Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

« La deuxième vague est là et elle est violente » : la mise en garde du gouvernement moins d’une semaine après le reconfinement

Le ministre de l’éducation a expliqué vendredi matin vouloir « éviter à tout prix » de fermer les lycées, où le protocole sanitaire va être renforcé. Plus de 4 000 patients atteints du Covid-19 sont actuellement en réanimation.

Le Monde avec Reuters

Publié le 05 novembre 2020 à 10h07, modifié le 06 novembre 2020 à 14h09

Temps de Lecture 7 min.

Le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a estimé vendredi 6 novembre que le nombre de cas de contamination au SARS-CoV-2 parmi les élèves et les enseignants était « maîtrisé ». « On est à 3 528 élèves qui ont un test positif et 1 165 personnels », a-t-il détaillé sur RTL. Des chiffres à rapporter aux 12 millions d’élèves et au million de personnels que compte l’éducation nationale. Ces contaminations recensées restent « en dessous des proportions qu’on rencontre dans le reste de la population », a ajouté M. Blanquer.

Le ministre a expliqué vouloir « éviter à tout prix » de fermer les lycées, où le protocole sanitaire va être renforcé : les établissements doivent désormais s’organiser pour autoriser davantage de cours à distance, à condition de conserver au moins 50 % d’enseignement en présentiel pour chaque élève. En revanche, M. Blanquer a exclu une telle évolution au collège, qui « reste organisé en 100 % présence ».

Le ministre a également expliqué travailler « avec les autorités de santé » pour que les personnels de l’éducation nationale soient « plus testés ».

Suivre les chiffres de la pandémie en Francemis à jour le
En moyenne, au , personnes sont testées positives chaque jour.
Personnes positives
Tests réalisés
Ces dernières 24h,  personnes sont mortes du Covid-19 à l'hôpital.
Ehpad
Hôpitaux
  • nouveaux cas ont été notifiés à Santé Publique France ces dernières 24 heures (soit  cas confirmés depuis mars)
  •  décès ont été comptabilisés depuis mars (dont dans les Ehpad)
  •  personnes en réanimation ces dernières 24h
  • Actuellement,  personnes atteintes du Covid-19 sont en réanimation.
    Pour en savoir plus sur les chiffres

    Les précautions à prendre

  • Le nombre de morts du Covid-19 à domicile n’est pas encore connu.
  • Les données de mortalité dans les hôpitaux et Ehpad sont issues de Santé publique France. A plusieurs reprises, l’organisme a dû revoir à la baisse le bilan en Ehpad, en raison d’erreurs de saisie. Ces corrections n’apparaissent pas dans notre graphique - les valeurs négatives ont été remplacées par des valeurs nulles.
  • Les données des tests proviennent du fichier Sidep. Elles sont calculées à partir d’une moyenne glissante, sur une semaine, afin de lisser les fluctuations liées au nombre de tests pratiqués les week-end. Les données les plus récentes sont susceptibles d’être consolidées.
    • La seconde vague « est là, elle est violente »

    Moins d’une semaine après l’entrée en vigueur du confinement, plus allégé que celui décrété en mars, les effets sur la circulation du virus ne sont pas encore tangibles. Plus de 58 000 personnes ont été diagnostiquées positives au coronavirus ces dernières vingt-quatre heures en France – le pays d’Europe qui compte le plus grand nombre de cas –, a annoncé, jeudi 5 novembre, le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, lors d’un point hebdomadaire sur la situation épidémiologique. L’épidémie a désormais fait 39 037 morts dans le pays, soit 363 de plus que le bilan fourni mercredi, a-t-il ajouté.

    La seconde vague de l’épidémie « est là, elle est violente », a déclaré le ministre de la santé, Olivier Véran. Elle met à rude épreuve les hôpitaux, confrontés à un afflux de plus en plus massif de malades (3 000 de plus entre mercredi et jeudi, dont 447 en réanimation). Le ministre a précisé que plus de 4 000 patients atteints du Covid-19 étaient actuellement pris en charge en réanimation. En comptant les patients en réanimation atteints d’une autre pathologie (3 000), 85 % des lits en réanimation sont occupés.

