundi 29 juin, en fin d’après-midi, pour dire leur déception et leur colère après les propositions de revalorisation salariale faites un peu plus tôt par le ministre de la santé, Olivier Véran, dans le cadre du Ségur de la Santé.

Ce mouvement d’humeur intervient alors qu’une nouvelle journée d’action nationale est organisée par la plupart des syndicats et collectifs hospitaliers, mardi 30 juin, quatre jours avant la fin du « Ségur », désormais annoncée pour vendredi.

Après avoir proposé, la semaine dernière, 6 milliards d’euros pour revaloriser les salaires des infirmiers, des aides-soignants et des personnels techniques et administratifs, le gouvernement a proposé, lundi, une enveloppe de 300 millions d’euros à destination des quelque 100 000 personnels médicaux hospitaliers.

Les représentants syndicaux, qui avaient formulé un plan à 6 milliards ou 7 milliards d’euros, ne s’attendaient pas à une proposition en dessous de 1 milliard. En écoutant le ministre lundi après-midi, ils assurent être tombés de haut. « C’est totalement consternant : ce qui nous est proposé est totalement insuffisant, ce n’est pas avec ce genre de mesurettes qu’on va refonder l’hôpital public », assure Jacques Trevidic, le président d’Action praticien hôpital (APH).

« On est sur du saupoudrage »

Dans un communiqué, publié lundi soir, le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHARE) dénonce la « trahison du Ségur de la santé » et rappelle que, pour un médecin hospitalier, « il ne se passe pas une semaine [sans apprendre] le départ d’un ou de plusieurs collègues de son établissement ». Le SNPHARE met en avant le phénomène de « fuite pure et simple de l’hôpital public vers une herbe plus verte ailleurs : meilleures conditions de travail, mieux définies, moindre pénibilité de la permanence des soins, meilleures rémunérations, gouvernance plus souple et horizontale, reconnaissance ».

Alors que près d’un quart des postes de praticiens hospitaliers n’est pas pourvu par des titulaires, faute de candidat, le plan d’Olivier Véran comprend plusieurs mécanismes pour renforcer l’attractivité.

L’indemnité d’engagement de service public pour les médecins ne faisant pas d’activité privée à l’hôpital est par exemple augmentée de 20 %. Pour les praticiens ayant plus de quinze ans d’ancienneté, l’indemnité passerait ainsi de 700 à 900 euros brut, soit 200 euros brut en plus (environ 115 euros net). Les syndicats, eux, demandaient 1 000 euros net pour tous. Autre mesure sur la table : une revalorisation de 20 % du montant des gardes de week-end et de jour férié. « Cela devrait représenter 30 euros de plus sur une garde, qui passera à environ 200 euros brut », calcule Jean-François Cibien, vice-président d’APH et président d’Avenir hospitalier. Rappelant que certains médecins intérimaires peuvent gagner de 2 000 à 2 500 euros en effectuant des gardes de vingt-quatre heures, le médecin estime que la faiblesse des revalorisations proposées « va “acutiser” [faire passer d’un état chronique à un état aigu] le départ des médecins hospitaliers. Après l’été, les gens partiront faire de l’intérim… »

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