    • Les hôpitaux sous tension

    Lors de ce point hebdomadaire, M. Véran a rappelé que 90 % des personnes contaminées ne développaient pas de symptômes ou des formes légères du Covid-19 et que 8 % étaient pris en charge à l’hôpital, dans des lits dits conventionnels. Enfin, 2 % développent des formes graves nécessitant une prise en charge en réanimation. Et M. Salomon d’ajouter qu’un patient en réanimation sur quatre ne survivait pas.

    Le ministre de la santé a justifié le recours au confinement en expliquant, sur la base des modélisations de l’Institut Pasteur, que « si nous n’avions rien fait, il y aurait eu 9 000 patients atteints du Covid en réanimation à la mi-novembre ». Si le confinement est bien respecté, 6 000 patients seront en réanimation à cette échéance ; « la seconde vague sera alors moins intense que la première ». En revanche, « si on ne respecte pas suffisamment le confinement, le risque est fort d’une saturation mi-novembre, avec plus de 7 000 patients en réanimation. La deuxième vague sera alors plus haute et plus longue que la première », a-t-il prévenu.

    Alors qu’un nouveau conseil de défense consacré à la crise sanitaire s’est tenu mercredi matin à l’Elysée, le ministre n’a pas évoqué de nouvelles restrictions à l’échelle nationale. Il a simplement appelé les Français à appliquer les recommandations en vigueur et à « ne pas connaître ce petit moment de relâchement qui peut faire basculer des vies ».

    • Premiers transferts de patients vers l’Allemagne

    Opération de transfert de patients atteints du Covid-19 d’Avignon à l’aéroport de Vannes, le 4 novembre.

    Plusieurs hôpitaux de la région Grand-Est ont procédé, jeudi et vendredi, à des transferts de patients vers l’Allemagne pour « anticiper tout risque de saturation ». Ces transferts vers l’étranger – les premiers de cette deuxième vague – concernent des patients mosellans « en soins critiques » : un de l’hôpital Bel Air de Thionville, un du Centre hospitalier de Sarreguemines et un de l’hôpital de Saint-Avold. Ils sont transférés vers des hôpitaux frontaliers du Land de Sarre, situé à quelques dizaines de kilomètres de Thionville.

    Parmi les leviers pouvant être actionnés pour soulager les hôpitaux, M. Véran a évoqué jeudi la déprogrammation des soins non urgents, le renfort en personnels soignants (plus de 12 000 personnes se sont portées volontaires pour prêter main-forte), la mobilisation de la médecine de ville et, enfin, les évacuations sanitaires. Soixante et un transferts par avion sanitaire ont été réalisés depuis la mi-octobre entre des régions françaises.

    Newsletter
    « Chaleur humaine »
    Comment faire face au défi climatique ? Chaque semaine, nos meilleurs articles sur le sujet
    S’inscrire

    La région Auvergne-Rhône-Alpes a procédé, à elle seule, à 43 évacuations vers la Nouvelle-Aquitaine (23), les Pays de la Loire (18), la Bretagne (2), et 200 autres sont prévues, a déclaré le ministre. Les indicateurs sont toujours à la hausse dans cette région qui est la plus touchée par la seconde vague épidémique. Les taux d’incidence les plus élevés sont enregistrés dans la Loire et le Rhône, suivis par la Haute-Loire, l’Ain et l’Isère.

    • A Paris, les livraisons et la vente à emporter interdites après 22 heures

    Etalage de vente à emporter devant un restaurant parisien, le 4 novembre.

    Dans le cadre de la lutte contre la seconde vague de l’épidémie due au coronavirus, la Préfecture de police de Paris a interdit jeudi, par arrêté, la livraison et la vente à emporter par les restaurants et les bars, ainsi que la vente et la consommation d’alcool sur la voie publique dans la capitale entre 22 heures et 6 heures du matin à compter de vendredi.

    « Les services de police ont constaté, particulièrement en soirée et pendant la nuit, des déplacements et des regroupements de personnes (livreurs, clients) dans et aux abords de ces établissements, alors que la situation sanitaire exige de limiter les interactions sociales à ce qui est strictement nécessaire. La vente à emporter de boissons alcooliques, notamment par des épiceries de nuit, est susceptible de favoriser des regroupements nocturnes, sans respect des gestes barrières, sur la voie publique, voire dans la sphère privée », dit la préfecture.

    Pris après consultation de la maire de Paris, Anne Hidalgo (Parti socialiste), qui a annoncé jeudi dans la matinée sur BFM-TV la fermeture de « certains débits de boisson », cet arrêté impose donc, en pratique, « la fermeture totale, entre 22 heures et 6 heures », des restaurants et des débits de boisson. Mme Hidalgo a estimé qu’il ne s’agissait pas à proprement parler d’un « couvre-feu (…) parce que ça ne concerne pas toutes les activités de la ville ».

    • Au lycée, protocole renforcé et contrôle continu au bac

    Le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a annoncé jeudi soir que les épreuves d’évaluation communes de première et terminale, prévues par le baccalauréat nouvelle formule qui entre en vigueur cette année, seraient annulées au profit du contrôle continu en raison de la crise sanitaire. Les épreuves terminales sur les enseignements de spécialité, prévues en mars prochain, seront, elles, maintenues, mais leurs modalités « adaptées » pour tenir compte du contexte : toutes les disciplines concernées proposeront deux sujets ou des exercices au choix afin de couvrir l’ensemble des thématiques étudiées.

    M. Blanquer a, en outre, annoncé que le protocole sanitaire dans les lycées allait être renforcé, en autorisant davantage de cours à distance à condition de conserver au moins 50 % d’enseignement en présentiel pour chaque élève.

    • L’Etat prendra en charge les frais d’expédition des livres pendant le confinement

    Le gouvernement a annoncé jeudi qu’il allait prendre en charge les frais d’envoi des livres commandés auprès des librairies indépendantes pendant la durée de confinement, afin de les « aider à poursuivre leur activité à travers la vente en ligne ». « Ce dispositif permettra aux libraires de ne facturer à leurs clients que les frais de port au tarif minimum légal, soit 0,01 euro », précisent, dans un communiqué commun, les ministres de l’économie, Bruno Le Maire, et de la culture, Roselyne Bachelot. Les librairies concernées, « répondant aux critères de taille TPE et PME et dont la vente de livres neufs est l’activité principale », devront ainsi déposer des demandes de remboursement.

    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés les librairies se convertissent massivement au « click and collect »
    • Les délais d’attente des résultats des tests s’allongent

    Le nombre de tests de dépistage virologiques du Covid-19 réalisés en France a encore fortement augmenté fin octobre, dépassant les deux millions la dernière semaine. Résultat : les délais de validation de résultats s’allongent encore, selon une étude de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publiée jeudi.

    Entre le 26 octobre et le 1er novembre, moins de 42 % des résultats de tests virologiques ont été rendus en vingt-quatre heures (contre 48 % la semaine précédente). 80 % des tests ont été rendus dans les quarante-huit heures (contre 87 % la semaine précédente). Et cette durée médiane entre prélèvement et validation du résultat du test est supérieure à trente-six heures pour un département sur dix, note la Drees.

    Notre sélection d’articles sur le Covid-19

    Retrouvez tous nos articles sur le SARS-CoV-2 et le Covid-19 dans notre rubrique

    Sur l’épidémie :

    Et aussi :

    Le Monde avec Reuters

    L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
    Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
    S’abonner

    Contribuer

    Réutiliser ce contenu

    Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

    Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

    • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

      Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

    • Comment ne plus voir ce message ?

      En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

    • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

      Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

    • Y a-t-il d’autres limites ?

      Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

    • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

      Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

    Lecture restreinte

    Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

    Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.